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mercredi 24 mars 2021

#thelancethaematology #hémoglobinurieparoxistique #iptacopan Addition de l’iptacopan, un inhibiteur oral du facteur anti-hémophilique B, à l’eculizumab chez des patients atteints d’hémoglobinurie paroxistique nocturne et d’hémolyse active : étude preuve de concept de phase 2 ouverte simple bras

 

Anémie hémolytique intravasculaire
L'hémoglobinurie paroxistique nocturne est une maladie acquise rare mettant la vie en danger; caractérisée par la destruction des globules rouges par le système du complément, composante du système immunitaire inné.

Source iconographique et légendaire: 
 https://en.wikipedia.org/wiki/Paroxysmal_nocturnal_hemoglobinuria

Le bénéfice hématologique d’une prise en charge anti-C5* de qualité pour le traitement de l’hémoglobiurie paroxistique nocturne est limitée par l’hémolyse intravasculaire ou l’hémolyse extravasculaire émergente médiée par C3. Par conséquent, le but de cette étude de phase 2 était d’évaluer l’innocuité, la tolérance, la pharmacocinétique et la pharmacodynamique, ainsi que l’activité du nouvel inhibiteur du complément du facteur anti-hémophilique B, l’iptacopan, chez des patients atteints d’hémoglobinurie paroxistique nocturne présentant une hémolyse active malgré un traitement anti-C5.

Dans cette étude multicentrique, de phase 2 ouverte simple bras, nous avons recruté des patients adultes (âgés de 18 ans à 80 ans) atteints d’hémoglobinurie paroxistique nocturne montrant des signes d’hémolyse active malgré un traitement eculizumab*. Les patients étaient recrutés à l’Hôpital Universitaire Federico II (Naples, Italie), à l’Hôpital Saint Louis (Paris, France), et à l’Hôpital Universitaire Essen (Essen, Allemagne). Pour être éligibles, les patients devaient présenter des taux de lactate déshydrogénase d’un niveau au moins 1.5 fois supérieur à la limite supérieure de la normale ainsi qu’une hémoglobinurie paroxistique nocturne de type 3 (…). Les patients présentant une insuffisance médullaire, sous traitement systémique à base de stéroïdes ou de médicaments immunosuppresseurs, ou avec comorbidités sévères, étaient exclus de l’étude. L’iptacopan était administré per os comme traitement d’appoint à une dose de 200 mg, deux fois par jour. Le critère principal de l’étude était l’effet de l’iptacopan sur la réduction de l’hémolyse chronique intravasculaire résiduelle mesurée par les changements de la lactate déshydrogénase à la semaine 13, en comparaison de la ligne de base. A 13 semaines, les patients se voyaient offrir l’option d’intégrer une étude d’extension à long terme  (toujours en cours à ce jour), ouvrant à des modifications du traitement standard. (…).

Entre le 31 mai 2018 et le 9 avril 2019, dix patients ont reçu 200 mg d’iptacopan, deux fois par jour. L’iptacopan a eu pour résultat une forte réduction des taux de lactate déshydrogénase à la semaine 13 par rapport à la ligne de base (moyenne 539 IU /L [DS 263] versus 235 IU / L [44], changement par rapport à la ligne de base -309.2 IU / L [SD 265, 5], Intervalle de Confiance [IC] 90% de -473, 77 à -144.68, p=0.0081), associé à une amélioration significative des concentrations en hémoglobine (moyenne 97.7 g /L [10.5] versus 129.5 g / L [18.3], changement par rapport à la ligne de base 31.9 g / L [14.5], IC 90% 23.42-40.28, p<0.0001). Tous les biomarqueurs de l’hémolyse se sont améliorés sous traitement avec iptacopan. Les bénéfices hématologiques observés étaient maintenus sur une période de temps plus étendue que la simple durée de l’étude de 13 semaines, au cours de la période d’extension de l’étude, y compris chez les sept patients qui avaient interrompu le traitement standard ; et poursuivi la prise d’iptacopan en monothérapie. Aucun décès, ni d’évènements indésirables graves ne sont survenus au cours de la période d’étude. Sur trois évènements indésirables graves indépendants les uns des autres, deux sont survenus chez le même patient (un pendant la période d’inclusion et avant l’exposition à l’iptacopan).

L’iptacopan à une dose chronique de 200 mg deux fois par jour, était bien toléré sans autre éléments d’innocuité liés au produit à l’étude à relever ; ce produit montre que la réduction en lactate déshydrogénase et la normalisation de l’hémoglobine chez la plupart des patients atteints d’hémoglobinurie paroxistique nocturne à la semaine 13 et au-delà, même en monothérapie. Sur la base de ces données, l’iptacopan peut être testé en monothérapie dans des essais pivots d’investigation des ses effets hématologiques dans une population plus étendue atteinte d’hémoglobinurie paroxistique nocturne. Prof Antonio M Risitano, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 22 mars 2021

*Eculizumab: anticorps monoclonal dirigé contre la fraction C5 du complément

Financement : Novartis Institute for Biomedical Research

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ


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