Muguet du 1er mai 2013
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait actuellement relâche. Reprise des posts le 13 mai 2013. Merci de votre fidélité!
|
Jusqu'au 30 juin 2022, le blog Actualités Scientifiques - Médicales vous a proposé des traductions en français adaptées de résumés d'articles originaux, tout récemment parus et relayés sur site internet. Actualités Scientifiques - Médicales. A partir du 1er septembre 2022, ce blog vous propose des billets d'opinion relatifs à l'actualité scientifique et médicale, selon un rythme qui reste à définir.
mardi 30 avril 2013
Actualités Scientifiques - Médicales: relâche du 1er mai 2013 au 12 mai 2013 inclus
Le potentiel thérapeutique d’IGF-1 dans la réparation du tissu musculaire squelettique
![]() |
Source: http://www.univ-montp1.fr/content/view/full/29850 |
La perte de masse musculaire squelettique, du fait du vieillissement, de la
dégénérescence des neurones moteurs, du cancer, d’une insuffisance cardiaque, d’une
ischémie, est un état pour lequel il n’existe aucun traitement efficace à l’heure
actuelle. L’Insulin-Like Growth Factor 1 (IGF-1) joue un rôle important dans l’entretien
et la réparation musculaire. Des études précliniques ont montré qu’IGF-1 est
impliqué dans la prise de masse et de force musculaires par réduction de la
dégénérescence ; en inhibant les processus inflammatoires excessifs et prolongés
du fait de lésions déterminées par des toxines, et en stimulant la potentielle
prolifération de cellules satellites. Cependant, les essais cliniques menés
jusqu’à présent n’ont pas été couronnés de succès, les méthodes d’administration
demeurant inefficaces. Un meilleur choix des isoformes ou des peptides utilisés,
de même que le développement de techniques appropriées d’administration des
produits peuvent résoudre ce problème. Ici, nous discutons des derniers
développements dans le domaine, avec un accent particulier mis sur les
approches thérapeutiques nouvelles. Yao-Hua Song et al, in Trends in
Endocrinology and Metabolism – 877, online 27 April 2013, in press
Source: Science Direct /
Traduction et adaptation: NZ
lundi 29 avril 2013
Eculizumab pour le traitement de la neuromyélite optique IgG-AQP4 positive récidivante et d’autres pathologies du même spectre : étude pilote ouverte
Spectre clinique de la neuromyélite optique. In Rev Med Suisse 2011; 7: 860 - 866 Source iconographique et légendaire: http://rms.medhyg.ch/article_p.php?ID_ARTICLE=RMS_291_0860
Il a été décrit que l’activation du complément après liaison d’un anticorps
IgG à l’aquaporine 4 (AQPA) constitue l’un des déterminants majeurs de l’inflammation
au niveau du SNC et des lésions astrocytaires, observées en cas neuromyélite
optique. Le but de cet essai était l’étude de l’administration d'eculizumab –
un anticorps IgG monoclonal neutralisant la protéine complément C5 – en cas de
neuromyélite optique et d’autres pathologies du même spectre.
Entre le 20 octobre 2009 et le 3 novembre 2010, nous avons recruté des
patients appartenant à deux centres situés aux États – Unis pour un essai
ouvert. Les patients étaient positifs à l’IgG – aquaporine 4, âgés de 18 ans et
plus, étaient atteints de neuromyélite optique ou autre pathologie du même
spectre, et avaient subi au moins deux attaques dans les 6 mois ou trois
attaques dans les 12 mois qui précédaient. Les patients ont reçu le vaccin
antiménigococcique à la visite de sélection ; et le traitement à l’eculizumab
a commencé deux semaines plus tard. Ils ont reçu 600 mg d’eculizumab par voie
intraveineuse par semaine pendant 4 semaines, 900 mg à la semaine 5, et 900 mg
toutes les deux semaines pendant 48 semaines. Les paramètres principaux mesurés
étaient l’efficacité (nombre d’attaques [altération nouvelle des fonctions
neurologiques d’une durée de 24 h ou plus et non attribuable à une cause
identifiable]) et la sécurité. Les paramètres secondaires mesurés étaient l’incapacité
(évaluée à l’aide de l’échelle EDSS - échelle élaborée des incapacités - ), la locomotion spécifique (échelle de Hauser), et
l’acuité visuelle. A chacune des visites de suivi (après 6 semaines et 3, 6, 9,
et 12 mois de traitement ; et 3 et 12 mois après interruption), les
patients ont subi un examen neurologique complet, et ont répondu à un questionnaire sur les événements
indésirables. (…).
Nous avons recruté 14 patientes, toutes féminines. Après 12 mois de
traitement à l’eculizumab, 12 patientes étaient exemptes de récidive ; et
deux avaient montré des signes d’attaques. Le nombre médian d’attaques par an
est passé de trois avant la prise du traitement (extrêmes : de deux à
quatre attaques par an) à zero (zero à une) pendant le traitement
(p<0,0001). Aucun patient n’a montré d’altération supplémentaire d’incapacité
au vu des mesures effectuées. La valeur médiane de mesure d’incapacité (échelle
EDSS) s’est améliorée, passant de 4,3 (1,0 – 8,0) avant traitement à 3,5 (0,0 –
8,0) pendant le traitement (p=0,0078).
Deux patientes ont montré une amélioration de deux points, et trois patientes une
amélioration d’un point sur l’échelle de mesure locomotrice de Hauser ;
aucun changement n’étant noté chez les autres patientes. L’acuité visuelle s’est
améliorée d’un point sur au moins un œil chez quatre patientes, et de deux
points chez une patiente, aucun changement n’a été enregistré chez les autres
patientes. Une patiente a fait une septicémie à méningocoque et une méningite
stérile environ deux mois après la première perfusion d’eculizumab, mais a
repris le traitement après rétablissement complet. Aucun autre événement
indésirable grave lié au médicament à l’étude n’est survenu. Huit attaques chez
5 patientes ont été rapportées dans les 12 mois suivant l’arrêt du traitement à
l’eculizumab.
L’eculizumab semble être bien toléré, il permet une réduction significative
de la fréquence des attaques, stabilise ou améliore les scores d’incapacité
neurologique chez les patientes atteintes de neuromyélite optique agressive et autres
pathologies du même spectre. Ces effets produits par l’eculizumab, bénéfiques
en apparence, méritent d’autres investigations sur des études randomisées
contrôlées de plus grande envergure. Dr Sean J Pittock MD et al, in The
Lancet Neurology, Early Online Publication, 26 April 2013
Financement: Alexion Pharmaceuticals
Source: The Lancet
Online / Traduction et adaptation:
NZ
|
vendredi 26 avril 2013
Écologie des écosystèmes: contraintes liées aux contraintes dimensionnelles des pyramides de la vie
Schéma fléché du devenir de la matière prélevée par un être vivant. par H'arnet, 23 août 2007. In Wikipedia Commons. Source: http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Devenir_de_la_mati%C3%A8re_pr%C3%A9lev%C3%A9e.PNG?uselang=fr |
La répartition de la biomasse et des flux énergétiques dans les écosystèmes
sont traditionnellement décrits à l’aide de pyramides trophiques représentant
des spectres* directement fonction de leurs importances respectives, plus
particulièrement dans les écosystèmes aquatiques. Ici, nous montrons que ces
méthodes sont des représentations équivalentes et interchangeables d’une même
information. Bien que les pyramides soient intuitivement perçues comme des
outils graphiques de représentation des spectres illustrant les flux
métaboliques constituant les données quantifiées de l’approche de théorie
écologique basée sur la taille. Nous montrons que les pyramides à large base
devraient être prédominantes dans le monde réel, alors que les pyramides à
large sommet sont l’indication d’une surestimation de l’abondance des
prédateurs ou de la disponibilité en énergie. La notion de pyramide écologique
et permet la désignation de la dimension du spectre comme concept central en
écologie des écosystèmes. Cette notion fournit un cadre puissant pour la compréhension
des différentes structures communautaires du vivant et pour l’élaboration des
scénarios possibles pouvant survenir du fait des changements climatiques. Rowan Trebilco et al, in Trends in
Ecology and Evolution - 1692, online 24 April 2013, in press
*Spectre: résultante de l’addition de différents flux / Notion à la fois
biologique et physique (interprétation personnelle du traducteur)
Source: Science Direct /
Traduction et adaptation: NZ
jeudi 25 avril 2013
Chimiothérapie avec ou sans cetuximab chez des patients atteints de cancer de l’œsophage (SCOPE1) : une étude multicentrique, de phase 2/3, randomisée
![]() |
Le cancer de l'oesophage est un cancer peu fréquent en France, 5 000 cas par an. Source iconographique et légendaire: http://www.radiotherapie-hegp.fr/artec/cancer-de-l-oesophage |
La chimiothérapie définitive (CRT) est une alternative à la chirurgie pour
le traitement du carcinome de l’œsophage. L’essai SCOPE1 avait pour but l’étude
de l’addition de cetuximab à la cisplatine et à la CRT à base de
fluoropyrimidine chez des patients atteints de carcinome squameux localisé de
l’œsophage et d’adénocarcinomes et d’évaluer l’activité, la sécurité et la
faisabilité de son utilisation.
Dans cette étude multicentrique, randomisée, ouverte, de phase 2/3, nous
avons recruté des patients âgés de 18 ans et plus, dans des centres de
radiothérapie situés au Royaume – Uni, atteints de carcinome non métastasé de
l’œsophage confirmé par histologie (adénocarcinome, à cellules squameuses ou
non différenciées ; de niveau 0-1 selon l’échelle de l’OMS ;
pathologie de stade I-III) et qui avaient été sélectionnés pour recevoir une
CRT définitive. Les patients ont été répartis (ratio 1:1) par randomisation
stratifiée par minimisation à l’aide d’un système informatique centralisé (avec
un élément de randomisation 80:20) pour
recevoir la CRT seule ou la CRT + cetuximab (400 mg/m2 au jour 1,
suivi par 250 mg/m2 par semaine), stratifiés par hôpital recruteur,
raison principale pour ne pas avoir subi d’opération chirurgicale, histologie
de la tumeur, et stade de la tumeur. La CRT était composée de cisplatine 60
mg/m2 (jour 1) et capecitabine 625 mg/m2 deux fois par jour
(jours 1-21) sur quatre cycles ; au cours des cycles trois et quatre a été
simultanément administrée une dose de 50 Gy en 25 fractions de radiothérapie.
Le paramètre principal mesuré était la proportion de patients sans échec
thérapeutique à semaine 24 pour l’essai de phase 2 et la survie globale pou l’essai
de phase 3, tous deux mesurés sur population randomisée. L’analyse des données
a été effectuée en intention de traiter. (…).
258 patients (129 sujets par groupe de traitements), provenant de 36
centres situés au Royaume – Uni, ont été recrutés entre le 7 février 2008 et le
22 février 2012. Le recrutement a été interrompu en phase 3 (…), le suivi des
patients recrutés ayant toutefois été poursuivi jusqu'au moins 24 mois de suivi (la
durée médiane de suivi pour les patients survivants était de 16,8 mois [Intervalle
Interquartile 11,2-24,5]). Moins de patients étaient sans échec de traitement à
24 semaines dans le groupe CRT + cetuximab (79 patients sur 119 [66,4%,
Intervalle de Confiance – IC – 90% 58,6-73,6]) par rapport aux patients du
groupe CRT seule (93 patients sur 121 [76,9%, 69,7-83,0]). Le groupe CRT +
cetuximab a également montré une survie médiane globale inférieure (22.1 mois
[IC 95% 15,1-24,5] versus 25,4 mois
[20,5-37,9] ; HR ajusté 1,53 [IC 95% 1,03-2,27] ; p=0,035). Les patients qui ont reçu CRT
+ cetuximab ont montré plus de toxicités non – hématologiques de grade 3 ou 4
(102 [79%] sur 129 patients versus 81 [63%] sur 129 patients ; p=0,004). Les toxicités de grade 3 ou 4
les plus fréquentes étaient un nombre de leucocytes faible (14 [11%] dans le
groupe CRT + cetuximab versus 21
[16%] dans le groupe CRT seule), un nombre absolu de neutrophiles faible (15 [12%]
versus 24 [19%]), fatigue (26 [20%] versus 25 [19%]), et dysphagie (35 [27%]
versus 37 [29%]).
L’adjonction de cetuximab à une chimiothérapie et une radiothérapie
standards ne peut pas être recommandée chez des patients atteints de cancer de
l’œsophage compatible au traitement par CRT définitive. Thomas Crosby
FRCR et la, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 25 April 2013
Financement : Cancer Research UK
mercredi 24 avril 2013
Tests pour diagnostic rapide des infections neurologiques en Afrique centrale
Les infections sont une cause majeure d’affections neurologiques mortelles dans
le monde. Dans les pays d’Afrique centrale, affectés par des maladies endémiques
comme la trypanosomiase humaine africaine, la tuberculose, HIV/Sida, et la
schistosomiase, un diagnostic et un traitement retardés conduisent souvent à la
mort ou à de sévères séquelles.
Les tests permettant de confirmer des infections microbiennes ou
parasitaires sont essentiels car les caractéristiques cliniques de la plupart
des affections neurologiques sont non spécifiques ; l’imagerie cérébrale
est rarement à disposition, et les traitements proposés sont souvent prolongés
ou toxiques. La reconnaissance de ces insuffisances en matière de diagnostic a
mené à d’importants investissements dans le domaine des applications dues aux
récentes avancées techniques de cette dernière
décennie, des biotechnologies à la microbiologie clinique.
Nous passons en revue les agents pathogènes responsables des maladies
neurologiques, pour la détection desquels la fourniture de tests permettant un
rapide diagnostic est d’un si urgent besoin en Afrique centrale ;
détaillons les stades de développement de tests de diagnostic rapide éventuels,
et décrivons les enjeux techniques et opérationnels clés auxquels leur
développement et implémentation ont à affronter.
Des tests directement applicables sur le terrain existent, pour le
diagnostic de la trypanosomiase humaine africaine et la méningo-encéphalite
cryptococcique. Pour ce qui est des autres infections, - par exemple la
syphilis et la schistosomiase, des tests de diagnostic validés pour application
sur le terrain existent ; ils sont rapides, précis ; mais leur rôle
dans le diagnostic de maladies à implications neurologiques reste peu clair.
Pour les autres, - par exemple la détection des atteintes neurologiques dues à la
tuberculose, - les avancées en matière de recherche n’ont pas encore abouti à la
mise à disposition de tests fiables. Dr Cedric Yansouni MD et al, in The
Lancet Infectious Diseases, Early Online Publication, 24 April 2013
Source: The Lancet Online / Traduction
et adaptation: NZ
mardi 23 avril 2013
Valves endobronchiques pour le traitement de l’emphysème sévère avec hyperinflation (RESET): un essai randomisé contrôlé
![]() |
Options de traitement de l'emphysème. In Revue des Maladies Respiratoires Volume 26, Issue 10, December 2009, Pages 1118 - 1126 Source: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0761842509735387 |
Les options de traitements sont peu nombreuses pour les patients atteints d’emphysème
sévère. Nous avons étudié les bénéfices cliniques et la sécurité de l’utilisation
de valves de réduction de volume du poumon (LVRXs) pour le traitement des
patients atteints d’emphysème sévère avec hyperinflation pulmonaire.
Dans le cadre d’une étude randomisée, nous avons recruté des patients atteints
d’emphysème sévère (d’âge ≥ 35 ans) dans trois centres situés au Royaume – Uni.
A l’aide d’une séquence de randomisation, nous avons réparti les patients de
manière aléatoire (sous ratio1:1, par blocs de quatre, stratifiés par centre)
pour recevoir soit le traitement LVRC (groupe traitement LVRC), soit le
meilleur traitement médical classique (groupe soins habituels). Le critère d’évaluation
principal était la différence de réponse obtenue au Questionnaire respiratoire
St-Georges (QRSG) entre le groupe traitement LVRC et le groupe soins
habituels à 90 jours, après le dernier acte de prodigation de soins (en
intention de traiter) (…).
Entre le 27 janvier 2010 et le 25 octobre 2011, nous avons recruté et
réparti de manière aléatoire 47 patients : 23 ont reçu le traitement LVRC
et 24 ont reçu les soins habituels (23 patients de chaque groupe ont été inclus
dans l’analyse d’intention de traiter). La réponse QRSG à 90 jours après réalisation
du dernier acte de soins était plus
importante dans le groupe traitement LVRC que dans le groupe soins habituels (différence
intergroupe à partir de la ligne de base : -8,36 points [Intervalle de
Confiance – IC – 95% de -16,24 à -0,47] ; p=0,04). Nous n’avons détecté aucune différence intergroupe en ce
qui concerne les évènements indésirables graves.
Nos résultats suggèrent que le traitement à l’aide de valves endobronchiques peut améliorer la qualité de vie chez
des patients atteints d’emphysème sévère et d’hyperinflation pulmonaire. Dr
Pallav L Shag MD et al, in The Lancet Respiratory Medicine, Early Online
Publication, 23 April 2013
Financement: PneumRx
lundi 22 avril 2013
Troubles du mouvement et pathologie cérébrovasculaire
![]() |
Tomodensitométrie en coupe horizontale avec injection de produit de contraste, montrant un double foyer d'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique pariéto-occipital gauche et frontal droit avec ramollissement hémorragique. In Annales Françaises d'Anesthésie et de Réanimation Volume 31, Issue 1, January 2012, Pages 82-85 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0750765811004096 |
Des troubles du mouvement peuvent survenir comme manifestation primaire
(idiopathique) d’une maladie génétique, de troubles neurodégénératifs, ou
secondaire a un large éventail de maladies neurologiques ou systémiques. Les
maladies cérébrovasculaires représentent jusqu’à 22% des troubles secondaires
du mouvement ; les mouvements involontaires se développant après 1% à 4%
des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les troubles consécutifs aux AVC
peuvent se manifester sous forme de parkinsonisme, ou sous forme d’une grande
variété de troubles hyperkinétiques du
mouvement incluant chorée, ballisme, athétose, dystonie, tremblements, myoclonies,
stéréotypies, akathisie. Quelques uns de ces troubles surviennent chez des
patients atteints d’AVC ischémique, ou d’AVC hémorragique, d’hémorragie
subarachnoïde, de malformations
cérébrovasculaires, fistules durales artério-veineuses affectant les noyaux gris
centraux et/ou leurs connections. Raja Mehanna MD, Prof Joseph Jankovic
MD in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 19 April 2013
vendredi 19 avril 2013
miARNs, reprogrammation métabolique, et oncogénèse
![]() |
Structure en groupements de micro-ARNs (miARNs), ou cluster, et localisation des miARNs dans le genome humain. In La Presse Médicale Volume 40, Issues 7-8, July-August 2011, Pages 683 - 689 |
Ce qui caractérise le plus fortement le phénotype biochimique des cellules
cancéreuses est leur faculté à métaboliser le glucose en lactate, même sous
conditions aérobies. Cette alternative aux circuits métaboliques communément
rencontrés est suffisante pour subvenir aux besoins en biosysnthèse et en énergie
propres à la prolifération et à la métastatisation des cellules cancéreuses.
Les altérations survenant au niveau des oncogènes et des gènes suppresseurs
de tumeurs sont impliquées dans le passage des cellules à un régime métabolique
de glycolyse aérobie, d’augmentation de la glutaminolyse et de la biosynthèse
des acides gras.
Les miARNs opèrent une fine régulation de ces gènes impliqués dans le
métabolisme du cancer, de manière directe ou indirecte. Dans cette revue de littérature,
nous discutons du rôle de régulation des miARNs sur les enzymes, les voies de
signalisation et les facteurs de transcription impliqués dans le métabolisme du
glucose et des lipides. Nous montrons aussi le potentiel thérapeutique des
métabolismes liés aux miARNs dans le cancer. Maria Hatziapostolou,
Christos Polytarchou, and Dimitrios Lliopoulos, in Trends in Endocrinology and
Metabolism – 875, online 19 April 2013, in press
jeudi 18 avril 2013
Pertuzumab, trastuzumab, et docetaxel pour le traitement du cancer du sein métastatique HER2-positif (Étude CLEOPATRA): résultats globaux de survie d’une étude de phase 3 randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo
![]() |
Immunomarquage des récepteurs aux estrogènes (A), du récepteur de la progestérone (B), du Ki67 (C) et du HER2 (D) de carcinomes mammaires différents (coloration hématoxyline-eosine, barre = 200 μm). In Imagerie de la Femme, Volume 20, Issue 1, March 2010, Pages 9-17 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1776981710000076 |
CLEOPATRA est une étude de phase 3 comparant l’efficacité et la sécurité de
pertuzumab, trastuzumab et docetaxel avec placebo, trastuzumab, et docetaxel ;
comme traitements de première ligne chez des patientes atteints de cancer du
sein métastatique HER2-positif. Les résultats de l’analyse primaire ont montré
une durée de survie médiane sans progression de la maladie significativement plus
longue dans le groupe pertuzumab que dans le groupe placebo. L’analyse
intermédiaire de la survie globale a montré la position la meilleure pour le
groupe pertuzumab, mais non significative sur le plan statistique. Ici, nous
rendons compte des résultats de survie globale après une année supplémentaire
de suivi.
Cette étude était un essai en double – aveugle impliquant 204 centres
situés dans 25 pays. Des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique
HER2-positif, n’ayant reçu ni chimiothérapie ni traitement biologique
préalables pour leur maladie métastatique ont été réparties au hasard pour
recevoir soit pertuzumab, trastuzumab et docetaxel (n=402) ou ce même régime
avec un placebo en remplacement du pertuzumab (n=406). La randomisation a été
effectuée sous ratio 1:1, stratifiée par région géographique et profils de
traitements reçus au préalable. Le critère principal d’efficacité mesuré était
la survie sans progression de la maladie (étudiée de manière indépendante), dont
il a été précédemment fait rapport (…). Les critères secondaires
incluaient la survie globale, la survie sans progression (évaluée par l’investigateur),
le taux de réponse objective, et la sécurité. La durée médiane de suivi a été
de 30 mois dans les deux groupes. Les critères d’efficacité ont été analysés
sur la population en intention de traiter et la sécurité analysée par
traitement suivi. Cette étude est maintenant achevée, mais le recueil des
données de sécurité et de survie sont toujours en cours. (…)
Dans la population en intention de traiter, 267 patientes étaient décédées
à la date prévue de délivrance des données (14 mai 2012) : 154 (38%) sur
406 dans le groupe placebo et 113 (28%) sur 402 dans le groupe pertuzumab. La survie
globale médiane était de 37,6 mois (Intervalle de Confiance – IC – 34,3 – NE [non
estimable]) dans le groupe placebo ; significativement différente de celle
observée (IC 95% 42,4 - NE) dans le groupe pertuzumab (hazard ratio 0,66 ;
IC 95% 0,52 – 0,84 ; p=0,0008).
La durée de survie médiane sans progression de la maladie, selon les
observations de l’investigateur, était de 12,4 mois (IC 95% 10,4 – 13,5) dans
le groupe placebo et de 18,7 mois (16,6 – 21,6) dans le groupe pertuzumab
(hazard ratio 0,69 ; IC 95% 0,58 – 0,81). Des évènements indésirables
graves étaient relevés chez 115 (29%) des 396 patientes qui recevaient placebo,
trastuzumab et docetaxel ; et chez 148 (36%) des 408 patientes qui
recevaient pertuzumab, trastuzumab et docetaxel. Ces évènements incluaient
neutropénie fébrile, neutropénie, diarrhée, pneumonie, et cellulite. Dans l’ensemble,
les profils d’évènements indésirables relevés étaient similaires à ceux
rapportés dans l’analyse primaire pour ce qui est de leur fréquence, sévérité,
et spécificité.
Notre analyse montre une amélioration significative de la survie globale
avec pertuzumab, trastuzumab et docetaxel chez les patientes atteintes d’un
cancer du sein métastatique HER2-positif, en comparaison de placebo,
trastuzumab et docetaxel. Du fait que les évènements indésirables n’ont pas d’influence
sur cet effet, ce régime représente une amélioration substantielle dans les
traitements standards prodigués à cette population de patientes. Dr
Sandra M Swain MD, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 18 April
2013
Financement: F Hoffmann-La Roche, Genentech
mercredi 17 avril 2013
Variantes génétiques associées à une susceptibilité de fibrose pulmonaire idiopathique et mortalité: étude d’association pangénomique
![]() |
Tomodensitométrie thoracique en coupes parenchymateuses millimétriques (a, au niveau de l'artère pulmonaire; b, au niveau des bases; c, reconstruction frontale): aspect de fibrose pulmonaire idiopathique avec opacités réticulaires, bronchectasies par traction, et distorsion architecturale. In La Presse Médicale Volume 37, Issue 11, November 2008, Pages 1581 - 1590 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S075549820800225X |
La fibrose idiopathique pulmonaire (IPF) est une maladie dévastatrice,
impliquant probablement plusieurs loci génétiques. Quelques rares variantes
génétiques et un polymorphisme commun d’un nucléotide simple (SNP) de MUC5B ont été associés avec la maladie.
Notre but était d’identifier les variantes génétiques communes associées à une
susceptibilité et une mortalité propres à l’IPF.
Premièrement, nous avons effectué une étude d’association pangénomique en
trois étapes (GWAS) : l’étape une était l’étude de découverte GWAS ;
les étapes deux et trois étaient des études de comparaisons avec témoins
appariés. Des échantillons d’ADN de patients européens et américains, atteints
d’IPF et satisfaisant aux critères standard d’inclusion ont été recueillis à partir
de prélèvements effectués dans plusieurs centres situés aux USA, pour chaque
étape. Les données des sujets témoins européens et américains pour l’étape une
ont été recueillies à partir d’une base de données génotypiques et phénotypiques ;
le sujets témoins additionnels ont été recrutés à l’Université de Pittsburgh,
afin d’augmenter les effectifs. Pour ce qui est des sujets témoins des phases
deux et trois, nous avons récolté les données de sujets témoins européens et
américains additionnels de même sexe, qui avaient été recrutés pour une autre
étude. Les échantillons d’ADN provenant de patients et de sujets témoins ont
subi un génotypage afin d’identifier les SNPs associés à l’IPF. Les SNPs
identifiés au cours de l’étape une ont été transférés vers l’étape deux ;
et les SNPs atteignant la significativité sur le plan pangénomique (p<5x10-8) lors de la méta-analyse,
transférés vers l’étape trois. Trois séries de cas, pourvues de données de
suivi, ont été sélectionnées lors des étapes un et deux de la GWAS, à l’aide d’échantillons
accompagnés de données de suivi. Les analyses de mortalités ont été effectuées
dans ces séries de cas afin d’étudier les SNPs associés à l’IPF et qui avaient
atteint la significativité lors des méta-analyses des étapes un et deux. Finalement,
nous avons obtenu de la part du Lung Genomics Research Consortium des profils
de données d’expression génique provenant de poumons de patients atteints d’IPF,
et en avons tiré des analyses de corrélation avec les génotypes SNP.
Dans l’étape une de GWAS (542 patients atteints d’IPF, 542 sujets témoins
appariés aux cas par estimation d’ascendance génétique), nous avons identifié
20 loci. Six SNPs ont atteint la significativité sur le plan pangénomique à l’étape
deux (544 patients, 687 sujets témoins) : trois SNPs TOLLIP (rs111521887, rs5743894, rs5743890) et un SNP MUC5B (rs35705950) à 11p15.5 ; un
SNP MDGA2 (rs7144383) à 14q21.3 ;
et un SNP SPPL2C (rs17690703) à
17q21.31. L’étape trois (324 patients, 702 sujets témoins) a confirmé les
associations pour tous ces SNPs, sauf pour rs7144383. Le déséquilibre de
liaison entre le SNP MUC5B
(rs35705950) et les SNPs TOLLIP
(rs111521887 [r2=0 ,07],
rs5743894 [r2=0,16], et
rs5743890 [r2=0,01] était
faible. 683 patients de GWAS ont été inclus dans l’analyse de mortalité. Les
sujets qui ont développé une IPF, malgré l’effet protecteur de l’allèle mineur TOLLIP de rs5743890, étaient porteurs d’un
risque de mortalité augmenté (méta-analyse sur modèle à effet fixe : hazard
ratio 1,72 [Intervalle de Confiance – IC – 95% 1,24-2,38] ; p=0,0012). L’expression de TOLLIP était diminuée de 20% chez les
sujets porteurs de l’allèle mineur de rs5743890 (p=0,097), de 40% chez ceux porteurs de l’allèle mineur de
rs111521887 (p=3,0x10-4),
et de 50% chez ceux porteurs de l’allèle mineur de rs5743894 (p=2,93x10-5), en comparaison
des porteurs homozygotes des allèles communs pour ces SNPs.
Les variantes nouvelles dans TOLLIP
et SPPL2C sont associées à une
susceptibilité à l’IPF. Une nouvelle variante de TOLLIP, rs5743890, est également associée à la mortalité. Ces
associations, ainsi qu’une expression diminuée de TOLLIP chez les patients porteurs de SNPs TOLLIP, amplifient l’importance à accorder à ce gène. Prof
Imre Noth MD et al, in The Lancet Respiratory Medicine, Early Online
Publication, 17 April 2013
Financement: National Institute of Health (NIH); National Heart,
Lung, and Blood Institute; Pulmonary Fibrosis Foundation; Coalition for
Pulmonary Fibrosis; and Instituto de Salud Carlos III.
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
mardi 16 avril 2013
Axitinib versus sorafenib comme traitement de seconde ligne pour le cancer du rein avancé: analyse de survie globale et mise à jour de résultats d’un essai randomisé de phase 3
![]() |
Figures 1 et 2: Métastase d'un carcinome rénal à cellules claires dans un adénome vésiculaire thyroïdien (HES x 25 et x 100). In Annales de Pathologie Volume 29, Issue 6, December 2009, Pages 507-511 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S024264980900279X |
Dans cet essai de phase 3, comparant l’efficacité et la sécurité de d’axitinib
versus sorafenib comme traitement de deuxième ligne pour le carcinome
métastatique du rein, les patients recevant l’axitinib ont montré une survie
sans progression de la maladie (PFS) plus longue. Ici, nous rapportons les
données de survie globale ainsi que des résultats d’efficacité,
qualité de vie et de sécurité mis à jour.
Les patients éligibles étaient tous atteints d’un carcinome métastatique
des cellules rénales clairement diagnostiqué; en progression après administration
d’un premier traitement systémique approuvé, et présentant un statut de
rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) - ECOG PS - de 0-1. 723
patients ont été stratifiés en fonction de leur statut ECOG PS et de leur
premier traitement, et répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir l’axitinib
(5 mg deux fois par jour; n=361) ou le sorafenib (400 mg deux fois par
jour; n=362). Le critère principal d’efficacité était la PFS, évaluée par
des mesures radiologiques effectuées en aveugle par un comité d’experts
indépendants. Nous avons étudié les résultats obtenus chez les patients à l’aide
de questionnaires validés. Les caractéristiques de ligne de base et le
développement d’une hypertension due au traitement ont été pris en
considération comme facteurs pronostiques. L’efficacité a été mesurée sur la
population en intention de traiter, et la sécurité évaluée chez les patients
ayant reçu au moins une dose de médicament à l’étude. (…).
La survie globale médiane était de 20.1 mois (Intervalle de Confiance – IC –
95% 16,7-23,4) sous axitinib et de 19,2 mois (17,5-22,3) sous sorafenib (hazard ratio [HR]
0,969; IC 95% 0,800-1,174 ; valeur unilatérale de p=0,3744). La PFS
médiane selon mesure effectuée par les investigateurs était de 8,3 mois (IC 95%
6,7-9,2) sous axitinib et de 5,7 (4,7-6,5) mois sous sorafenib (HR 0,656 ; IC 95%
0,552-0,779 ; valeur unilatérale de p<0,0001). Les résultats rapportés
par les patients étaient similaires dans les deux groupes à la ligne de base,
maintenus au cours des traitements, mais en décroissance en fin de traitements.
Les évènements indésirables communs de grade 3 et plus, liés aux traitements,
étaient hypertension (60 [17%]), diarrhée (40 [11%]), et fatigue (37 [8%]) chez
359 patients recevant l’axitinib et syndrome main-pied (61 [17%]), hypertension
(43 [12%]), et diarrhée (27 [8%]) chez 355 patients recevant le sorafenib. Dans
une analyse post-hoc innovatrice, la survie globale médiane était plus longue
chez les patients montrant une pression artérielle diastolique de 90 mm Hg ou
plus, que chez ceux montrant une pression artérielle diastolique inférieure à
90 mm Hg : 20,7 mois (IC 95% 18,4-24,6) versus 12,9 mois (10,1-20,4) dans
le groupe axitinib (p=0,0116), et 20,2 mois (17,1-32,0) versus 14,8 mois
(12,0-17,7) dans le groupe sorafenib (valeur unilatérale de p=0,0020).
Bien que la survie globale, résultat secondaire de cette étude, n’ait pas
montré de différence entre les deux groupes de traitements, la PFS évaluée par les
investigateurs s’est montrée plus longue dans le groupe axitinib en comparaison
du groupe sorafenib. Ces résultats confirment l’axitinib comme option de
traitement de deuxième ligne pour les patients atteints de carcinome
métastatique des cellules rénales. Dr Robert J Motzer MD et al, in The
Lancet Oncology, Early Online Publication, 16 April 2013
Financement : Pfizer
Source : The Lancet Online /
Traduction et adaptation : NZ
lundi 15 avril 2013
Epirubicine, oxaliplatine et capecitabine avec ou sans panitumumab pour des patients non préalablement traités pour un cancer oesophago-gastrique (REAL 3) : une étude randomisée, ouverte de phase 3
![]() |
Dessin humoristique illustrant les différents choix thérapeutiques dans les adénocarcinomes de la jonction oesogastrique. In Journal de Chirurgie Viscérale, Volume 149, Issue 1, February 2012, Pages 25 - 35 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1878786X12000034 |
La surexpression d’EGFR survient dans 27 à 55% des adénocarcinomes
oesophago-gastriques, et est associée à un mauvais pronostic. Notre but était d’étudier
l’effet de l’adjonction de l’anticorps anti-EGFR panitumumab à epirubicine,
oxaliplatine et capecitabine (EOC) chez des patients atteints d’adénocarcinome
oesophago-gastrique avancé.
Dans cet essai randomisé et ouvert de phase 3 (REAL 3), nous avons recruté
des patients atteints d’un adénocarcinome oesophago-gastrique dans 63 centres
(centres spécialisés tertiaires, unités hospitalo-universitaires et hôpitaux généraux
de district) situés au Royaume-Uni. Les patients éligibles ont été distribués
de manière aléatoire (1:1) pour recevoir jusqu’à huit cycles de 21 jours de EOC
en ouvert (epirubicine 50 mg/m2 et oxaliplatine 130 mg/m2
au jour 1 ; et capecitabine 1 250 mg/m2 par jour aux jours
1-21) ou le cocktail EOC à dose modifiée + panitumumab (mEOC+P ;
epirubicine 50 mg/m2 et oxaliplatine 100 mg/m2 au jour 1,
capecitabine 1 000 mg/m2 par jour aux jours 1-21, et
panitumumab 9 mg/m2 au jour 1). La randomisation a été effectuée par
blocs et stratifiée par région d’origine des centres, étendue et évolution de
la maladie. Le critère d’évaluation principal était la survie globale mesurée
sur la population en intention de traiter. Nous avons étudié la sécurité de l’essai
chez tous les patients ayant reçu au moins une dose du médicament à l’étude. A
la suite de l’examen des données recueillies, planifié à l’avance par un comité
externe indépendant en date d’Octobre 2011, le recrutement a été interrompu sur
cet essai et le panitumumab retiré du protocole. La consignation des données a
été stoppée à ce stade de l’essai. (…)
Entre le 2 juin 2008 et le 17 octobre 2011,
nous avons recruté 553 patients éligibles. La survie globale médiane
était de 11,3 mois (Intervalle de Confiance – IC – 95% 9,6 – 13,0) chez les 275
patients recevant EOC, en comparaison des 8,8 mois de survie globale médiane (7,7
– 9,8) mesurée chez les 278 patients recevant mEOC+P (hazard ratio [HR] 1,37 ;
IC 95% 1,07 – 1,76 ; p=0,013).
mEOC était associé à une augmentation de l’incidence des diarrhées de grade 3-4
(48 [17%] sur 276 patients recevant mEOC + P versus 29 [11%] des 266 patients recevant EOC), éruptions cutanées (29
[11%] versus deux [1%]), inflammation
des muqueuses (14 [5%] versus aucun),
hypomagnésémie (13 [5%] versus aucun) ;
mais associée à une diminution de l’incidence des toxicités hématologiques
(neutropénie de grade ≥ 3 : 35 [13%] versus
74 [28%]).
L’adjonction de panitumumab à la chimiothérapie EOC n’augmente pas la
survie globale, et ne peut donc pas être recommandée sur une population de
patients non sélectionnée, atteinte d’un adénocarcinome oesophago-gastrique
avancé. Tom Waddell MBBCh et al, in The Lancet Oncology, Early Online
Publication, 15 April 2013
Financement: Amgen, Centre de Recherche Biomédicale
de l’Institut National de la Santé du Royaume – Uni
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
vendredi 12 avril 2013
“Mise à la poste du messager”: désignation des trajets empruntés par les ARNm nucléaires exportés
![]() |
Schéma d'un ARN messager (ARNm). L'ARNm est constitué de 5' vers 3' d'un chapeau (m7G) , d'une région 5' non codante (5-NC), d'un cadre ouvert de lecture (open reading frame [ORF]) correspondant à la région traduite en protéine, d'une région 3' non codante (3'-NC) et d''une queue poly (A). Deux codons spécifiques limitent l'ORF, le codon initiateur AUG et le codon stop appelé aussi codon X (correspondant à un des codons suivants: UGA, UAAet UAG). In Immuno-analyse et Biologie Spécialisée, Volume 25, Issue 1, February 2010, Pages 4-25 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0923253210000037 |
La transcription de l’ARNm a lieu dans le noyau, faisant de la
translocation de l’ARNm à travers la frontière matérialisée par l’enveloppe
nucléaire (NE) un déterminant crucial pour l’expression correcte des gènes et
la survie de la cellule. Une voie d’exportation majeure des ARNm a lieu par le
truchement d’une voie de signalisation NXF1-dépendante via les complexes
formant les pores nucléaires incorporés (NPC) dans l’enveloppe nucléaire.
Cependant, de récentes découvertes ont dévoilé de nouvelles mises en évidences
qui soutenant l’existence de mécanismes multiples de passage de la NE,
comprenant à la fois des voies médiées par les NPCs et par des voies médiées
par une NE naissante. Une analyse des
facteurs agissant en trans et des composants cis qui définissent ces voies
révèle des éléments partagés, de même que des différences en termes de
mécanismes. Nous passons ici en revue les connaissances actuelles caractérisant
chaque voie de signalisation et soulignons les éléments déterminants agissant
sur le devenir des ARN messagers transportés. Barabara J. Natalizio and Susan R.
Wente, in Trends in Cell Biology – 957, online 11 April 2013, in press
Source: Science Direct /
Traduction et adaptation: NZ
jeudi 11 avril 2013
Changements dans les critères de recherche pour le diagnostic de la maladie de Parkinson: obstacles et opportunités
![]() |
Traitement chirurgical de la maladie de Parkinson: électrodes de stimulation implantées dans les noyaux subthalamiques. In Médecine Nucléaire Volume 31, Issue 6, June 2007, Pages 304 - 313 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0928125807001295 |
Les découvertes récentes remettent en question nos connaissances actuelles
sur la maladie de Parkinson, et suggèrent que de nouveaux critères de recherche
soient mis en place pour le diagnostic de la maladie de Parkinson, de la même
manière que ceux récemment définis pour la maladie d’Alzheimer. Cependant,
notre capacité à redéfinir la maladie de Parkinson est entravée par sa
complexité, son hétérogénéité sur le plan génétique, ses différents phénotypes,
ses mécanismes moléculaires sous – jacents ; freinée par l’absence même de
marqueurs biochimiques permettant d’en visualiser les changements
histopathologiques spécifiques au cours de son évolution.
Une hypothèse est que la longue période prodromique au cours de laquelle apparaissent
les manifestations non – motrices de la maladie pourrait en précéder les
manifestations proprement motrices; l’incertitude reposant sur le status
des troubles identifiés comme maladie de Parkinson lors du diagnostic clinique
en l’absence de pathologie à corps de Lewy.
Bien qu’il soit trop tôt pour redéfinir la maladie de Parkinson avec
assurance, le temps est venu d’établir un cadre de recherche pouvant mener à de
nouveaux critères de diagnostic. Nous proposons l’établissement de trois
niveaux de critères de caractérisation de la maladie, comprenant les signes
cliniques, les découvertes sur le plan pathologique ou celles sur le plan des
mécanismes moléculaires. Les avancées spécifiques pour chacun des niveaux, étayées par la
neuroimagerie et les données biochimiques, pourront éventuellement mener à une
redéfinition de la maladie de Parkinson. Prof Daniela Berg MD et al, in
The Lancet Neurology, Early Online Publication, 11 April 2013
Source : The Lancet Online /
Traduction et adaptation : NZ
mercredi 10 avril 2013
Radio-chimiothérapie à base de mitomycine ou de cisplatine avec ou sans chimiothérapie d’entretien pour le traitement d’un carcinome épidermoïde de l’anus (ACT II): un essai factoriel 2x2 de phase 3 ouvert et randomisé
![]() |
Cancer de l'anus. Comparatif sur une même coupe des isodoses en radiothérapie externe tridimensionnelle (RTC) et radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (RCMI). A: RTCph RTC: coupe transversale; B: RCMI: canal anal coupe transversale; C: RTC: coupe frontale; D: RTC: coupe sagittale; E: RCMI: canal anal coupe frontale; F: RCMI: canal anal coupe sagittale. In Cancer Radiothérapie Volume 15, Issue 6-7, Pages 549 - 554 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1278321811003854 |
La radio-chimiothérapie est devenue le traitement standard du cancer anal,
après l’essai ACT I. Cependant, seulement 2/3 des patients sont parvenus à un
contrôle local, avec une survie à 5 ans de 50% ; donc, de meilleurs
traitements s’avèrent nécessaires. Nous avons mené des investigations afin de
définir si le changement de la mitomycine par la cisplatine dans les
traitements de radio-chimiothérapie améliorerait la réponse, et si la
chimiothérapie de maintien à la suite de la radio-chimiothérapie améliorerait
la survie.
Dans cet essai factoriel 2x2, nous avons recruté des patients atteints d’un
cancer épidermoïde de l’anus histologiquement confirmé, non métastasé, dans 59
centres situés au Royaume – Uni. Les patients ont été répartis au hasard dans l’un
des quatre groupes constitués, pour recevoir soit la mitomycine (12 mg/m2
au jour 1) ou la cisplatine (60 mg/m2 aux jours 1 et 29), avec le
fluorouracile (1 000 mg/m2 par jour des jours 1 à 4 et 29 à 32)
et la radiothérapie (50,4 Gy en 28 fractions quotidiennes) ; avec ou sans cures
de chimiothérapie – au nombre de deux – ( fluorouracile et cisplatine au cours
des semaines 11 et 14). Le tableau de distribution aléatoire des traitements
était généré par ordinateur, et les patients convoqués et informés par téléphone.
La randomisation a été effectuée par minimisation et stratifiée en fonction du
site de la tumeur, des stades de développement T (tumeur) et N (ganglion), du
sexe, de l’âge, et de la fonction rénale. A la fois les patients et les investigateurs
avaient accès au tableau de randomisation. Les critères principaux de mesure
étaient la réponse complète à 6 semaines, les effets toxiques aigus (au cours
de la radio-chimiothérapie), et la survie sans progression (maintien). Les
analyses principales ont été effectuées sur population en intention de traiter.
(…).
Nous avons recruté 940 patients : 472 patients ont été placés sous
mitomycine, 246 d’entre eux faisant partie du groupe ne recevant pas de
chimiothérapie de maintien, les 226 autres patients recevant la chimiothérapie
de maintien ; 468 patients ont été placés sous cisplatine, 246 d’entre eux
faisant partie du groupe ne recevant pas de chimiothérapie de maintien, les 222
autres recevant la chimiothérapie de maintien. La durée médiane de suivi était
de 5,1 ans (Intervalle Interquartile - IIQ - 3,9-6,9). 391 des 432 (90,5%) des
patients du groupe mitomycine versus
386 (89,6%) des patients du groupe cisplatine ont montré une réponse complète à
26 semaines (différence -0,9% ; Intervalle de Confiance – IC – 95% de -4,9
à 3,1 ; p=0,64). Les effets toxiques se sont révélés globalement
similaires dans chaque groupe (334/472 [71%] pour le groupe recevant la mitomycine
versus 337/468 [72%] pour le groupe
recevant la cisplatine). Les effets toxiques de grades 3-4 les plus communément
relevés étaient cutanés (228/472 [48%] versus
222/468 [47%]), douleur (122/472 [26%] versus
135/468 [29%]), hématologiques (124/472 [26%] versus 73/468 [16%]), et gastro-intestinaux (75/472 [16%] versus 85/468 [18%]). La survie sans
progression à 3 ans était de 74% (IC 95% 69-77 ; chimiothérapie de
maintien) versus 73% (IC 95% 68-77 ;
sans chimiothérapie de maintien ; hazard ratio (HR) 0,95, IC 95% 0,75-1,21 ;
p=0,70).
Les résultats de notre essai – le plus important portant sur le cancer de l’anus
à ce jour – montre que le fluorouracile et la mitomycine avec une radiothérapie
dosée à 50,4 Gy en 28 fractions quotidiennes devraient rester le traitement
standard en pratique au Royaume – Uni. Prof Roger D James FRCP et al, in
The Lancet Oncology, Early Online Publication, 9 April 2013
Financement: Cancer Research UK
Source: The Lancet Online /
Traduction et adaptation: NZ
mardi 9 avril 2013
Angiographie par résonance magnétique des artères intra-craniennes et extra-craniennes chez des patients atteints de migraine spontanée sans aura : étude transversale
L’hypothèse selon laquelle la dilatation artérielle extra-cranienne est la
cause de la migraine chez les patients atteints de migraine sans aura, a été
émise. Afin de tester cette hypothèse plus avant, nous avons examiné les
artères extra-craniennes et intra-craniennes au cours des attaques de migraine
sans aura.
Dans cette étude transversale, nous avons recruté des patients âgés de 18 à
60 ans, provenant du Centre Danois de la Migraine et par des annonces publiées
sur site internet danois. Nous avons effectué des mesures d’angiographie par
résonance magnétique pendant les attaques unilatérales spontanées de migraine. Le
paramètre de mesure principal était la différence en diamètre des segments
artériels extra-craniens et intra-craniens ; servant ainsi de point de comparaison
entre les jours avec attaque et les jours sans attaque, ainsi que les zones
douloureuses et les zones non-douloureuses. Les segments artériels mesurés
étaient la carotide externe (ECA), les zones temporale superficielle (STA),
méningée moyenne (MMA), et la branche cervicale (ICA cervical ) des
carotides internes. Les segments artériels intra-craniens étaient les parties
caverneuses (ICAcavernous) et cérébrales (ICA cérébral)
de la carotide interne, ainsi que les artères cérébrales moyennes et basilaires
(BA). (…).
Entre le 12 octobre 2010 et le 8 février 2012, nous avons recruté 78
patients ; dont 19 femmes qui ont été identifiées par examen d’imagerie
médicale au cours de leur migraine et incluses dans l’analyse finale. Pour ce
qui est de la comparaison des jours avec ou sans migraine, nous n’avons détecté
aucune différence significative de dilatation des artères extra-craniennes au
niveau de la zone douloureuse (ECA, différence moyenne 1,2% [Intervalle de
Confiance – IC – 95% de -5,7 à 8,2] p=0,985 ;
STA 3,6% [ de -3,7 à 11,0] p=0,532 ;
MMA 1,7% [de -1,7 à 5,2] p=0,341 ;
et ICAcervical 2,3% [ de -0,3 à 4,9] p=0,093) ; les artères intra-craniennes étaient plus dilatées
au cours des attaques de migraine (MCA, 13,0% [de 6,4 à 19,6] p=0,001 ; ICAcerebral 11,5% [de 5.6 à 17,3] p=0,0004 ;
et ICAcavernous 11,4 [de 5,3 à 17,5] p=0,001 ; sauf pour les BA (1,6% [de -2,7 à 5,9] p=0,621). En comparaison de la zone non
– douloureuse, nous avons détecté une dilatation de la zone douloureuse des
artères intra-craniennes au cours des attaques de migraine (MCA, différence
moyenne 10,5% [de 0,7 à -20,3] p=0,044 ;
ICAcerebral 14,4% [ de 4,6 à -24,1] p=0,013), et ICAcavernous 9,1% [de 3,9 à -14,4] p=0,003) ; mais pas de dilatation
des artères extra-craniennes (ECA, 2,1% [de -3,8 à 9,2] p=0,238 ; STA, 3,6%
[de -3,7 à 10,8] p=0,525 ; MMA,
2,7% [de -1,3 à 5,6] p=0,531 ;
et ICAcervical, 5,0% [de -0,5 à 10,4] p=0,119).
La douleur migraineuse ne s’est pas accompagnée de dilatation artérielle
extra-cranienne ; seule une dilatation intra-cranienne légère a été
détectée. Les futures recherches dans le domaine de la migraine doivent
maintenant se concentrer sur les voies nociceptives centrales et périphériques plutôt
que sur la simple mesure de la dilatation artérielle. Faisal Mohammad
Amin MD et al, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 9 April 2013
Financement: University of
Copenhagen, the Lundbeck Foundation, the Research Foundation of the Capital
Region of Denmark, Danish Council for Independent Research – Medical Sciences,
and the Novo Nordisk Foundation
Source: The Lancet Online / Traduction
et adaptation: NZ
lundi 8 avril 2013
Antagonisme de l’interleukine-1 dans le diabète de type 1 récemment déclaré : deux essais multicentriques, randomisés, en double – aveugle et contrôlés par placebo
![]() |
In Médecine des Maladies Métaboliques Volume 6, Issue 2, March 2012, Pages 143 -150 Source iconographique: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1957255712703760 |
L’immunité innée contribue à la pathogénèse des maladies auto-immunes comme
le diabète de type 1 ; mais jusqu’à présent, aucun essai randomisé
contrôlé sur l’étude du blocage du médiateur immun clé de l’interleukine 1 n’avait
été effectué. Notre but était d’étudier si le canakinumab, un anticorps
monoclonal anti-interleukine 1; ou l’anakinra, un antagoniste du récepteur à
interleukine 1 humaine, améliorerait la fonction de la cellule β dans les cas
de diabète de type 1 récemment déclaré.
Nous avons effectué deux essais randomisés, contrôlés par placebo, dans
deux groupes de patients atteints de diabète de type 1 récemment déclaré, et montrant une
concentration d’au moins 0.2 nM en peptide C au cours d’un test de
tolérance effectué lors d’un repas varié. Les patients de l’essai canakimumab
était âgés de 6 à 45 ans, et ceux de l’essai anakinra étaient âgés de 18 à 35
ans. Les patients de l’essai canakimumab ont été recrutés dans 12 sites situés aux USA et au Canada et ceux de l’essai
anakinra ont été recrutés dans 14 sites situés en Europe. Les participants ont
été répartis au hasard par séquence de randomisation par blocs générée par
ordinateur pour être soumis à traitement par injection sous cutanée de soit [2mg/kg (maximum 300 mg) de
canakimumab ou placebo] pendant 12 mois, soit [100 mg anakinra ou placebo] tous les jours pendant 9 mois.
Ni les participants, ni les membres des équipes soignantes n’avaient accès aux
tableaux de randomisation. Le paramètre principal de mesure était la surface de
base sous la courbe de réponse du peptide C, obtenue 2 heures après un test de
tolérance effectué lors d’un repas varié ; effectué à 12 mois de traitement
(essai canakimumab) ou à 9 mois de traitement (essai anakinra). Les analyses
ont été effectuées en intention de traiter. (…).
Les patients ont été recrutés entre le 12 novembre 2010, et le 11 avril
2011 pour l’essai canakimumab ; et entre le 26 janvier 2009 et le 25
mai 2011 pour l’essai anakinra. 69 patients ont été répartis de manière
aléatoire à pour recevoir le canakimumab (n=47) ou le placebo (n=22) pendant 12
mois ; et 69 patients pour recevoir l’anakinra (n=35) ou le placebo (n=34)
pendant 9 mois. Aucune analyse intermédiaire n’a été effectuée. 45 sujets
recevant le canakimumab et 21 sujets recevant le placebo lors de l’essai
canakimumab ; 25 sujets recevant l’anakinra et 26 sujets recevant
le placebo lors de l’essai anakinra ont été inclus dans les analyses
principales. La différence d’aire sous la courbe du peptide C entre les groupes
canakimumab et placebo à 12 mois était de 0.01 nmol/L (Intervalle de Confiance –
IC – 95% de -0,11 à 0,14 ; p=0,86), et celle entre les groupes anakinra et
placebo à 9 mois était de 0,02 nmol/L (de -0,09 à 0,15 ; p=0,71). Le
nombre d’évènements indésirables était semblables entre les groupes de l’essai
canakimumab. Dans l’essai anakinra, les patients du groupe recevant l’anakinra
ont montré des évènements indésirables de grade significativement plus élevé
que dans le groupe recevant le placebo (p=0,018) ; la cause principale
étant un plus grand nombre de réactions au niveau du site d’injections chez les
sujets recevant l’anakinra.
A la fois le canakimumab et l’anakira se sont montrés sûrs ; mais non
efficaces comme médicament immuno-modulateurs pour le traitement du diabète de
type 1 d’apparition récente. Le blocage de l’interleukine 1 pourrait se révéler
plus efficace en combinaison avec d’autres traitements ciblant l’immunité
adaptative dans les troubles auto-immuns organes spécifiques. Prof Antoinette Moran MD et al, in The
Lancet, Early Online Publication, 5 April 2013
Financement: National Institute
of Health, Juvenile Diabetes Research Foundation
vendredi 5 avril 2013
Infestations dues aux helminthes transmises par les sols en Amérique du Sud : revue de littérature systématique et méta – analyse géostatistique
![]() |
Cycle biologique de la trichocéphalose humaine (T. trichiuria). In Gastroentérologie Clinique et Biologique Volume 32, Issue 12, December 2008, Pages 1064 - 1074 Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0399832008003187 |
Les quatre espèces les plus répandues d’helminthes transmises par les sols –
Ascaris lumbricoides, Trichiuris trichiura, et les deux
espèces d’ankylostomes Ancylostoma duodenale
et Necator Americanus – sont présentes
de façon endémique en Amérique du Sud ; toutefois, leur répartition, la
prévalence des infections qu’elles causent et la charge qu’elles constituent
sont peu connues. Notre but était d’estimer le risque de contamination et le
nombre de personnes porteuses de A
lumbricoides, T trichiuria, et d’ankylostomes
dans toute l’Amérique du Sud.
Nous avons effectué une revue de littérature systématique, à partir des
rapports sur la prévalence de la propagation par les sols des infestations
humaines par les helminthes en Amérique du Sud, publiés jusqu’au 14 Mai 2012.
Nous en avons extrait les données pertinentes et géoréférencées ; avons
effectué une méta-analyse de ces données afin de définir la distribution géographique
du risque d’infection à l’aide de modèles géostatistiques bayésiens. Nous avons
utilisé la sélection variable bayésienne pour l’identification de déterminants
environnementaux présidant à la répartition des infestations dues aux
helminthes transmises par les sols.
Nous avons examiné 4 085 papiers scientifiques et identifié 174
articles rendant compte d’études avec données de prévalence. Nous avons
géoréférencé 6 948 sites d’études et inclus les données dans la base de
données des Maladies Tropicales Globalement Négligées (Global Neglected
Tropical Diseases database dans le texte).
Les données se sont révélées rares pour ce qui est du sud du continent et de sa
côte ouest ; n’avons pas identifié d’information pertinente pour ce qui
est de l’Uruguay, et n’avons trouvé que très peu de données pour les pays les plus
petits comme le Surinam, le Guyana, la Guyane Française et l’Equateur. La
prévalence des infestations dues à A
lumbricoïdes était de 15,6% ; de 12,5% pour les infestations dues à T trichiuria, et de 11,9% pour les
infestations dues aux ankylostomes, à partir de 2005 ; en données ajustées
par rapport à la population. Les risques de contamination aux helminthes ont
considérablement diminué depuis 2005 (rapport de cotes – odds ratio dans le texte – 0,47 [Intervalle de
crédibilité bayésien avec 95% de certitude 0,46-0,47] pour A lumbricoides ; 0,54 [0,54-0,55] pour T trichiuria ; et 0,58 [0,58-0,59] pour les ankylostomes).
Nos résultats constituent un important support de base pour un contrôle
ciblé des helminthiases transmise par les sols. Des informations
supplémentaires relatives à la prévalence des infestations dues aux helminthes
transmises par les sols sont toutefois nécessaires, plus spécialement dans les
pays où nous estimons une prévalence élevée des infestations, mais dont les
données actuelles restent rares. Frédérique Chammartin MSc et al, in The Lancet
Infectious Diseases, Early Online Publication, 4 April 2013
Financement : UBS Optimus
Foundation and Brazilian Swiss Joint Research Programme (BSJRP 011008).
Source: The Lancet Online /
Traduction et adaptation: NZ
jeudi 4 avril 2013
Contrôle du cancer en Afrique
![]() |
Le cancer, maladie silencieuse, évolue de manière inquiétante sur le continent africain. In Jeune Afrique Online, 20 janvier 2012 Source iconographique et légendaire: http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJA-F2F327B8C7362/onu-afrique-sante-sidasante-la-redoutable-evolution-du-cancer-en-afrique.html |
Le fardeau dû au cancer augmentera d’au moins 85% d’ici 2030 dans les
pays d’Afrique sub-saharienne. Une augmentation de l’espérance de vie, et la
présence continue de maladies infectieuses associées à des risques accrus de d’affections
malignes font du cancer un problème croissant dans la région. Une nouvelle Série d’Articles
publiés dans The Lancet Oncology met
l’accent sur le contrôle du cancer en Afrique. Les sept articles de cette série
font état de la situation actuelle, insistant sur les obstacles, et les idées
actuelles pour améliorer les soins offerts aux malades du cancer dans la
région. The Lancet Online, Une de Page d’Accueil, 4 avril 2013
mercredi 3 avril 2013
Statut de maladie neurodégénérative et examens post mortem dans le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP): étude observationnelle de cohorte
![]() |
Exemples d'hypnogrammes. A: patient très somnolent et très déprimé - (sommeil lent profond très augmenté/sommeil paradoxal subnormal). B: patiente très somnolente et modérément déprimée - (sommeil paradoxal augmenté/sommeil lent profond subnormal) In Médecine du Sommeil Volume 10, Issue 1, January-March 2013, Pages 19 - 28 Source: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449312002397 |
Nous avons postulé que le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP)
représente la phase prodromique de la démence à corps de Lewy ; et qu’à
l’aide d’un suivi suffisant, la plupart des cas de maladie de Parkinson ou
démence à corps de Lewy pourraient être de fait ainsi diagnostiqués et
identifiés avec certitude.
Des patients issus d’une cohorte de sujets atteints de TCSP ont été
recrutés entre 1991 et 2003, ayant précédemment été objet d’études en 2005, ont
été suivis pendant une période additionnelle de 7 ans. Dans cette cohorte
originale, nous avons cherché à identifier la nature et la fréquence de syndromes
neurodégénératifs émergents, diagnostiqués par des critères cliniques standard.
Nous avons évalué les taux de survie sans maladie neurodégénérative par la
méthode de Kaplan-Meier. Nous avons par la suite étudié les sujets dont le diagnostic,
effectué par imagerie du transporteur de dopamine, échographie transcranienne,
et tests olfactifs, était strictement identifié comme TCSP. Nous avons effectué
une étude neuropathologique chez trois patients décédés pendant la période de
suivi, et sur lesquels avaient été posés les diagnostics de maladie de
Parkinson ou de démence à corps de Lewy avant leur décès.
Sur les 44 participants issus de la cohorte d’origine, 36 (82%) avaient
développé un syndrome neurodégénératif au moment de l’évaluation de 2012 (16
patients étaient diagnostiqués avec maladie de Parkinson, 14 patients avec
démence à corps de Lewy, un avec atrophie multisystématisée, et cinq avec
troubles cognitifs légers). Les taux de survie sans présentation de pathologie neurologique à
partir du diagnostic de TCSP étaient de 65,2% (Intervalle de Confiance – IC –
95% 50,9 à 79,5) à 5 ans, 26,6% (12,7 à 40,5) à 10 ans, et 7,5% (-1,9 à 16,9) à
14 ans. Des quatre sujets restants, appartenant à la catégorie « sans présentation de pathologie neurologique », et qui avaient subi examens de neuroimagerie et
tests olfactifs ; tous les quatre ont montré une baisse de la captation de
dopamine au niveau de son transporteur, un a montré une hyperéchogénécité de la
substance noire par échographie transcranienne, et deux une altération des
fonctions olfactives. Chez trois
patients, les diagnostics de maladie de Parkinson et de démence à corps de Lewy,
établis avant le décès, étaient confirmés par examen neuropathologique montrant
l’étendue des corps de Lewy dans le cerveau, et des agrégats de α-synucléine
dans le système nerveux autonome
périphérique dans un cas. Chez ces trois patients, la perte neuronale et
la pathologie de Lewy (corps et neurites de Lewy à α-synucléine) ont été
trouvés dans les noyaux du tronc cérébral soumettant l’atonie du sommeil paradoxal.
La plupart des sujets atteints de TCSP de notre cohorte ont développé un
trouble à corps de Lewy avec le temps. Les patients ne présentant aucune
pathologie au suivi ont toutefois montré des marqueurs de facteurs de risque de
développement à court terme de maladie
de Parkinson et de démence à corps de Lewy, comme la baisse de la liaison
dopamine – récepteur striatale. Nos résultats indiquent que la plupart des
patients diagnostiqués TCSP montrent, de fait, une phase prodromique de trouble
à corps de Lewy. Le TCSP est donc le candidat pour l’étude des évènements
précoces de cette phase prodromique, et pour les tests de stratégies de
diminution ou d’interruption des processus neurodégénératifs. Dr Alex
Iranzo MD et al, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 3 April 2013
mardi 2 avril 2013
Urgences en plein ciel: urgences médicales en service aérien commercial
![]() |
Cette "Histoire De La Médecine Aéronautique et Spatiale Française", par Jean Timbal, est publiée aux Editions Glyphe. Source: http://www.forum-conquete-spatiale.fr/t8533p15-protocoles-de-reanimation-en-cas-d-arret-cardiaque-dans-l-espace |
Contexte : en 2012, environ 2,5 milliards de
personnes ont voyagé par transport aérien commercial. Ainsi, les questions
médicales liées au transport aérien de passagers ont pris de l’importance aux
yeux du public ces dernières années. Bien que les urgences médicales survenant
au cours de vols commerciaux soient fréquentes, les données relatives à l’incidence,
les causes et les conséquences de telles occurrences restent limitées. Le but
de cette revue de littérature était de rassembler et d’analyser les données de
rapports publiés concernant l’incidence, les causes et les conséquences des urgences
médicales survenant dans un contexte de transport aérien commercial.
Matériel et méthodes : Afin d’extraire les données
publiées concernant les urgences médicales survenant en vol commercial provenant d’études déjà publiées, une recherche MEDLINE® (http://pubmed.com)
a été réalisée, en utilisant toutes les combinaisons des mots-clés (« en
vol ») et (« urgences » ou « urgences ») et (« voyage
par vol de ligne aérienne » ou « voyage aérien ») et (« médical »
ou « médecine »). Deux spécialistes en anesthésie possédant en outre
des compétences dans le domaine de la médecine aéronautique ainsi qu’en
médecine d’urgence ont établi, indépendamment l’un de l’autre, un classement
en catégories des études retenues.
Résultats : un total de 207 études ont été
extraites en utilisant les termes cités de la base de données MEDLINE®. Puis, 15 études (1989-2012) ont fourni
des données relatives à l’incidence, les causes et les conséquences de la
pratique de la médecine d’urgence au cours de voyages aériens, et ont donc été
utilisées pour analyse. La plupart des auteurs font état d’une urgence médicale sur
une population s’échelonnant entre 10000 et 40000 passagers transportés (1/10000 - 40000);
le taux de décès en vol s’élevant à 1-3 sur un à 10 millions de passagers. Les
problèmes cardiaques ainsi que les syncopes montrent le taux le plus élevé (50,3%)
d’urgences médicales relevées lors de voyages aériens commerciaux. Les maladies
infectieuses (27%) et les problèmes neurologiques (23,4%) sont eux, moins fréquents.
Pour ce qui est des troubles mineurs, ce sont nausées et vomissements qui sont
les plus fréquents.
Conclusions : Les données concernant les
urgences médicales recueillies lors de vols commerciaux sont rarement publiées.
Il n’existe à l’heure actuelle aucune base de données spécifique aux urgences
médicales survenant lors de voyages aériens, ni au niveau national, ni au niveau
Européen ou International. Dans ce cadre, la création d’une base exclusivement
dédiée au recueil de données spécifiques aux urgences médicales survenant lors
du transport aérien de passagers est recommandée ; dans le but d’améliorer
les stratégies en matière de prévention ; lors des examens médicaux
effectués en vue d’un voyage aérien. Jochen Hinkelbein et al, in Trends
in Anaesthesia and Critical Care, online 1st April 2013, in press
Source: Science Direct /
Traduction et adaptation: NZ
Inscription à :
Articles (Atom)