Cancer de l'Estomac. Litographie de Bernard, d'après A. Chazal (env. 1825) Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Two_sections_of_diseased_stomach_(cancer) |
L’addition de trastuzumab à une chimiothérapie de
première intention améliore la survie globale chez les patients atteins de cancer
gastrique métastasé HER-2 positif. Nous avons évalué l’innocuité et l’activité
du pembrolizumab en combinaison avec trastuzumab et chimiothérapie de première
ligne dans le cas du cancer gastro-œsophagien métastasé (gastrique, œsophagien,
ou de la jonction gastro-œsophagienne.
Cette étude monocentrique de phase 2 à l’initiative
d’investigateurs, ouverte, non-randomisée, à simple bras, réalisée chez des
patients d’âge ≥ 18 ans, atteints de cancer gastro-œsophagien métastasé.
Les patients éligibles présentaient une pathologie quantifiable ou évaluable
non-quantifiable, un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group)
de 0, 1, ou 2, et une fraction d’éjection du ventricule gauche d’au moins 53%. Les
patients étaient éligibles pour recevoir un cycle initial d’induction à dose
fixe de 200 mg pembrolizumab et d’une dose de charge de 8 mg / kg de
trastuzumab administré par voie intraveineuse. Pour ce qui est des cycles
suivants, les patients ont reçu 130 mg / m2 d’oxaliplatine par voie intraveineuse
ou 80 mg / m2 de cisplatine au jour 1 850 mg / m2 de
capecitabine per os deux fois par jour pendant 2 semaines, suivi d’une semaine de
repos (ou 800 mg / m2 par jour de 5-fluorouracile aux jours 1-5), et
d’une dose fixe de 200 mg de pembrolizumab par voie intraveineuse, et de 6 mg /
kg de trastuzumab, administré au jour 1 de chaque cycle de 3 semaines. Le
critère principal était la survie sans progression à 6 mois définie par la
proportion de patients vivants et ne présentant pas de progression de la
pathologie à 6 mois, évaluée chez les patients qui avaient reçu au moins une
dose de trastuzumab et de pembrolizumab. Ce protocole de traitement pouvait
être considéré comme digne de prise en compte pour futures investigations si 26
patients ou plus sur un effectif total recruté de 37 étaient sans progression à
6 mois. (…).
Entre le 11 novembre 2016, et le 23 janvier 2019,
37 patients ont été recrutés. À la date précise de clôture de la base
de données, le 6 août 2019, la période médiane de suivi des patients survivants
était de 13.0 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 11.7-23.5). Le critère
principal de l’essai a été satisfait ; 26 (70% ; Intervalle de
Confiance [IC] 95% 54-83) patients sur 37 étaient sans progression de leur
pathologie à 6 mois.
L’événement indésirable lié au traitement les plus communément
rencontré, quel qu’en soit le grade, était neuropathie, rapporté chez 36 (97%)
des 37 patients. Les évènements indésirables de grade 3 et 4 le plus
communément rencontrés étaient lymphocytopénie (sept [19%] patients avec
évènement de grade 3 et deux [5%] avec évènement de grade 4), diminution du
taux d’électrolytes de grade 3 (six [16%] patients), et anémie de grade 3
(quatre [11%] patients). Des évènements indésirables graves sont survenus chez
deux patients (néphrite de grade 3 chez les deux patients entraînant une
interruption du traitement). Quatre patients ont interrompu le pembrolizumab du
fait d’évènements indésirables immunitaires. Aucun décès lié au traitement n’a
été dénombré.
Le pembrolizumab peut être efficacement combiné au
trastuzumab et la chimiothérapie ; ce traitement présente une activité
prometteuse dans le cas du cancer gastro-œsophagien métastasé HER2-positif. Un
essai clinique de phase 3 randomisé d’évaluation de l’efficacité et de l’innocuité
du pembrolizumab versus placebo en combinaison avec le trastuzumab et
chimiothérapie en première ligne, pour le traitement de première ligne du
cancer gastro-œsophagien est en cours. Yelena Y Janjigian, MD, et al, dans The
Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 18 mai 2020
Financement : Merck & Co
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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