Les carcinomes rénaux à cellules claires montrent des comportements
cliniques divergents. Cependant, les évènements de génétique moléculaires
générant ces comportements demeurent inconnus. Nous avons découvert que BAP1 est muté dans environ 15% des
carcinomes rénaux à cellules claires, et que les mutations BAP1 et PBRM1 s’excluent
mutuellement presque systématiquement. Le but de cette étude était d’étudier la
portée clinico-pathologique de ces sous-types moléculaires et de déterminer si
les patients atteints de tumeurs porteuses de mutations BAP1 ou PBRM1 avaient une
survie globale influencée.
Dans cette analyse rétrospective, nous avons étudié 145 patients atteints
de cancer rénal primaire à cellules claires et porteurs de mutations définies PBRM1 et BAP1 répertoriés au Texas
Southwestern Medical Center (cohorte UTSW), Texas, USA, entre 1998 et 2011. Dans
cette cohorte, nous avons classé les patients selon qu’ils étaient porteurs de la
mutation BAP1 ou porteurs exclusifs de
la mutation PBRM1. Nous avons utilisé
une seconde cohorte indépendante (n=327) répertoriés dans The Cancer Genome
Atlas (cohorte TCGA) pour validation. Dans les deux cohortes, plus de 80% des patients
étaient atteints de la maladie à un niveau local ou locorégional à leur
présentation. Les deux cohortes étaient de composition similaire d’une façon
générale, bien que la cohorte TCGA comportât plus de patients atteints de la
maladie à un stade métastatique et autre stade de grade plus élevé ; et
plus de patients du groupe TCGA se sont vus intégrer dans l’essai (sur le plan
de la chronologie) avant existence et mise à disposition de thérapies
moléculaires ciblées.
La survie médiane globale était significativement plus courte chez les
patients de la cohorte UTSW porteurs de la mutation BAP1 (4,6 ans ; Intervalle
de Confiance - IC - 95% 2,1-7,2), que chez les patients porteurs de la mutation
PBRM1 (10,6 ans ; 9,8-11,5), correspondant à un hazard ratio (HR) de 2,7
(IC 95% 0,99-7,6 ; p=0,044). La
survie médiane globale dans la cohorte TCGA était de 1,9 an (IC 95% 0,6-3,3)
pour les patients atteints de tumeurs porteuses de la mutation BAP1 et de 5,4
ans (4,0-6,8) pour ceux atteints de tumeurs porteuses de la mutation PBRM1. Le
HR relevé pour la cohorte TCGA était similaire à celui relevé pour la cohorte
UTSW (2,8 ; IC 95% 1,4-5,9 ; p=0,004).
Les patients porteurs de mutations BAP1 et PBRM1 simultanément – bien que
représentant une minorité – (trois dans la cohorte UTSW et quatre dans la
cohorte TCGA), ont montré la plus mauvaise survie globale (survie médiane de
2,1 ans, IC 95% 0,3-3,8 ; pour la cohorte UTSW et 0.2 ans, IC 95% 0,0-1,2 ;
pour la cohorte TCGA).
Nos constatations présentes permettent l’identification de sous-types de
mutations dans le carcinome rénal à cellules claires, avec des résultats
cliniques distincts : un groupe constitué de patients porteurs de
mutations au niveau du locus BAP1,
dit groupe à haut – risque ; et un groupe constitué de patients porteurs
de mutations au niveau du locus PBRM1,
dit groupe favorable. Ces données forment une base pour une classification des
carcinomes rénaux à cellules claires sur le plan de la génétique moléculaire,
pouvant influencer les décisions en matière de traitements dans le futur. L’existence
de différents sous – types moléculaires, montrant des résultats différents,
devraient être prise en considération pour la conception et la réalisation d’études
cliniques. Payal Kapur MD et al,
in The Lancet Oncology, Early Online Publication 16 January 2013, in press
Financement: Cancer Prevention and Research Institution of Texas et National Cancer Institute
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
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