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mardi 17 janvier 2012

Lapatinib avec trastuzumab pour le traitement du cancer du sein HER2-positif précoce: une étude de phase 3, randomisée, ouverte et multicentrique

Sites d'action du lapatinib (intracellulaire) et du trastuzumab (extracellulaire). Ami Citri & Yosef Yarden , in Nature Reviews Molecular Cell Biology 7, 505-516 (July 2006). Source: http://www.nature.com/nrm/journal/v7/n7/box/nrm1962_BX3.html   
L'anticorps monoclonal anti-HER2 trastuzumab et l'inhibiteur de la tyrosine kinase lapatinib montrent des mécanismes d'action complémentaires, et des activités antitumorales en synergie chez les modèles de cancers du sein surexprimant HER2. Nous proposons l'idée que deux agents anti-HER2 administrés ensemble donnent de meilleurs résultats qu'une thérapie mono-produit.

Dans cette étude de phase 3, ouverte, randomisée, à groupes parallèles, menée entre le 5 janvier 2008 et le 27 mai 2010; des femmes originaires de 23 pays différents - atteintes d'un cancer du sein primaire HER2 positif, avec des tumeurs de diamètre supérieur à 2 cm - ont été réparties de manière aléatoire pour recevoir:
1. lapatinib per os (1500 mg) et trastuzumab par voie intraveineuse (dose d'attaque: 4 mg/m2, suivi de doses de 2 mg/kg), soit
2. lapatinib (1000 mg) plus trastuzumab
L'allocation des traitements a été définie par randomisation effectuée par permutations de blocs en 4 facteurs de stratification. La thérapie anti-HER2 seule a été administrée au cours des 6 premières semaines, à quoi s'y est ajoutée du paclitaxel (80 mg/m2 par semaine) pendant les 12 semaines suivantes, avant chirurgie définitive. Après la chirurgie, les patientes ont reçu une chimiothérapie adjuvante suivie par la même thérapie ciblée, comme dans la phase néoadjuvante jusqu'à 52 semaines. Le critère principal évalué était la réponse pathologique complète (pCR), analysée en intention de traiter.

154 patientes ont reçu le lapatinib, 149 le trastuzumab, et 152 la combinaison des deux. Le taux de pCR était significativement plus élevé dans le groupe ayant reçu le lapatinib et le trastuzumab (78 des 152 patientes [51,3%]) que dans le groupe ayant reçu le trastuzumab seul (44 des 149 patientes [29,5%]; différence = 21,1%, p = 0,0001). Nous n'avons enregistré aucune différence significative de pCR entre les groupes lapatinib (38 des 154 patientes [24,7%]) et trastuzumab (différence = -4,8%, p = 0,34). 
Aucune dysfonction cardiaque majeure n'a été observée. La fréquence des diarrhées de grade 3 était plus élevée avec lapatinib (36 patientes [23,4%]) et lapatinib + trastuzumab (32[21,1%]) qu'avec trastuzumab (3[2,0%]). De la même façon, les altérations de grade 3 des enzymes hépatiques étaient plus fréquente sous lapatinib (27 [17,5%]) et lapatinib + trastuzumab  (15[9,9%]) que sous trastuzumab (11[7,4%]).

La double inhibition de HER2 pourrait être une approche à adopter pour le traitement du cancer du sein HER2-positif sous conditions de thérapie néoadjuvante. Dr José Basegla MD, in The Lancet, Early Online Publication, 17 January 2012

Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ

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