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lundi 15 mai 2017

#thelancethiv #VIH #criminalisation #drogues VIH et criminalisation de l’utilisation de drogues chez les personnes qui s’injectent des drogues : revue systématique de littérature

Seringue d'injection de produits à visée thérapeutique
Source iconographique: https://pixabay.com/fr/seringue-injection-drogue-m%C3%A9decine-435809/
Des preuves grandissantes suggèrent que les lois et les politiques interdisant l’usage illégal des drogues pourraient avoir un rôle central à jouer dans les résultats obtenus lors d’études sanitaires effectuées chez des personnes des personnes qui s’injectent des drogues. Il n’existe, à ce jour, aucune revue systématique de littérature publiée, ayant caractérisé l’impact des lois et des cadres juridiques interdisant la consommation de drogues sur la prévention du VIH et son traitement.
En cohérence avec les lignes directrices PRISMA, nous avons effectué une revue systématique de littérature à comité de lecture pourvue de preuves décrivant l’association entre criminalisation de l’usage de drogues et prévention du VIH et résultats obtenus suite à l’administration de traitements parmi les personnes qui s’injectent des drogues. Nous avons recherché dans les bases de données MEDLINE, Embase, SCOPUS, PsycINFO, Sociological Abstracts, CINAHL, Web of Science, et d’autres sources. Pour qu’une référence soit incluse dans notre revue de littérature, une étude devait satisfaire aux critères d’éligibilité suivants : être publiée dans un journal à comité de lecture ou présentée comme abstract sélectionné par un comité de lecture, présenté lors d’une conférence scientifique ; examiner, par le truchement d’un plan systématique d’étude, l’association entre une série d’indicateurs à priori liés à une criminalisation de la consommation de drogues et à une prévention du VIH ou à une forme de traitement chez les personnes qui s’injectent des drogues ; fournir suffisamment de détails sur les méthodes suivies pour permettre une évaluation critique de la qualité ; avoir été publiée ou présentée entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2014 ; et être publiée en Anglais.

Nous avons  identifié 103 études éligibles comprenant 49 études longitudinales, 29 études transversales, 22 études qualitatives, deux études mixtes, quatre études de modélisation mathématiques, et aucune étude randomisée et contrôlée. 120 indicateurs de criminalisation ont été identifiés (de 1 à 3 par étude), de même que 150 indicateurs d’infection VIH (de 1 à 5 par étude). Les indicateurs de criminalisation les plus communément relevés étaient incarcération (n=38) et maintien de l’ordre au niveau de la rue (n=39), alors que les indicateurs de prévention et traitement du VIH les plus communément rencontrés étaient échanges de seringues (n=35) et prévalence d’une infection au VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues (n=28). Parmi les 106 études incluses dans cette revue de littérature, 85 (80%) suggéraient que la criminalisation de la drogue produisait un effet négatif sur la prévention du VIH et son traitement, 10 (9%) ne suggéraient aucune association, cinq (5%) suggéraient à la fois des effets nuls et négatifs.

Ces données confirment que la criminalisation de la consommation de drogues produit un effet négatif sur la prévention du VIH et son traitement. Nos résultats fournissent des preuves de base objectives permettant le soutien à de nombreuses initiatives de réforme de la législation et des cadres politiques de criminalisation de la consommation de drogues. Kora DeBeck, PhD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 14 mai 2017

Financement:    Canadian Institutes of Health Research and US National Institutes of Health

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ   

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