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mardi 12 février 2019

#thelancet #hépatiteC #antiviraux #actiondirecte Résultats cliniques obtenus chez des patients atteints d’hépatite C chronique après traitement par antiviraux à action direct : étude prospective de cohorte

Virus de l'hépatite C
Source iconographique: https://medlineplus.gov/hepatitisc.html

Bien que des antiviraux à action direct aient été utilisés de manière intensive pour traiter des patients infectés chroniquement par le virus de l’hépatite C (VHC), leur efficacité clinique n’a pas été convenablement rapportée. Nous avons comparé l’incidence de décès, de carcinome hépatocellulaire, et de cirrhose décompensée entre les patients traités par les antiviraux à action directe, dans la cohorte Française ANRS CO22 Hepater.

Nous avons réalisé une étude prospective chez des patients adultes atteints d’infection chronique par le VHC recrutés dans 32 centres d’expertise en pathologie hépatique situés en France. Nous avons exclu les patients atteints d’hépatite B chronique, les patients présentant un historique de cirrhose décompensée, de carcinome hépatocellulaire, de transplantation hépatique, et les patients qui suivaient un traitement à base d’interféron-ribavirine avec ou sans inhibiteurs des protéases de première génération. Les co-critères principaux d’évaluation de l’étude étaient l’incidence de mortalité toutes causes confondues, de carcinome hépatocellulaire, et de cirrhose décompensée. L’association entre les antiviraux à action directe et ses résultats était quantifiée à l’aide d’un modèle à risque proportionnel de Cox dépendant du temps. (…).

Entre le 6 août 2012, et le 31 décembre 2015, 10 166 patients étaient déclarés éligibles pour intégration dans cette étude. 9 895 (97%) patients étaient en possession d’un dossier de suivi convenablement renseigné et étaient inclus dans les analyses. La période médiane de suivi s’est établie à 33.4 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 24.0-40.7). 
Le traitement par antiviraux à action directe a été instauré au cours de la période de suivi chez 7 344 patients alors que chez 2 551 patients, le traitement par antiviraux à action directe n’avait pas été instauré comme indiqué par la dernière visite de suivi. 
Au cours du suivi, 218 patients sont décédés (129 étaient sous traitement, 89 n’étaient pas sous traitement), 258 ont rapporté un carcinome hépatocellulaire (187 patients sous traitement, 71 chez les patients non sous traitement), et 106 ont présenté une cirrhose décompensée (74 patients sous traitement, 32 patients non sous traitement). 
L’exposition aux antiviraux à action directe était associée à un risque accru de carcinome hépatocellulaire (hazard ratio non ajusté [HR] 2.77, Intervalle de Confiance [IC] 2.07-3.71) et de cirrhose décompensée (3.83, 2.29-6.42). 
Après ajustement par rapport aux variables (âge, sexe, indice de masse corporelle, origine géographique, voie d’infection possible, score de la fibrose, infection au VHC non préalablement traitée, génotype du VHC, consommation d’alcool, diabète, hypertension artérielle, variables biologiques, modèle de score de maladie hépatique en phase terminale chez les patients atteints de cirrhose), l’exposition aux antiviraux à action directe était associée à une diminution de la mortalité toute cause confondue (HR ajusté 0.48, IC 95% 0.33-0.70) et carcinome hépatocellulaire (0.66, 0.46-0.93), et n’était pas associée à une cirrhose décompensée (1.14, 0.57-2.27).

Le traitement par antiviraux à action directe est associée à un risque de mortalité et de carcinome hépatocellulaire réduit, et devrait être pris en considération chez tous les patients atteints d’infection chronique au VHC. Prof Fabrice Carrat, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 11 février 2019

Financement :  INSERM-ANRS (France Recherche Nord & Sud Sida-HIV Hépatites), ANR (Agence Nationale de la Recherche), DGS (Direction Générale de la Santé), MSD, Janssen, Gilead, AbbVie, Bristol-Myers Squibb, and Roche.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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