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mercredi 4 mai 2022

#thelancetneurology #insomnie #apomorphine #maladiedeparkinson Innocuité et efficacité de la perfusion sous-cutanée nocturne d'apomorphine uniquement pour traiter l'insomnie chez les patients atteints de la maladie de Parkinson (APOMORPHEE) : une étude croisée multicentrique, randomisée, contrôlée et en double aveugle

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Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_de_Parkinson

L'insomnie est une plainte fréquente des patients atteints de la maladie de Parkinson, et elle affecte négativement la qualité de vie. Les médicaments qui améliorent à la fois le sommeil et le parkinsonisme seraient d'un grand bénéfice pour les patients souffrant d'insomnie liée à la maladie de Parkinson. Notre objectif était de tester l'innocuité et l'efficacité de la perfusion sous-cutanée nocturne d'apomorphine uniquement chez des patients atteints de la maladie de Parkinson et d'insomnie.

Nous avons réalisé un essai croisé, randomisé, multicentrique, en double aveugle, contre placebo, dans 11 centres experts de la maladie de Parkinson et des centres du sommeil en France. Les participants âgés de 35 à 90 ans atteints de la maladie de Parkinson fluctuante et d'insomnie modérée à sévère (indice de gravité de l'insomnie ≥ 15) ont été répartis au hasard pour recevoir en premier lieu de l'apomorphine sous-cutanée nocturne (jusqu'à 5 mg/h) ou un placebo correspondant. La randomisation a été effectuée à l'aide d'un plan généré par ordinateur en blocs de quatre, stratifié par centre. Cette première intervention a été suivie d'une période de sevrage de 14 nuits, puis d'un passage à l'autre intervention. Les périodes de traitement consistaient en une phase de titration de 10 nuits suivie d'une phase à dose fixe de 7 nuits. La dose a été ajustée pendant la phase de titration sur la base d'un appel téléphonique quotidien évaluant la qualité du sommeil et la tolérance au traitement. Le critère principal d'évaluation de l'efficacité était la différence des scores de l'échelle du sommeil de la maladie de Parkinson (PDSS) entre le début et la fin de chaque période de traitement. L'analyse a été faite en intention de traiter.

Entre le 31 janvier 2017 et le 29 janvier 2021, 46 participants étaient inscrits. 25 (54%) patients ont été randomisés pour recevoir d'abord l'apomorphine et 21 (46%) patients pour recevoir d'abord le placebo. La variation moyenne du score PDSS était significativement plus importante avec la perfusion nocturne d'apomorphine (15,18 [ET 24,34]) par rapport au placebo (5,23 [21,52] ; effet du traitement 9,95 [Intervalle de Confiance -IC- 95 % 0,88 –19,03] ; p=0,041). Des événements indésirables ont été signalés chez 25 (54 %) participants pendant la période d'apomorphine et chez 17 (37 %) participants pendant la période placebo (p = 0,16). L'apomorphine était associée à des étourdissements plus fréquents que le placebo (sept [15 %] contre 0 ; p = 0,041).

La perfusion sous-cutanée nocturne d'apomorphine uniquement a amélioré les troubles du sommeil en fonction de la différence sur le score PDSS, avec un profil d'innocuité global cohérent avec les études précédentes sur la maladie de Parkinson. Ce traitement pourrait être utile pour gérer les troubles du sommeil chez les patients atteints de la maladie de Parkinson à un stade avancé et d'insomnie modérée à sévère. Valérie Cochen De Cock, PhD, et al, dans The Lancet Neurology, publié le 1er mai 2022

Financement : Orkyn et Aguettant Pharma

Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ

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