Histologie du cancer du poumon à l'aide d'une coloration standard utilisée en anatomo-pathologie. Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/cancer/dossiers/cancer-du-poumon |
L’essai de phase 3 LUME-Lung 1 a evalué l’efficacité et la sécurité d’un
traitement docetaxel + nitedanib comme thérapie de seconde intention pour le
cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC).
Des patients provenant de 211 centres situés dans 27 pays, atteints d’un
CBNPC de stade IIIB/IV récidivant et progressant après administration d’une
chimiothérapie de première intention, stratifiés selon leur statut de rendement
ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group), leur traitement préalable au
bevacizumab, leurs données histologiques et la présence de métastases
cérébrales, ont été répartis à un ratio 1:1 (à l’aide d’une séquence générée
informatiquement par un système externe interactif ) pour recevoir le docetaxel
à raison de 75 mg/m2 par perfusion intraveineuse au jour 1 + [nintedanib à raison de 200 mg par
voie orale, deux fois par jour] ou
[placebo correspondant] aux jours 2-21,
toutes les 3 semaines et jusqu’à apparition d’évènements indésirables non
acceptables ou progression de la maladie. Ni les investigateurs ni les patients
n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal relevé était
la survie sans progression de la maladie (PFS) dont l’évaluation était
effectuée par un système indépendant, analysée sur population en intention de
traiter à l’issue de la survenue de 714 évènements chez tous les patients. Le
critère secondaire relevé était la survie globale, analysée à l’issue de la
survenue de 1121 évènements chez tous les patients, selon le critère
suivant : critère secondaire évalué d’abord chez les patients porteurs
avec adénocarcinome en progression dans les 9 mois suivant le début de la
thérapie de première intention, ensuite chez tous les patients avec
adénocarcinome progressant, et enfin chez tous les patients. (…).
Entre le 23 décembre 2008 et le 9 février 2011, 655 patients ont été
répartis de manière aléatoire pour recevoir le cocktail [docetaxel +
nintedanib] et 659 pour recevoir le cocktail [docetaxel + placebo].
L’analyse primaire a été effectuée après un suivi médian de 7.1 mois
(Intervalle Interquartile [IQR] 3.8-11.0). La PFS était significativement
améliorée dans le groupe [docetaxel + nintedanib] en comparaison du groupe
[docetaxel + placebo] (PFS médiane 3.4 mois [Intervalle de Confiance [IC] 95%
2.9-3.9] versus 2.7 mois [2.6-2.8] ; hazard ratio [HFR] 0.79 [IC 95%
0.68-0.92], p=0.0019). Après un
suivi médian de 31.7 mois (IQR 27.8-36.1), la survie globale était
significativement améliorée chez les patients avec adénocarcinome dont
l’histologie avait progressé dans les 9 mois suivant le début de leur traitement
en première ligne dans le groupe [docetaxel + nintedanib] (206 patients) en
comparaison des patients analogues du groupe [docetaxel + placebo] (199
patients ; survie globale médiane 10.9 mois [IC 95% 8.5-12.6] versus 7.9
mois [6.7-9.1] ; HR 0.75 [IC 95% 0.60-0.92], p=0.0073). Des résultats similaires ont été notés chez tous les
patients avec adénocarcinome histologiquement confirmé (322 patients dans le
groupe [docetaxel + nintedanib] et 336 dans le groupe [docetaxel + placebo] ; survie médiane
globale 12.6 mois [IC 95% 10.6-15.1] versus 10.3 mois [IC 95% 8.6-12.2] ;
HR 0.83 [IC 95% 0.70-0.99], p=0.0359),
mais pas sur la population totale participant à l’étude (médiane
de survie globale 10.1 mois [IC 95% 8.8-11.2] versus 9.1 mois [8.4-10.4] ;
HR 0.94, IC 95% 0.83-1.05, p=0.2720). Les évènements indésirables de
grade 3 ou plus qui étaient plus fréquents dans le groupe [docetaxel +
nintedanib] que dans le groupe [docetaxel + placebo] étaient diarrhée (43
[6.6%] sur 652 versus 17 [2.6%] sur 655), augmentation réversible des
concentrations en alanine aminotransférase (51 [7.8%] versus six [0.9%], et
augmentation réversible des concentrations en aspartate aminotransférase (22
[3.4%] versus trois [0.5%]). 35 patients du groupe [docetaxel + nintedanib] et 25
du groupe [docetaxel + placebo] sont décédés suite aux évènements indésirables
probablement non liés à la progression de la maladie ; les plus fréquents
de ces évènements étant septicémie (cinq avec [docetaxel + nintedanib] versus
un avec [docetaxel + placebo]), pneumonie (deux versus sept), insuffisance
respiratoire (quatre versus un), et embolie pulmonaire (aucun versus trois).
Le nintedanib combiné au docetaxel est efficace comme option de seconde
intention chez des patients atteints de CBNPC avancé ayant précédemment suivi
un traitement en première intention à base de platine, spécialement chez les
patients avec adénocarcinome. Dr Martin Reck MD et al, dans The Lancet
Oncology, publication en ligne en avant – première, 9 janvier 2014
Financement : Boehringer Ingelheim
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