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mardi 2 juin 2020

#thelancet #exclusif #COVID19 #épidémiologie Distanciation physique, masques faciaux, et systèmes de protection des yeux pour prévenir la transmission d’une personne à l’autre du SARS-CoV-2 et COVID-19 : revue systématique et méta-analyse

Alternatives à la poignée de main au temps du COVID-19
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Covid-19-Handshake-Alternatives-v3.gif

Le syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus 2 (SARS-CoV-2) est la cause du COVID-19 et se transmet d’une personne à l’autre par contact étroit. Notre but était de poursuivre des investigations sur les effets de la distanciation physique, du port de masques faciaux, et de protection des yeux dans différents contextes ; en établissement de soins ou autre contexte, communautaire notamment.

Nous avons réalisé une revue systématique et méta-analyse afin de poursuivre des investigations sur la distanciation optimale inter-individu permettant d’éviter la transmission du virus d’une personne à l’autre, et  d’évaluer l’effet de l’utilisation de masques faciaux et de systèmes de protection des yeux pour prévenir la transmission du virus. Nous avons obtenu des données pour le SARS-CoV-2 et le betacoronavirus responsables du syndrome respiratoire aigu sévère, et du syndrome respiratoire du Moyen Orient (MERS) à partir de données spécifiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et à partir de sources de données COVID-19 - spécifiques. Nous avons recherché ces sources de données à partir de la constitution d’une base de données au 3 mai 2020, sans restriction de langue de rédaction de publication (…). Nous avons examiné la base ainsi constituée, en avons extrait les données, et en avons évalué le risque de partialité (…). Nous avons réalisé des méta-analyse dans des cadres fréquentiste et bayésien à la fois, ainsi que des méta-analyses à effets aléatoires. Nous avons évalué la certitude des preuves à l’aide des méthodes de Cochrane et l’approche GRADE.

Nous avons identifié 172 études observationnelles dans 16 pays situés dans les six continents, comprenant des études contrôlées non randomisées et 44 études comparatives pertinentes réalisées dans des contextes de soins de santé et d’autres contextes (n= 25 697 patients). La transmission du virus était plus faible, dès lors qu’une distanciation physique de 1 mètre ou plus était appliquée, en comparaison d’une distanciation physique inférieure à 1 mètre (n=10 736, rapport de cotes ajusté -pooled adjusted odds ratio [aOR] dans le texte- 0.18, Intervalle de Confiance [IC] 95% de 0.09 à 0.38 ; différence de risque [DR] -10.2%, IC 95% de -11.5 à -7.5 ; avec preuve de certitude modérée) ; la protection était augmentée au fur et à mesure que la distance était allongée (changement en risque relatif [RR] 2.02 par mètre ; Pinteraction = 0.041 ; avec preuve de certitude modérée). Le port du masque facial pourrait avoir pour résultat une plus grande diminution du risque d’infection (n=2647 ; aOR 0.15, IC 95% de 0.07 à 0.34, DR -14.3%, de -15.9 à -10.7 ; avec preuve de certitude faible), avec de plus fortes associations avec N95 ou des respirateurs similaires en comparaison avec les masques chirurgicaux à usage unique ou autre masque de gamme similaire (c'est-à-dire masque en coton à couche 12-16 réutilisable ; Pinteraction=0.090 ; probabilité à postériori > 95%, avec preuve de certitude faible). La protection des yeux était également associée à un degré moindre d’infections (n=3713 ; aOR 0.22, IC 95% de 0.12 à 0.39, DR -10.6%, IC 95% de -12.5 à -7.7 ; avec preuve de certitude faible). Les études non-ajustées, ainsi que les analystes de sous-groupe et de sensibilité ont montré des résultats similaires.

Les résultats de cette revue systématique et la méta-analyse soutiennent une distanciation physique de 1 mètre ou plus et fournissent des estimations quantitatives pour le suivi de contacts et prise de décisions stratégiques. L’utilisation optimale de masques de protection, de respirateurs, et de protection oculaire en public et dans des contextes de soins de santé devraient être guidés par ces résultats et facteurs contextuels. Des essais randomisés rigoureux seront nécessaires pour mieux mettre en évidence l’utilité de ces interventions, mais cette évaluation systématique représente la meilleure preuve actuellement disponible permettant de guider les prises de décisions stratégiques. Derek L Chu, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 1er juin 2020

Financement : World Health Organization (WHO) – Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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