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mercredi 21 mars 2018

#thelancetoncology #synovitevillonodulairepigmentée #nilotinib Administration de nilotinib en cas de synovite villonodulaire pigmentée : essai multicentrique de phase 2 ouvert à simple bras

Synovite villonodulaire pigmentée
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pigmented_villonodular_synovitis_low_mag.jpg

La synovite villonodulaire pigmentée (SVN) - nommée aussi tumeur diffuse à cellules géantes - est une tumeur rare localement agressive relevant d’un processus de translocation spécifique et résultant en une surexpression de facteur-1 stimulant les colonies (CSF1). Les inhibiteurs du récepteur à CSF1 (CSF1R) (c’est-à-dire les inhibiteurs de la tyrosine kinase et les anticorps) induisent une réponse chez les patients souffrant de SVN. Nous avons poursuivi des investigations relatives à l’efficacité et l’innocuité de l’inhibiteur de la tyrosine kinase du CSF1R, le nilotinib, chez des patients souffrant de SVN non-résécable.

Pour cette étude multicentrique de phase 2 ouverte à simple bras, des patients admis dans 11 centres hospitaliers anticancéreux situés dans quatre pays (France, Pays-Bas, Italie, et Australie) ont été recrutés. Les patients éligibles étaient âgés d’au moins 18 ans avec un indice de performance selon l’échelle de l’OMS de 2 ou moins, souffraient de SVN confirmée inopérable, en progression ou récidivante, ou résécable uniquement par chirurgie mutilante. Les patients ont reçu du nilotinib per os (400 mg deux fois par jour) jusqu’à progression de la maladie, toxicité inacceptable, ou une année complète d’observance du traitement. Le critère principal était la proportion de patients sans progression à 12 semaines, évalués de manière centralisée selon les critères de réponse au traitement RECIST version 1.1. Les analyses ont été réalisées sur population en intention de traiter modifiée (étaient inclus dans la population évaluée tous les patients ayant suivi le protocole sans violation majeure, et qui avaient reçu le nilotinib pendant au moins 3 semaines). Tous les participants qui avaient reçu une dose de médicament à l’étude étaient inclus dans les analyses d’innocuité. Les résultats présentés ici sont les résultats finaux de cet essai.

Entre le 5 décembre 2010 et le 28 septembre 2012, nous avons recruté 56 patients souffrant de SVN et leur avons administré le nilotinib. Cinq (9%) patients ont interrompu le traitement avant la semaine 12 ; ainsi, 51 patients étaient évaluables pour ce qui est du critère principal à 12 semaines. La proportion de patients qui étaient sans progression à 12 semaines était de 92.6% (Intervalle de Confiance [IC] 84.3-97.9). 54 (96%) patients sur 56 ont présenté un événement indésirable lié au traitement. Six (11%) patients sur 56 ont présenté au moins un événement indésirable de grade 3 (céphalée, nausée, et troubles hépatiques [n=1], démangeaison et toxidermie [n=1], diarrhée [n=1], et concentration augmentée en ɣ-glutamyl transférase [n=1], et augmentation des céphalées [n=1]. Aucun événement indésirable de grade 4 ou 5 n’a été rapporté. Un patient a présenté un événement indésirable grave (toxidermie) et deux patients ont présenté des événements indésirables graves non considérés comme liés au médicament à l’étude (tumeur ovarienne à malignité restreinte [n=1] et excision de kyste pilonidal [n=1]).

Plus de 90% des patients atteints de SVN localement avancée non résécable ont obtenu un contrôle de leur maladie à 12 semaines de traitement avec le nilotinib. Ces résultats indiquent que les inhibiteurs de la tyrosine kinase du CSF1R ont une activité anti-tumorale avec une toxicité gérable, chez des patients souffrant de SVN inopérable et progressive. Des essais randomisés d’étude de l’efficacité du nilotinib chez des patients atteints de SVN sont à recommander. Prof Hans Gelderblom, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 20 mars 2018

Financement : Novartis, Institut National du Cancer, EuroSARC, French National Cancer Institute, General Directorate of Care Supply, Lyon Research Innovation for Cancer, L'Agence nationale de la recherche, Laboratory of Excellence, Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, Ligue contre le Cancer (comité de l'Ain), Info Sarcomes, and Association DAM'S.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ