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mercredi 11 avril 2018

#thelancetpsychiatry #traumatismecrânien #démence Risque de démence à long terme parmi les personnes ayant subi un traumatisme crânien au Danemark : étude observationnelle de cohorte basée sur la population

Un traumatisme crânien est un choc au crâne conduisant à des lésions cérébrales et des fractures du crâne (cliché ci-dessus)
Ci-dessus: fracture du crâne chez un soldat du régiment royal irlandais blessé inconscient (12 août 1917).
Source iconographique:   https://commons.wikimedia.org/wiki/File:3848035360_9a1402df7a_bFractureCr%C3%A2ne.jpg
Les traumatismes crâniens (TC) sont associés à un risque augmenté de démence ; cependant, les études réalisées à grande échelle avec suivi à long terme sont rares. Nous avons poursuivi des investigations visant à définir l’association entre TC, sévérité et nombre de TCs, et risque subséquent de démence à long terme.

Nous avons réalisé une étude observationnelle de cohorte basée sur la population à l’échelle nationale au Danemark, à l’aide des données provenant de citoyens répertoriés dans les registres nationaux. Nous avons utilisé le Système de Registre d’État Civil Danois pour construire une cohorte basée sur la population constituée de toutes les personnes nées au Danemark, qui étaient domiciliées dans le pays au 1er janvier 1995, et qui atteignaient l’âge de 50 ans à un moment du suivi (entre 1999 et 2013). Nous avons obtenu de l’information sur les TCs à partir du Registre National des Patients du Danemark (NPR) et obtenu des informations sur les démences en combinant les données enregistrées dans le NPR, Le Registre Psychiatrique National du Danemark, et le Registre National des Prescriptions du Danemark (DNPR). Le risque à long terme de démence après TC a été établi, à l’aide d’une analyse de survie. Nous avons fait usage de trois modèles préétablis pour chacune des trois analyses : différentes périodes de temps depuis le TC, les TCs multiples, et le sexe des patients. Le premier modèle était ajusté selon les facteurs sociodémographiques, le deuxième modèle y ajoutait les comorbidités médicales et neurologiques, et le troisième y ajoutait les comorbidités psychiatriques.

Nous avons utilisé les données d’une cohorte de 2 784 852 personnes pour un total de 27 632 020 personnes-années (moyenne 9.89 années par patient) à risque de démence. 132 093 sujets (4.7%) avaient subi au moins un TC au cours des années 1977-2013, et 126 734 (4.5%) ont présenté une démence au cours des années 1999-2013. Le risque pleinement ajusté de démence toutes causes confondues chez les personnes avec un historique de TBI était plus élevé (hazard ratio [HR] 1.24, Intervalle de Confiance [IC]1.21-1.27) que ceux sans historique de TC, de même que le risque spécifique de maladie d’Alzheimer (1.16, 1.12-1.22). Le risque de démence était plus élevé dans les 6 mois suivant un TC (HR 4.06, 3.79-4.34) ; il augmentait en fonction du nombre de TCs (de 1.22, 1.19-1.25 chez un patient présentant un TC à 2.83, 2.14-3.75 avec cinq TCs ou plus). De plus, le TC en soi était associé à un risque plus élevé de démence (1.29, 1.26-1.33) chez les sujets ayant subi un TC que chez les sujets ayant eu une fracture osseuse non classable comme TC, n’impliquant ni le crâne ni la colonne vertébrale. (…).

Les TCs étaient associés à un risque accru de démence à la fois en comparaison des personnes sans historique de TC et des personnes ayant subi un traumatisme non classable comme TC. Des efforts plus importants dans la prévention des TCs et dans l’identification des stratégies pour diminuer les risques et l’impact des démences qui en résultent sont nécessaires. Prof Jesse R Fann, MD, et al, dans The Lancet Psychiatry, publication en ligne en avant-première, 10 avril 2018

Financement : Fondation Lundbeck

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ