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mercredi 12 mai 2021

#thelancetgastroenterologyandhepatology #hépatiteC #prison #australie Évaluation d’un traitement préventif contre l’hépatite C dans les prisons autraliennes (SToP-C) : étude prospective de cohorte

Virus de l'Hépatite C
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_de_l%27h%C3%A9patite_C

 

Il n’existe que des preuves empiriques limitées de l'efficacité du traitement préventif contre le virus de l'hépatite C (VHC). Ainsi, l'étude sur la surveillance et le traitement des détenus atteints d'hépatite C (SToP-C) visait à évaluer l'effet du traitement préventif contre le VHC en milieu carcéral.

SToP-C était une étude prospective, comprenant une analyse avant le début d’étude et une analyse de fin d’étude, réalisée sur une cohorte de personnes incarcérées dans deux prisons à haute sécurité (hommes) et deux prisons à sécurité moyenne (un homme, une femme) en Nouvelle-Galles du Sud, Australie. Tous les détenus âgés d'au moins 18 ans étaient éligibles à l'inscription. Après le dépistage du VHC, les participants ont été suivis quant à leurs comportements à risque et l'infection par le VHC en les divisant en trois sous-populations: non infectés (anticorps anti-VHC négatifs); préalablement infectés (anticorps anti-VHC positifs, ARN VHC négatifs); et infectés (anticorps anti-VHC et ARN VHC positifs). Les participants non infectés ont été suivis tous les 3 à 6 mois pour détection d’une primo-infection par le VHC et les participants précédemment infectés ont été suivis tous les 3 à 6 mois pour détection d’une réinfection. Les participants infectés par le VHC ont été évalués pour recevoir un traitement ; initialement un traitement standard (administré par les services de santé de la prison) de 2014 à mi-2017, puis une extension du traitement antiviral à action directe (AAD) à partir de mi-2017 (12 semaines de sofosbuvir plus velpatasvir, administré dans le cadre de l’étude SToP-C). Les participants ont été suivis jusqu'à la clôture de l'étude en novembre 2019. Le critère principal d’évaluation de l'étude était l'incidence du VHC avant et après l'extension du traitement par AAD chez les participants à risque d'infection primaire ou de réinfection par le VHC.

Entre le 30 octobre 2014 et le 30 septembre 2019, 3691 participants ont été inscrits à l'étude SToP-C. 719 (19%) participants avaient de l'ARN du VHC détectable, 2240 (61%) étaient à risque d'infection primaire par le VHC et 725 (20%) étaient à risque de réinfection au départ. Le traitement par AAD a été initié chez 349 (70%) des 499 participants éligibles au cours de la période d'extension du traitement. L'analyse de l'incidence du VHC comprenait 1643 participants à risque d'infection ou de réinfection par le VHC au cours du suivi longitudinal (âge médian 33 ans [Intervalle Interquartile -IQR- 27–42]; 1350 [82%] hommes). 487 (30%) des 1643 participants ont déclaré s'injecter des drogues en prison. L'incidence du VHC a diminué de 8.31 pour 100 personnes-années dans la période de mise à l'échelle avant le traitement à 4.35 pour 100 personnes-années dans la période de pondération après traitement (rapport du taux d'incidence [TRI] 0.52 [Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.36–0.78]; p=0.0007). L'incidence de la primo-infection a diminué de 6.64 pour 100 personnes-années dans la période de pondération avant le traitement à 2.85 pour 100 personnes-années dans la période de pondération après traitement (TRI 0,43 [IC 95% 0.25–0.74]; p=0.0019), alors que l'incidence de la réinfection a diminué de 12.36 pour 100 personnes-années à 7.27 pour 100 personnes-années (0.59 [0.35–1.00]; p=0.050). Parmi les participants déclarant s'injecter des drogues pendant leur incarcération actuelle, l'incidence de l'infection primaire a diminué de 39.08 pour 100 personnes-années dans la période de pondération avant le traitement à 14.03 pour 100 personnes-années dans la période de pondération de la population après traitement. (TRI 0.36 [IC 95% 0.16–0.80]; p=0.0091), et l'incidence de la réinfection a diminué de 15.26 pour 100 personnes-années à 9.34 pour 100 personnes-années (0.61 [0.34–1.09]; p=0 .093). L'analyse ajustée (ajustée en fonction de l'âge, de l'appartenance ethnique autochtone australienne, de la durée du séjour en prison, de l'emprisonnement antérieur, du statut de consommation de drogues injectables et du site de la prison) a indiqué une réduction significative du risque d'infection par le VHC entre la mise à l'échelle du traitement pré-AAD et périodes d'extension du traitement après AAD (rapport de risque ajusté 0.50 [IC 95% 0.33–0.76]; p=0.0014). 

L'extension du traitement par AAD a été associée à une incidence réduite du VHC en prison, ce qui indique un effet bénéfique du traitement anti-VHC en tant que prévention dans ce contexte. Ces résultats appuient une large extension du traitement par AAD au sein des populations incarcérées. Behzad Hajarizadeh, PhD, et al, dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology, publication en ligne en avant-première, 6 mai 2021

Financement : Bourse de Partenariat du Conseil National de la Santé et de la Recherche Médicale (NHMRC) du gouvernement australien et Gilead Sciences.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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