Total des pages vues

lundi 6 janvier 2014

Thérapie robotisée tridimensionnelle spécifique à la tâche du bras après un accident vasculaire cérébral : essai multicentrique à groupes parallèles randomisés

Patient utilisant le système iPAM pour effectuer un exercice dans le cadre d'une thérapie du membre supérieur
Source iconographique et légendaire: http://sine.ni.com/cs/app/doc/p/id/cs-12087
L’hémiparésie du bras secondaire à un accident vasculaire cérébral est commune et invalidante. Notre but était d’étudier si une thérapie locomotrice robotisée d’un bras atteint de paralysie à l’aide de ARMin - un robot à structure porteuse exosquelettique permettant un « entraînement » sur une tâche spécifiquement définie en trois dimensions – était de nature à réduire l’altération motrice de manière plus efficace que ne le produit une thérapie conventionnelle.

Dans une étude prospective, multicentrique, à groupe parallèles randomisés, nous avons recruté des patients atteints d’une altération motrice depuis plus de six mois, avec parésie du bras modérée à sévère après accident vasculaire cérébral, et qui satisfaisaient aux critères d’inclusion, dans quatre centres situés en Suisse. Les patients éligibles étaient répartis de manière aléatoire (1:1) - pour suivre une thérapie avec usage d’un système robotisé ou une thérapie conventionnelle - à l’aide d’une procédure de randomisation stratifiée par centre. Pour tous les groupes, le traitement était administré pour au moins 45 minutes trois fois par jour pendant 8 semaines (24 sessions au total). Le critère principal de mesure était l’évolution du score selon Fugl-Meyer (FMA-UE). Les patients ont été évalués par les investigateurs selon le schéma suivant : immédiatement avant thérapie, à 4 semaines de traitement, en fin de traitement, à 16 semaines et à 34 semaines après le début du traitement. Les investigateurs n’avaient pas accès au tableau de randomisation ; toutefois; patients, personnel soignant et d’analyse des données y avaient accès ouvert.

Entre le 4 mai 2009 et le 3 septembre 2012, 143 sujets ont subi les tests d’éligibilité, 77 d’entre eux se sont vus éligibles et ont accepté de participer à l’étude. 38 patients ont été assignés à la thérapie par système robotisé, et 35 à la thérapie conventionnelle. Les patients suivant la thérapie par système robotisé ont montré, sur toute la durée de l’étude, une amélioration significativement plus importante de la fonction motrice du bras affecté (selon la mesure FMA-UE) que les patients suivant la thérapie conventionnelle (F=4.1, p=0.041 ; différence moyenne en score : 0.78 points, Intervalle de Confiance [IC] 0.03-1.53). Aucun évènement indésirable grave lié à l’étude n’a été relevé.

La thérapie de neurohabilitation incluant une thérapie basée sur la mise en pratique d’une tâche spécifique à l’aide d’un robot à structure porteuse exosquelettique peut permettre une amélioration de la fonction motrice d’un bras atteint de parésie chronique après accident vasculaire cérébral, de manière plus efficace qu’un traitement conventionnel. Cependant, la différence absolue entre les effets d’un traitement via thérapie robotisée versus thérapie conventionnelle s’est révélée ténue et faiblement significative ; ce qui pourrait remettre en question la pertinence de la robotisation sur le plan clinique. Dr Verena Klamroth-Marganska MD et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant - première, 30 décembre 2013

Financement : Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique et Fondation Bangerter-Rayner

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

Aucun commentaire: