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dimanche 28 février 2016

Relâche de votre blog Actualités Scientifiques - Médicales: du 29 février 2016 au 4 mars 2016

Vue de Lisbonne, Portugal.
Source; http://www.lisbonneaccueil.org/visite-de-quartier-rato-estrela/
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait actuellement relâche. Reprise des posts le 7 mars 2016. Merci de votre fidélité!

vendredi 26 février 2016

#Cell #cellulesT #cytotoxicité #synapseimmunologique #perforine Les cellules T cytotoxiques utilisent la force mécanique pour potentialiser l’élimination des cellules cibles

Les cellules cytotoxiques T exercent une force mécanique contre les cellules cibles par l’intermédiaire d’une synapse immunologique. Cela potentialise la destruction des cellules cibles en favorisant l’activité génératrices de pores de la molécule cytolitique perforine. 
La synapse immunologique s’établissant entre un lymphocyte T cytotoxique (CTL) et une cellule cible infectée transformée constitue, de fait, une structure active capable d’exercer une force mécanique. C’est dans ce cadre que nous avons poursuivi nos investigations afin de définir si les forces synaptiques favorisent la destruction des cellules cibles. Les CTLs tuent par sécrétion d’une protéase toxique et stimulent la fabrication d’une protéine formant des pores, la perforine, dans la synapse. Des expériences de biophysique ont révélé une saisissante corrélation entre la magnitude de la force exercée à travers la synapse et la vitesse de la formation de pores par la perforine au niveau des cellules cibles, indiquant ce faisant que cette force potentialise la cytotoxicité par amplification de l’activité de la perforine. Dans la droite ligne de cette interprétation, nous mettons en évidence que la tension croissante exercée au niveau de la cellule cible favorise la formation des pores par la perforine ainsi que son élimination par les CTLs. Nos données indiquent également que les CTLs coordonnent le relâchement de perforine ainsi que l’exercice des forces dans l’espace et le temps. Ces résultats révèlent une dimension physique de la fonction lymphocytaire insoupçonnée jusqu’ici et démontrent que les cellules usent de forces mécaniques pour contrôler l’activité des signaux chimiques sortants. Rohsni Basu, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 25 février 2016

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: Science Direct / Traduction et adaptation : NZ  

jeudi 25 février 2016

#thelancetinfectiousdiseases #co-infection #VIH #VHC Prévalence et fardeau d’une co-infection VHV chez des personnes déjà atteintes par le VIH : revue systématique globale et méta-analyse

Le blanc des yeux jauni est signe d'un foie endommagé.
Source iconographique: http://virochannel.com/fr/co-infection-vih-vhc-barrieres-et-opportunites/
Au niveau global, il y a 37 millions de personnes infectées par le virus du sida (VIH) et 115 millions de personnes présentant des anticorps contre le virus de l’hépatite C (VHC). On connaît peu l’étendue de la co-infection VIH-VHC. Nous avons voulu caractériser l’épidémiologie et le fardeau dû au VHC chez des personnes déjà atteintes par le VIH.

Dans cette revue systématique et méta-analyse, nous avons cherché dans des bases de données MEDLINE, Embase, CINAHL+, POPLINE, Africa-wide Information, Global Health, Web of Science, Cochrane Library, et WHO des études mesurant la prévalence du VHC et du VIH, publiées entre le 1er janvier 2002 et le 28 janvier 2015. Nous avons inclus des études portant sur des échantillons de population VIH-infectée de plus de 50 sujets et avons recruté des patients sur la base de leur statut VIH et autres caractéristiques comportementales. Nous avons exclu les éditoriaux et les études ne présentant pas de données primaires, d’échantillons de sujets atteints par le VHC ou co-infectés VIH-VHC, ou d’échantillons provenant de sujets en auto-suivi. Nous avons aussi exclu les échantillons extraits de populations atteintes de comorbidités ou soumises à des interventions présentant des risques de co-infection. Les populations ont été catégorisées selon leur statut d’exposition au VIH, avec prise en compte du fardeau de co-infection au niveau régional sur la base de données publiées du nombre de sujets infectés VIH. Nous avons effectué une méta-analyse pour estimer les rapports de cote des individus infectés VHC - infectés également VIH - versus les  individus infectés VHC sans être infectés VIH.

Sur 31 767 citations identifiées, 783 études ont satisfait aux critères d’inclusion, avec pour résultat 902 estimations de la prévalence de co-infection VIH-VHC. Chez les individus VIH-infectés, la co-infection VIH-VHC était de 2.4% (Intervalle Interquartile [IQR] 0.8-5.8) dans les échantillons recueillant la population générale, de 4.0 % (1.2-8.4) chez les femmes enceintes ou échantillons de population hétérosexuelle exposés, de 6.4% (3.2-10.0) chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH), et de 82.4% (55.2-88.5) chez les sujets s’injectant des drogues (SSID). Les rapports de cote d’infection VHC étaient six fois supérieurs chez les sujets vivant avec le VIH (5.8, Intervalle de Confiance -IC- 95% 4.5-7.4) en comparaison des sujets non porteurs d’infection VIH. Au niveau mondial, on évalue le nombre de co-infections  VIH-VHC à 2 278 400 (IQR 1 271 300 – 4 417 000) dont 1 362 700 (847 700 – 1 381 800) sont des sujets SSID, plaçant sujets SSID et sujets infectés-VIH au même niveau de prévalence de co-infection VIH-VHC ; à savoir 6.2% (3.4-11.9).

Nous avons constaté une prévalence d’infection VHC beaucoup plus élevée chez les sujets infectés VIH que chez les sujets exempts d’infection VIH, dans tous les groupes et régions à risque, mais spécialement chez les sujets SSID. Cette étude met en lumière l’importance du dépistage VHC en routine chez tous les sujets VIH-infectés, plus spécialement chez les sujets SSID. Il y a aussi émergence d’un besoin d’amélioration de la surveillance de la prévalence du VHC dans les différents groupes de population et dans toutes les régions, au niveau national. Dr Lucy Platt, PhD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 24 février 2016

Financement : WHO (OMS)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 24 février 2016

#thelancet #grandsprématurés #dysplasiebronchopulmonaire #hydrocortisone Effet de l’administration précoce d’hydrocortisone à faible dose sur la survie sans dysplasie bronchopulmonaire chez les grands prématurés (PREMILOC) : essai multicentrique randomisé en double-aveugle contrôlé par placebo

Près de 10 000 enfants naissent chaque année en France grands prématurés (...).
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/tout-en-images/grands-prematures-entre-progres-et-questions
Il n’existe que peu d’options de traitements de la dysplasie bronchopulmonaire, complication majeure de la grande prématurité. L’administration postnatale de stéroïdes reste controversée, toutefois, de faibles doses d’hydrocortisone pourraient jouer un rôle dans la prévention des effets délétères de l’inflammation du poumon en développement. Dans cette étude, notre but était d’évaluer si de faibles doses d’hydrocortisone sont de nature à améliorer la survie sans dysplasie bronchopulmonaire chez les grands prématurés.

Dans cette étude randomisée et double-aveugle et contrôlée par placebo, effectuée dans 21 centres tertiaires de soins néonatals intensifs, nous avons réparti des enfants prématurés nés extrêmement tôt (…) à moins de 28 semaines de gestation de manière aléatoire (1:1) par le truchement d’un site d’étude internet sécurisé, pour recevoir hydrocortisone à faible dose par voie intraveineuse ou placebo pendant les dix premiers jours suivant leur naissance.  Les nourrissons du groupe hydrocortisone ont reçu 1 mg / kg d’hémicuccinate d’hydrocortisone par jour divisé en deux doses par jour pendant 7 jours, suivi d’une dose de 0.5 mg / jour pendant 3 jours. La randomisation était stratifiée par âge gestationnel, et tous les nourrissons étaient recrutés dans les 24 h suivant leur naissance. Ni les investigateurs de l’étude, ni les parents, ni les patients n’avaient accès au tableau de distribution des traitements. Le critère principal de l’étude était la survie sans dysplasie bronchopulmonaire à 36 semaines d’âge postmenstruel. L’analyse des résultats a été réalisée selon un plan séquentiel basé sur la population en intention de traiter, afin d’éviter la prolongation de l’essai ; soit après constatation de l’efficacité ou de futilité de l’essai. (…).

1 072 nouveaux nés ont été dépistés entre le 25 mai 2008 et le 31 janvier 2014 ; 523 d’entre eux ont été répartis de manière aléatoire (256 pour recevoir l’hydrocortisone, 267 pour recevoir le placebo). 255 nourrissons sous hydrocortisone et 266 sous placebo ont été inclus dans les analyses, à la suite du retrait de consentement des parents pour un enfant dans chaque groupe. Sur les 255 nourrissons placés sous hydrocortisone, 153 (60%) ont survécu sans dysplasie bronchopulmonaire, en comparaison des 136 (51%) sur les 266 assignés à recevoir le placebo (odds ratio [OR] ajusté pour le groupe d’âge gestationnel et d’analyse intermédiaire 1.48, Intervalle de Confiance -IC- 95% 1.02-2.16, p=0.04). Le nombre de patients qu’il était nécessaire d’inclure dans le groupe de patients pour obtenir une survie sans dysplasie pulmonaire était de 12 (IC 95% 6-200). Le taux de septicémies n’était pas différent dans les groupes de l’étude prise dans son ensemble ; toutefois, les analyses de sous-groupe ont montré un taux plus élevé chez les nourrissons nés à 24-25 semaines d’âge gestationnel qui étaient traités à l’hydrocortisone (30 [40%] sur 83 versus 21 [23%] sur 90 nourrissons ; sous-hazard ratio 1.87, IC 95% 1.09-3.21, p=0.02). D’autres évènements indésirables potentiels, perforations gastrointestinales incluses, n’ont pas présenté de différences intergroupes.

Chez les nourrissons en très grande prématurité, le taux de survie sans dysplasie bronchopulmonaire à 36 semaines d’âge postmenstruel était significativement augmenté par l’administration prophylactique d’hydrocortisone à faible dose. Cette stratégie, basée sur des fondements physiologiques, pourrait conduire à des améliorations substantielles de la gestion des plus grands prématurés. Prof Olivier Baud, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 22 février 2016

Financement : Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 23 février 2016

#thelancetpsychiatry #schizophrénie #réponseantipsychotique #génomique Chevauchement de gènes, risque de schizophrénie et réponse antipsychotique : approche de médecine génomique

On a beaucoup écrit sur la fragilité psychologique de Van Gogh, sa schizophrénie et sur ses crises de délire accompagnées d’hallucinations, ainsi que sur leurs conséquences directes sur son œuvre et sa manière de voir le monde.
Source iconographique et légendaire: http://enfinlivre.blog.lemonde.fr/2013/01/05/van-gogh-reves-de-japon-et-hiroshige-lart-du-voyage/
Les traitements thérapeutiques de la schizophrénie n’en soulagent pas les symptômes chez tous les patients ; leur efficacité est limitée par de fréquents effets secondaires, souvent sévères. Les études portant sur la génétique de la maladie peuvent identifier de nouvelles cibles médicamenteuses ; les médicaments dont le mécanisme d’action est directement lié à la génétique ont vu récemment leurs chances de succès augmenter, sur le plan clinique. Des études génétiques de grande ampleur portant sur la schizophrénie ont vu augmenter le nombre de gènes et d’ensemble de gènes associés au risque. Notre but était d’examiner le chevauchement entre les loci codant pour le risque de schizophrénie et les cibles génétiques d’un ensemble de médicaments, afin de potentiellement apporter des nouvelles contributions dans l’amélioration du traitement de la schizophrénie.

Nous avons défini les loci génétiques à risque de la schizophrénie, comme par exemple des régions du génome conférant une significativité au niveau du génome entier dans la dernière étude portant sur le génome entier mise en œuvre par le Consortium de Génomique Psychiatrique qui a porté sur 36 989 cas, 113 075 sujets de contrôle et variants génétiques « perte de fonction » observés seulement parmi 5 079 sujets dans une étude de séquençage d’exome effectuée sur 2 536 cas de schizophrénie et 2 543 contrôles (Etude Suédoise sur la Schizophrénie). À l’aide d’une base de données construite sous forme de matrices orthogonales, nous avons recueilli des données relatives aux cibles médicamenteuses recueillies dans les 167 ensembles de gènes ciblés par des médicaments similaires sur le plan pharmacologique et examiné l’enrichissement en loci à risque dans ces ensembles. Nous avons par la suite liés les données de séquençage d’exomes avec le registre national des médicaments (Registre Suédois des Médicaments de Prescription) afin d’évaluer la contribution des rares variants de réponse au traitement, utilisant la clozapine pour estimer la résistance au traitement.

Nous avons combiné les résultats des tests effectués sur les variants rares et communs ; et, après correction pour pertinence des résultats lors tests multiples, deux ensembles de gènes ont été associés avec les risque de schizophrénie : agents contre l’amibiase et autres maladies provoquées par les protozoaires (106 gènes, p=0.00046, Pcorrigée=0.024) et antipsychotiques (347 gènes, p=0.00078, Pcorrigée=0.00078, Pcorrigée=0.046). Une analyse poursuivie plus avant a mis en lumière le caractère d’indépendance de l’effet d’enrichissement après enlèvement des gènes chevauchant ces deux ensembles cibles. Nous avons un enrichissement significatif au niveau de toutes les cibles d’antipsychotiques (70 gènes, p=0.0078) et des nouvelles cibles prédites (277 gènes, p=0.019). Les patients atteints de schizophrénie résistante aux traitements ont présenté un excès de variants perturbateurs chez les cibles génétiques des antipsychotiques (347 gènes, p=0.0067) et chez les gènes présentant un rôle dans l’efficacité antipsychotique (91 gènes, p=0.0029).

Nos résultats sont indicateurs d’un chevauchement entre pathogénèse de la schizophrénie et mécanisme d’action antipsychotique. Ce résultat est en cohérence avec le caractère polygénique du mécanisme sous-tendant l’efficacité du traitement et suggère qu’une thérapie monociblée pourrait être insuffisante. Nous fournissons ici l’évidence du rôle des variants génétiques fonctionnels rares dans la réponse aux traitements antipsychotiques, destinés aux patients dont l’information génétique pourrait être indicatrice du traitement à prescrire. Finalement, nous présentons un cadre d’identification nouveau d’identification des traitements à partir des données génétiques, et d’amélioration de notre compréhension des mécanismes thérapeutiques.  Prof Douglas M Ruderfer, PhD, et al, dans The Lancet Psychiatry, publication en ligne en avant-première, 22 février 2016

Financement : Institut National de la Santé des Etats - Unis d’Amérique

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 22 février 2016

#thelancetoncology #CBNPC #anorexie #cachexie #ghreline #anamoreline Anamoreline chez des patients atteints de cancer du poumon non à petites celles et cachexie (ROMANA 1 et ROMANA 2) : résultats de deux essais de phase 3 randomisés en double – aveugle

Source: http://www.revmed.ch/rms/2000/RMS-2323/20886
Les patients atteints de cancer à un stade avancé sont souvent également atteints d’anorexie et de cachexie associées à une diminution de la prise alimentaire, et d'autres altérations constitutionnelles et fonctionnelles. Nous avons étudié l’effet de l'anamoreline - un agoniste du récepteur à la ghreline de mise en évidence récente - sur l’état cachectique chez des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules et de cachexie.

ROMANA 1 et ROMANA 2 sont deux essais de phase 3 randomisés en double-aveugle et contrôlés par placebo qui ont été réalisés dans 93 sites situés dans 19 pays. Les patients, atteints de cancer du poumon de stade III ou de stade IV non opérable et de cachexie (définie comme une perte de 5% et plus du poids corporel en six mois ou un Indice de Masse Corporelle inférieure à 20 kg/m2) ont été répartis de manière aléatoire 2:1 pour recevoir de l’anamoreline à raison de 100 mg / jour per os ou le placebo, selon un schéma de randomisation généré par ordinateur, stratifié par région géographique, statut de traitement du cancer, et perte de poids au cours des 6 mois précédents. Les critères principaux d’évaluation d’égale importance étaient représentés par les médiane de changement en masse maigre et en force de la poigne, mesurés chez tous les participants à l’étude (population en intention-de-traiter). Les deux essais sont maintenant achevés (…).

Du 8 juillet 2011 au 28 janvier 2014, 484 patients ont été recrutés pour inclusion dans l’essai ROMANA 1 (323 pour recevoir l’anamoreline, 161 pour recevoir le placebo) ; et, du 14 juillet 2011 au 31 octobre 2013, 495 patients ont été recrutés ont été recrutés pour inclusion dans l’essai ROMANA 2 (330 pour recevoir l’anamoreline, 165 pour recevoir le placebo). Sur 12 semaines, la masse maigre a augmenté chez les patients recevant l’anamoreline en comparaison de ceux recevant le placebo dans l’essai ROMANA 1 (médiane d’augmentation 0.99 kg [Intervalle de Confiance -IC- 95% de 0.61 à 1.36] versus - 0.47 kg [de -1.00 à 0.21], p<0.0001) et ROMANA 2 (0.65 kg [de 0.38 à 0.91] versus –0.98 kg [de -1.49 à – 0.41], p<0.0001). Nous n’avons noté aucune différence en force de poigne dans l’essai ROMANA 1 (-1.10 kg [de -1.69 à -0.40] versus -1.58 kg [de -2.99 à -1.14], p=0.15) ou ROMANA 2 (de -1.49 kg [de -2.06 à -0.58] versus -0.95 kg [de -1.56 à 0.04], p=0.65). Il  n’y a pas eu de différence en termes d’évènements indésirables graves de grade 3-4 entre les groupes d’études ; les évènements indésirables de grade 3-4 les plus fréquents étant hyperglycémie, survenue chez un (<1%) patient sur 320 recevant anamoreline dans l’essai ROMANA 1 et chez quatre (1%) patients sur 330 recevant anamoreline dans l’essai ROMANA 2.

L’anamoreline a augmenté significativement la masse maigre, mais pas la force de poigne, chez les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules. Du fait des besoins non satisfaits en termes de traitement contre la cachexie, l’anamoreline pourrait représenter une option de traitement chez les patients cancéreux atteints d’anorexie et de cachexie. Dr Jennifer S Temmel, MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 19 février 2016

Financement : Helsinn Therapeutics

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 19 février 2016

#Cell #axones #corpscellulaire #neurotrophine #signalisation #dégénérescenceaxonale Activation rétrograde de la signalisation somatique pro-apoptotique comme porte d’entrée de la dégénérescence axonale

Contrairement à la notion établie, selon laquelle le déclenchement de la dégénérescence d’un neurone sensitif survient uniquement du fait de facteurs intraneuronaux, des découvertes récentes montrent que le corps cellulaire représente un centre d’intégration canalisant les signaux favorisant à la fois la survie et la dégénérescence axonale. 
Les axones sensitifs entrent en compétition pour ce qui est de l’accès aux facteurs neurotrophiques, au cours du développement ; une insuffisance locale en neurotrophine représentant un élément déclencheur de la dégénérescence axonale caspase-dépendante. Il est communément suggéré que les axones portent en eux-mêmes la force motrice de la signalisation responsable de la dégénérescence suite à une carence locale en un élément donné.

Nos résultats soutiennent en revanche un modèle dans lequel, malgré une machinerie apoptotique bien présente dans les axones, le corps cellulaire est un participant actif, agissant comme porte d’entrée de l’activation axonale de la caspase et de la dégénérescence axonale. La perte du soutien trophique dans les axones initie l’activation rétrograde d’une voie de signalisation pro-apoptotique, qui, à son tour, est requise pour la dénérescence axonale distale par l’intermédiaire d’un facteur favorisant la dégénérescence. Au niveau moléculaire, le corps cellulaire représente le point de convergence de deux voies de signalisation agissant comme forces motrices intégrées de régulation positive de la protéine pro-apoptotique puma, qui, contre toute attente, reste confinée au corps cellulaire. Puma surmonte l’inhibition en favorisant la stimulation de Bcl-xL et Bcl-w et initie le programme favorisant la dégénérescence antérorétrograde, mettant ce faisant en lumière le corps cellulaire comme arbitre de l’élimination axonale à grande échelle. David J. Simon et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 18 février 2016

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

jeudi 18 février 2016

#thelancetinfectiousdiseases #zika #foetus #microcéphalie Détection et séquençage du virus Zika à partir du liquide amniotique de fœtus atteints de microcéphalie : une étude de cas

"Le virus Zika semble dangereux pour le virus" (...). Professeur Jean-François Delfraissy, spécialiste des maladies infectieuses à l'INSERM, confirme que la dangerosité de la maladie n'a été que récemment documentée. Des malformations sur les foetus sont notamment constatées.
Source iconographique et légéndaire: http://www.leparisien.fr/informations/ce-virus-semble-dangereux-pour-le-foetus-01-02-2016/
L’incidence de microcéphalie en 2015, au Brésil, était en 2015 20 fois plus élevée qu’au cours des années précédentes. La microcéphalie congénitale est associée à des facteurs génétiques et plusieurs agents causatifs. Des données épidémiologiques suggèrent que les cas de microcéphalie au Brésil pourraient être associés avec l’introduction du virus Zika. Notre but était de détecter et de séquencer le génome du virus Zika présent dans des échantillons de liquide amniotique chez deux femmes enceintes avec diagnostic prénatal de microcéphalie de leurs fœtus.

Dans cette étude de cas, des échantillons de liquide amniotique de deux femmes enceintes de l’état de Paraiba au Brésil - chez les fœtus desquelles un diagnostic de microcéphalie a été posé – ont été recueillis sur la recommandation des autorités de santé brésiliennes, à l’aide d’une amniocentèse transabdominale guidée par ultrasons à 28 semaines de gestation. Ces femmes s’étaient présentées à 18 semaines et 10 semaines de gestation respectivement, présentant des manifestations cliniques qui pouvaient bien correspondre à des symptômes d’une infection au virus Zika, incluant fièvre, myalgie, et éruption cutanée. Après centrifugation des échantillons de liquide amniotique, l’ADN et l’ARN ont été extraits à partir des particules virales purifiées avant que le génome viral n’ait été identifié par PCR quantitative après transcription inverse et séquençage par technique métagénomique de nouvelle génération. La reconstruction phylogénétique et les recherches relatives aux évènements de recombinaison ont été effectuées par comparaison des séquences génomiques du virus Zika brésilien avec des séquences d’autres lignées de Zika et de flavivirus présents dans des régions comparables du Brésil.

Nous avons détecté le génome du virus Zika dans le liquide amniotique des deux femmes enceintes. Aucune trace de virus n’était détectée ni dans leur urine, ni leur sérum. Des tests de détection du virus de la dengue, du virus chikungunya, de Toxoplasma gondii,  du virus de la rubéole, du cytomégalovirus, du virus de l’herpès  simplex, du VIH, de Treponema pallidium, et du parvovirus B19 était tous négatifs. Après séquençage complet du génome du virus Zika Brésilien isolé chez la patiente n°1, les analyses phylogénétiques ont montré un partage de 97-100% l’identité génomique du virus Zika Brésilien avec celle des lignées isolées lors de l’épidémie survenue en Polynésie Française en 2013, et qu’à la fois au niveau de l’enveloppe du virus et des régions génomiques NS5, il existait une analogie de séquences avec des lignées originaires d’Amérique du Sud et d’Amérique du Nord, d’Asie du Sud-Est, et du Pacifique. Après étude de la possibilité d’évènements de recombinaison entre le virus Zika et d’autres flavivirus, nous avons exclu l’hypothèse selon laquelle le génome du virus Zika Brésilien proviendrait de souches recombinantes d’autres flavirirus transmissibles par les moustiques.       

Ces résultats renforcent l’association supposée entre virus Zika et cas de microcéphalie chez les nouveaux nés au Brésil. De plus, nos résultats suggèrent que le virus peut traverser la barrière placentaire. Ainsi, le virus Zika devrait être considéré comme un agent infectieux potentiel ciblant les fœtus humains. Des études de pathogénèse confirmant le tropisme neuronal du virus Zika sont à recommander. Guilherme Calvet, PhD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne an avant-première, 17 février 2016

Financement : Consellho Nacional de Desenvolvimento e Pesquisa (CNPq), Fundação de Amparo a Pesquisa do Estado do Rio de Janeiro (FAPERJ).


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 17 février 2016

#thelancet #chirurgiebariatrique #altérationsmésentériques Réduction des altérations mésentériques en chirurgie de dérivation gastrique par laparoscopie

Source iconographique :  http://iucpq.qc.ca/fr/soins-et-services/axes/obesite/programme-de-chirurgie-bariatrique/chirurgies-offertes
L’obstruction de l’intestin grêle due à une hernie interne est une complication fréquente et potentiellement grave survenant après chirurgie de dérivation gastrique par laparoscopie. La question était d’évaluer si la réduction des altérations mésentériques dues à la chirurgie pouvait réduire l’incidence ; ainsi, nous avons réalisé un essai de grande ampleur afin d’approfondir cette question.

Cette étude était un essai multicentrique randomisé à bras parallèles réalisé dans 12 centres de chirurgie bariatrique en Suède. Il a été proposé à tous les patients planifiés pour subir une chirurgie de dérivation gastrique par laparoscopie d’être inclus dans cet essai. Au cours de l’opération, une enveloppe scellée a été ouverte et le patient était désigné de manière aléatoire pour subir une réduction des altérations mésentériques sous la jéjuno-jéjunostomie et au niveau du trou de Petersen ou ne pas subir cette réduction. Après chirurgie, la poursuite de la démarche était effectuée en ouvert. Les résultats principaux étaient la mesure de l’incidence de réopération en cas d’occlusion de l’intestin grêle et des complications postopératoires. Les données des résultats et d’innocuité recueillies étaient analysées dans la population en intention de traiter. (…).

Entre le 1er mai 2010 et le 14 novembre 2011, 2 507 patients ont été recrutés pour l’étude et répartis dans les groupes ; pour subir une opération de réduction des altérations mésentériques (n=1 259) ou ne pas subir cette opération de réduction des altérations mésentériques (n=1 248). 2 503 (99.8%) patients ont été suivis pour réopération du fait d’une obstruction de l’intestin grêle à 25 mois. Trois ans après la chirurgie, l’incidence cumulée de réopération du fait d’une obstruction de l’intestin grêle était significativement plus faible dans le groupe réduction (probabilité cumulée 0.055 pour le groupe réduction versus 0.102 pour le groupe non-réduction, hazard ratio 0.56, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.41-1.76, p=0.0002). La réduction des altérations mésentériques a augmenté le risque de complications postopératoires sévères (54 [4.3%] patients pour le groupe réduction versus 35 [2.8%] patients pour le groupe non-réduction,  odds ratio 1.55, IC 95% 1.01-2.39, p=0.044), principalement du fait de l’entortillement de la jéjuno-jéjunostomie.

Les résultats de notre étude soutiennent la réduction en routine des altérations mésentériques dans la chirurgie de dérivation gastrique par laparoscopie. Cependant, la réduction des altérations mésentériques pourrait être associée à un risque augmenté d’obstruction de l’intestin grêle du fait de l’entortillement de la jéjuno-jéjunostomie. Dr Erik Stenberg, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 16 février 2016

Financement : Conseil du comté de Örebro, Conseil du comté de la ville de Stockholm, et Fondation de la famille Erling-Persson

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mardi 16 février 2016

#thelancetrespiratorymedicine #emphysème #volumesegmentairepulmonaire #ablationthermique Réduction du volume segmentaire par utilisation de la technique d’ablation thermique à l’aide de vapeur chez des patients atteints d’emphysème sévère : résultats à 6 mois de l’essai multicentrique à groupes parallèles ouvert, randomisé et contrôlé SET-UP

A gauche, la répartition de l'air est normale, les alvéoles fonctionnent normalement. A droite, les parois alvéolaires ont disparu, les alvéoles ne fonctionnent pas correctement, l'air est emprisonné et les alvéoles ne récupèrent plus l'O2 nécessaire.
Source iconographique et légendaire: http://tout-en-crins.soforums.com/t1095-L-emphyseme-pulmonaire.htm
La réduction du volume des lobes pulmonaires emphysémateux résulte en une amélioration clinique chez des patients avec un emphysème sévère. Cependant, certains segments d’un même lobe sont souvent plus sévèrement atteints que d’autres ; il faut donc, dans ce cas, avoir recours à des approches plus ciblées pour ce qui est du traitement des parties emphysémateuses d’un lobe. Nous avons donc effectué une approche permettant d’évaluer si oui ou non, un traitement séquentiel des segments les plus malades du lobe pulmonaire à l’aide de l’ablation bronchioscopique par vapeur conduisait à une amélioration sur le plan clinique.

Pour cet essai multicentrique à groupes parallèles ouvert, randomisé et contrôlé avec pour objet le traitement séquentiel par étapes de l’emphysème prédominant dans les lobes supérieurs (SET-UP), des patients adultes âgés de 45 à 75 ans atteints d’emphysème sévère prédominant dans les lobes supérieurs, présentant un volume expiratoire maximum en une seconde (FEV1) entre 20% et 45%, une hyperinflation pulmonaire substantielle, ayant réalisé un test de marche de 6 minutes (6MWT) d’évaluation de la réhabilitation pulmonaire sur une distance supérieure à 140 m, ont été recrutés dans 13 sites hospitaliers situés en Europe (10 sites) et Australie (trois sites). Un schéma de randomisation par blocs - généré par ordinateur (blocs de trois par site, basés sur un tableau de randomisation mis au point par un statisticien indépendant) et stratifié par site - a été utilisé pour répartir de manière aléatoire les patients recrutés (2:1) pour subir une ablation segmentaire par vapeur (groupe de traitement) ou être pris en charge selon les normes en vigueur (groupe contrôle). À la fois les patients et les investigateurs avaient accès au tableau de randomisation. Les critères d’efficacité principaux étaient les changements observés en FEV1 et les scores obtenus au Questionnaire respiratoire de Saint Georges (SGRQ) par les différents groupes de l’essai à 6 mois, analysés sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 30 juin 2013 et le 1er octobre 2014, 134 patients ont été dépistés et 70 ont été recrutés et répartis de manière aléatoire comme suit : 46 patients dans le groupe de traitement et 24 patients dans le groupe de contrôle. Un patient du groupe de traitement n’a pas reçu de traitement du fait d’une décision prise par le médecin après la randomisation ; ce patient a été exclu de toutes les analyses. L’amélioration relative en  FEV1  entre le groupe de traitement et le groupe contrôle était de 14.7% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 7.8-21.5% ; p<0.0001) et du SGRQ de -9.7 points (IC 95% de -15.7 à -3.7 ; p=0.0021). Les exacerbations de la MPOC (Maladie Pulmonaire Obstructive Chronique) étaient les évènements indésirables graves les plus communément rencontrés, survenant chez 11 (24%) patients sur 45 dans le groupe de traitement et un (4%) patient sur 24 dans le groupe contrôle. Une exacerbation survenant chez un patient eu pour effet le décès dudit patient après 84 jours de traitement ; cet évènement fatal a été attribué au traitement par le comité de surveillance et de contrôle des données. Aucun pneumothorax n’est survenu au cours des 30 jours de traitement.

En comparaison d’une prise en charge selon les normes en vigueur, l’ablation thermique à l’aide de vapeur des segments les plus atteints des lobes pulmonaires et la préservation simultanée des segments les moins atteints a eu pour résultat des améliorations significatives sur le plan clinique pour ce qui est de la fonction pulmonaire et la qualité de vie à 6 mois, accompagnée d’un profil d’innocuité acceptable. Prof Felix JF Herth, et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 15 février 2016

Financement : Uptake Medical

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 15 février 2016

#thelancet #paludisme #catastrophedesantépublique #pyréthrine Prévention d’une catastrophe causée par le paludisme : la résistance aux insecticides fera-t-elle dérailler le contrôle du paludisme ?

Pyréthrine I: R=CH3.
Pyréthrine II: R=CO2CH3
 Les pyréthrines sont un ensemble de substances dérivées des fleurs de pyrèthre de Dalmatie ou de certains chrysanthèmes, en particulier le chrysanthème de Perse (Tanacetum coccineum). Ces plantes en contiennent dans leur tissu une faible concentration. Le pyrèthre étant une plante d'altitude, sa floraison n'est réellement abondante qu'au-dessus de 1 600 m. (…). La pyréthrine a une activité insecticide ou répulsive.
Source iconographique et légendaire:https://fr.wikipedia.org/wiki/
   

La Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme 2015 a souligné les progrès réalisés en matière de méthodes nouvelles de prévention (vaccins et insecticides) et de traitement (médicaments à prise unique) de la maladie. Cependant, la résistance croissante aux médicaments et aux insecticides menacent les avancées réalisées grâce aux méthodes d’éradication existantes. La résistance aux insecticides a diminué l’efficacité de la classe d’insecticide à base de pyréthrine de synthèse la plus communément utilisée.  Ladite diminution de l’efficacité des insecticides a augmenté la survie des moustiques, prélude à une augmentation de l’incidence du paludisme et de ses issues fatales. Malgré d’intenses efforts de recherche, les nouveaux insecticides ne seront pas mis sur le marché avant 5 ans.

L’élimination du paludisme n’est pas possible sans un contrôle efficace et radical des moustiques. Donc, afin de combattre les menaces de résistance, les intervenants clés doivent adopter rapidement une approche multidimensionnelle incluant une réduction des coûts engendrés par le déploiement des nouvelles méthodes de gestion des résistances et par l’optimisation du développement concomitant des politiques mises en œuvre pour contrer cette catastrophe imminente de santé publique. Prof Janet Hemingway, DSc, et al, dans, The Lancet, publication en ligne en avant-première, 12 février 2016

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 11 février 2016

#thelancet #ilyacentans #physiologie #hygiène #laine #coton #matièregrasse Le pouvoir protecteur des vêtements contre le froid et l’humidité

Filature de coton dans le Lancashire, Royaume - Uni, 1914
Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/Cotton_mill#/media/File:Cotton_mill.jpg
Presque toutes les recherches en matière de physiologie et d’hygiène relatives aux vêtements comme moyen de protection chez les êtres  humains ont porté jusqu’ici sur le principal problème représenté par la porosité et l’hygroscopicité du tissu, oubliant presque totalement celui d’un autre problème, celui de la présence de matière grasse, de sa qualité et de sa quantité.
Dans un rapport récemment publié par le Professeur C. Terni dans la série « Propagande Médicale en Temps de Guerre », l’attention est portée sur le fait que les végétaux qui ont en eux la capacité de production de chaleur la plus faible, protègent leur parties les plus vitales, les bourgeons, avec des couches de cellulose ainsi qu’un revêtement imperméable. Mais ce revêtement est gras, et ainsi, on peut considérer que la protection contre le froid et l’humidité dans la nature dépend dans une large mesure de la présence de ces substances grasses plus que dans de la texture même du tissu végétal.
Le Professeur Terni insiste donc sur l’attention à porter sur la quantité de matière grasse dans les vêtements. La laine présente par nature à la fois une porosité maximale due à la structure de ses fibres et une quantité adéquate de matière grasse. Le traitement de la laine en manufacture a pour objet de ôter ses matières grasses naturellement présentes qui ranciraient sinon ; ainsi, il est donc nécessaire de lui restituer sa nature grasse à l’aide de graisses stables se fixant dans les fibres et en s’y adhérant même à basse température. Une entreprise commerciale a surmonté cette difficulté, et il est dès lors possible d’obtenir la laine grasse la plus adaptée pour la protection contre le froid et l’humidité. Il y a deux objections à cela, cependant : le coût de cette opération, et le poids des fibres ainsi conditionnées.
Ainsi, le Professeur Terni émet l’opinion selon laquelle le coton, composé de fibres enchevêtrées les unes dans les autres, contenant par nature d’importantes quantités de matière grasses beaucoup plus stables que celles d’origine animale, peut être filé et tissé de telle manière que la perte de cette graisse soit minimale.  Par cette méthode, il est possible d’obtenir un tissu couvrant des plus économiques, égal à la laine pour ce qui est de son effet protecteur contre le froid et l’humidité.  Il s’agit, de plus, d’un tissu beaucoup plus léger, ce qui a son importance chez les personnes devant travailler tout en se déplaçant. The Lancet, 5 février 1916

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 10 février 2016

#thelancet #ilyacentans #cancer #tumeur #radium Contribution à la technique d’administration du radium

Tubes d'application des sels de radium (1918)
Source: Source :  https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_radiation_therapy
La semaine dernière, nous avons attiré l’attention sur la première année d’activité de l’Institut du Radium de Manchester et de son District, dont Sir William Milligan est secrétaire honoraire et trésorier. L’imprimé du compte rendu qui nous est parvenu contient un enregistrement  des avancées expérimentales et de quelques observations relatives à la technique d’enfouissement des tubes de radium dans les tumeurs, ainsi qu’un choix de cas applicables pour ce traitement. Ces observations sont les suivantes :

Une technique aseptique est nécessaire du début à la fin de l’intervention comme en chirurgie générale, du fait que le radium en tant que tel ne possède pas d’effet antiseptique notable.
(…)
Le propos d’un traitement au radium est de produire une distribution adéquate et uniforme des rayons à travers la tumeur. Il est donc plus efficace d’enfouir dans la tumeur plusieurs tubes de taille réduite et plus fragiles que d’employer un tube de plus grande taille et plus solide pour cette même utilisation.
Le positionnement du tube dans la grosseur (tumeur) est essentiel. Il arrive parfois, donc, qu’il soit préférable d’effectuer une large incision et d’exposer la tumeur au lieu d’enfoncer les tubes à l’aveugle, à travers une petite incision de la peau. C’est, d’autre part, plus sûr.
Il a rarement été possible, jusqu’à présent, d’éradiquer un cancer en appliquant une dose unique. Toutefois, une dose trop importante peut produire une réaction violente, accompagnée d’une nécrose locale du tissu.
La réaction ou l’ulcération à la suite d’une dose excessive peut durer longtemps, mais elle finit toujours par se calmer et par guérir à long terme, sauf exception.
Une grosseur traitée par radium doit être entourée par, ou contenir une quantité adéquate de tissu sain capable de fournir une base suffisante pour le rétablissement, autrement, un ulcère malin permanent peut se former. Il est préférable de tenter de traiter les récidives situées dans des régions où les tissus sont doués d’une faible vitalité en appliquant des plaques radioactives externes.
Les quantités de radium et d’émanation du radium devraient être utilisées selon la taille de la grosseur, (…), et la situation de la tumeur. Certaines grosseurs malignes semblent nécessiter une dose par centimètre cube plus importante que d’autres. Si nous pouvions déterminer exactement la quantité de radium nécessaire à des fins thérapeutiques par centimètre cube de tumeur, et si nous avions à disposition une méthode précise d’estimation des dimensions des grosseurs cancéreuses, il ne resterait au médecin qu'à effectuer un calcul mathématique des quantités à utiliser pour produire une absorption totale; ainsi, l’utilisation du nombre juste suffisant de tubes de radium à utiliser ôterait le risque d’administrer une dose excessive.
Dans le traitement des glandes malignes du cou, une attention particulière devrait être portée pour ce qui est de la toilette de la bouche. La présence de dents cariées pourrait mener au déclenchement d’infections septiques des glandes, provoquant la formation d’abcès lors de l’introduction des tubes de radium.

Ces observations seront d’une très grande utilité aux autres praticiens de l’administration de traitements au radium, nous en sommes certains.  The Lancet, 5 février 1916

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

mardi 9 février 2016

#thelancet #ilyacentans #balantidiumcoli État de l’eau métropolitaine

Le Balantidium du côlon, est un gros protozoaire cilié commensal du porc, du singe et parfois du rat, qui détermine accidentellement chez l'homme une parasitose intestinale : la balantidose.
Source iconographique et légendaire:  https://fr.wikipedia.org/wiki/Balantidium_coli
Dans le compte-rendu publié la semaine dernière, relatif à l’état de l’eau d’approvisionnement métropolitain pendant le mois d’octobre 1915, il est montré que si dans 95.1%, 99.9% et 47.6% des échantillons bruts d’eau prélevée dans la Tamise, la Lee et le canal New (à Londres), l’on  pouvait déceler des  B. Coli (Balantidium coli) typiques dans 1 cm3 ou moins de ces échantillons ; il était aussi montré 83.9%, 52.4%, et 89.5% des échantillons d’eau filtrée dérivée de ces cours d’eau ne contenaient pas de traces  de B. Coli, même dans un volume 100 fois supérieur, à savoir 100 c.c.
Ce  mois d’octobre 1915 a été plutôt sec, il n’est tombé que 52.3 mm de pluie, ce qui est 16.7 mm en dessous de la normale. En comparaison des précédentes moyennes, à la fois les eaux brutes et les eaux filtrées montraient des résultats inchangés ou moins bons sur le plan chimique, alors que les examens bactériologiques révélaient une concentration bactérienne inférieure à la moyenne, les eaux filtrées donnant des résultats satisfaisants. L’importance du stockage de l’eau avant la filtration est à nouveau illustrée ; et de fait, la presque la de l’eau fournie à la métropole est maintenant stockée avant sa filtration.
Comme le précise le Dr A.C. Houston, la qualité améliorée de l’eau immédiatement avant sa filtration se manifeste par le fait que maintenant, en moyenne, environ un tiers des échantillons avant filtration ne contient aucune trace de B. coli dans 10 cm3 d’eau. Dans, The Lancet, 5 février 1916


Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

lundi 8 février 2016

#thelancetoncology #cancerdupoumon #CBNPC #anticorps #PD-L1 #CTLA-4 #durvalumab #tremelimumab Sécurité et activité antitumorale de durvalumab plus tremelimumab dans le cancer du poumon non à petites cellules : étude multicentrique de phase 1b

Source:http://www.planetesante.ch/Mag-sante/Cancer/De-tous-les-cancers-celui-du-poumon-est-le-plus-mortel

Les points de contrôle immunitaire PD-L1 et CTLA-4 inhibent l’activité antitumorale des cellules T. Le traitement combiné constitué de les anticorps anti-PD-L1 durvalumab et anti-CTLA-4 tremelimumab pourrait montrer une activité antitumorale plus importante que chacun des médicaments administré seul. Ainsi, notre but était d’évaluer l’effet de l’administration de durvalumab plus tremelimumab chez des patients atteints de cancer non à petites cellules avancé, squameux ou non squameux.

Nous avons effectué une étude multicentrique ouverte de phase 1b dans cinq centres de cancérologie situés aux États-Unis. Nous avons recruté des patients âgés de 18 ans et plus, atteint de CBNPC* localement avancé ou métastasé. Nous avons administré aux patients le durvalumab à des doses de 3 mg/kg, 10 mg/kg, 15 mg/kg, ou 20 mg/kg toutes les 4 semaines, ou 10 mg/kg toutes les 2 semaines, et du tremelimumab à des doses de 1 mg/kg, 3 mg/kg, ou 10 mg/kg toutes les 4 semaines pour ce qui est des six premières doses doses, puis toutes les 12 semaines pour ce qui est des trois doses suivantes administrées. Le critère principal d’évaluation de cette étude à méthodologie d’augmentation des doses était la sécurité de l’essai. Les analyses de sécurité étaient basés sur la population de patients traités. La phase d’expansion de doses de l’étude est toujours en cours.

Entre le 28 octobre 2013 et le 1er avril 2015, 102 patients ont été recrutés dans la phase d’augmentation de dose et reçu un traitement. Au moment de la présente analyse (1er juin 2015), la durée médiane de suivi était de 18.8 semaines (Intervalle Interquartile [IQR] 11-33). La dose maximale tolérée était dépassée dans la cohorte recevant durvalumab 20 mg/kg toutes les 4 semaines plus tremelimumab 3 mg/kg, avec deux (30%) patients sur six présentant une toxicité limitant la dose (un cas d’augmentation de grade 3 de l’aspartate aminotransférase et de l’alanine aminotransférase et un cas d’augmentation de grade 4 de la lipase). Les évènements indésirables de grade 3 et de grade 4 liés au traitement étaient diarrhée (11 [11%]), colite (neuf [9%]), et lipase augmentée (huit [8%]). Les évènements indésirables menant à une interruption du traitement sont survenus chez 29 (28%) patients sur 102. Les évènements indésirables graves dus au traitement sont survenus chez 37 (36%) patients sur 102. 22 patients sont décédés au cours de l’étude, et trois décès étaient liés au traitement. Les décès liés au traitement étaient dus à des complications résultant d’une myasthénie grave (durvalumab 10 mg/kg toutes les 4 semaines plus tremelimumab 1 mg/kg), épanchement péricardique (durvalumab 20 mg/kg toutes les 4 semaines plus tremelimumab 1 mg/kg), et trouble neuromusculaire (durvalumab 20 mg/kg toutes les 4 semaines plus tremelimumab 3mg/kg).
Une preuve d’activité clinique a été notée à la fois chez des patients présentent des tumeurs PD-L1 positives et PD-L1 négatives. Des réponses objectives rapportées par les investigateurs ont été obtenues chez six (23%, Intervalle de Confiance [IC] 95% 9-44) patients sur 26 dans la cohorte combinée sous tremelimumab 1 mg/kg, comprenant deux (22%, IC 95% 3-60) patients sur les neuf porteurs de tumeurs PD-L1 positives et quatre (29%, IC 95% 8-58) des neuf patients porteurs de tumeurs PD-L1 négatives, incluant ceux des patients sans détermination PD-L1 (quatre [40%, IC 95% 12-74] patients sur dix).

Le durvalumab 20 mg/kg toutes les 4 semaines plus tremelimumab 1 mg/kg a montré un profil de tolérance gérable, avec une activité antitumorale indépendamment du status PD-L1, et a ainsi été sélectionné à cette dose pour des études de phase 3, qui sont toujours en cours. Prof Scott Antonia, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 5 février 2016

Financement : MedImmune

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

vendredi 5 février 2016

#trendsinecologyandevolution #dispersionanimale #traçabilité Traçabilité de la dispersion animale : des mouvements individuels aux à l’assemblée communautaire et à la dynamique au niveau mondial

Cellules de Tetrahymena thermophilia*. Exemple de photographie en microscopie utilisée pour le suivi des populations et de la dispersion en microcosmes.
Source iconographique et légendaire: http://www.cnrs.fr/inee/communication/breves/b122.html
La dispersion est l’un des processus clé du façonnage des aires de répartition et des assemblages communautaires, mais nous possédons peu de connaissances à propos de la dispersion animale au niveau de l’individu, de la population et de la communauté, ou à propos de la corrélation entre dispersion et la colonisation de nouveaux espaces. Ce fait est largement du à la difficulté d’étude des mouvements individuels à une échelle spatiotemporelle pertinente, menant à une disparité entre étude directe de la dispersion et notre compréhension de la construction de la biodiversité à une grande échelle. Les récentes avancées réalisées dans le domaine des technologies de repérage permettent de combler cet écart. Nous proposons une méthode permettant de lier mouvement, dispersion, écologie et biogéographie. En particulier, nous offrons un cadre de revalorisation, des processus survenant au niveau individuel aux schémas globaux de biodiversité.  Knud Andreas Jønsson, et al, dans Trends in Ecology and Evolution, publication en ligne en avant-première, 3 février 2016

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

*Tetrahymena est un protozoaire - protiste - cilié (...) vivant de manière autonome en eau douce (note du traducteur)

jeudi 4 février 2016

#thelancet #analgésique #opioïdes Utilisation des analgésiques opioïdes, et obstacles à l’accès aux analgésiques opioïdes : étude au niveau mondial, régional et national

La morphine est un opioïde
Source iconographique: http://griffe02.skyrock.com/2940561291-drogue-de-classe-A-les-opioides-la-morphine.html
Bien que les analgésiques opioïdes soient essentiels au soulagement de la douleur, leur utilisation est inadéquate dans beaucoup de pays. Notre but était de fournir une mise à jour des données relatives aux changements dans l’utilisation des opioïdes au niveau mondial, régional et national ; et d’analyser les obstacles existants à l’utilisation de ces médicaments.

Nous avons calculé des doses quotidiennes définies d’administration des opioïdes par million d’habitants et par jour au niveau mondial, régional et national, de 2001 à 2013, sous forme statistique (S-DDD) ; et avons analysé les changements longitudinaux de l’utilisation de ceux-ci à l’aide d’équations généralisées d’estimation. Nous avons comparé les données d’utilisation en fonction de la prévalence des troubles de santé nécessitant l’utilisation d’opioïdes. Nous avons ainsi mené notre enquête au niveau de 214 pays ou territoires sur la disponibilité et les obstacles d’accès à ces médicaments, et établi évalué les niveaux de corrélation entre obstacles d’accès à et utilisation des opioïdes par analyse de régression.

La S-DDD de l’utilisation des opiacés comme analgésique a plus que doublé dans le monde entre 2001-03 et 2011-13, de 1 417 S-DDD (Intervalle de Confiance -IC- de 732 à 3565 ; totalisant environ 7.35 milliards de doses définies par an). D’importantes hausses sont survenues en Amérique du Nord (de 16 046 S-DDD [IC 95% 4 032-25 061] à 31 453 S-DDD [8 121-54 785]), Europe de l’ouest et Europe centrale (de 3 079 S-DDD [1 274-4 883] à 9 320 S-DDD [3 969 – 14 672]), et Océanie (de 2 275 S-DDD [763-3 787] à 9 136 S-DDD [2 508-15 765]). Les pays situés dans d’autres régions du monde n’ont pas montré d’augmentation importante d’utilisation. Les obstacles à l’utilisation incluaient l’absence de formation et d’expérience des professionnels médicaux, la peur de la dépendance, des ressources financières restreintes, les contextes de sourçage, les attitudes culturelles, la crainte des déviations, les contrôles propres au commerce international, et la lourdeur de la bureaucratie. Un nombre plus important d’obstacles rapportés était associé de manière significative avec un usage plus faible (taux d’incidence ajusté 0.39 [IC 95% 0.29-0.52] ; p<0.0001), mais ne l’était pas lorsque les données étaient ajustés par rapport au produit intérieur brut et à l’index de développement humain (0.91 [0.73-1.14] ; p=0.4271).  

L’utilisation d’analgésiques opioïdes a augmenté ; elle reste toutefois faible en Afrique, Asie, Amérique Centrale, les Caraïbes, Amérique du Sud et Europe de l’est et Europe du sud-est. Il est urgent que les obstacles identifiés à leur usage soient pris en considération par les gouvernements et les organisations internationales. Dr Stefano Berterame, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 3 février 2016

Financement: International Narcotics Control Board, United Nations

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ  

mercredi 3 février 2016

#thelancet #accouchement #misoprostol #sondedefoley #dinoprostone Induction du travail à terme à l’aide du misoprostol per os versus une sonde de Foley (PROBAAT-II) : essai mutricentrique de non infériorité randomisé et contrôlé

Source: http://accouchement0.blogspot.co.uk/2012_12_01_archive.html
Le travail est induit dans 20% à 30% des grossesses. Chez des femmes présentant un col de l’utérus dans un état non favorable, le misoprostol et la sonde de Foley sont tous deux d’efficacité similaire pour stimuler un accouchement par les voies naturelles en comparaison de la dinoprostone, avec un meilleur profil de sécurité. Nous avons effectué un essai, afin de comparer directement l’effet de l’administration per os de misoprostol avec la sonde de Foley seule.

Nous avons effectué un essai  de non infériorité randomisé en ouvert dans 29 hôpitaux situés au Pays Bas. Des femmes, à terme de leur grossesse unique avec présentation céphalique,  avec un col de utérus dans un état non favorable, des membranes intactes et n’ayant jamais subi de césarienne, avec induction du travail prévue, ont été réparties de manière aléatoire pour maturation du col à l’aide de l’administration per os de 50 μg de misoprostol une fois toutes les 4 heures, ou à l’aide d’une procédure transcervicale par sonde de Foley (30 ml). Le paramètre principal d’évaluation était la survenue combinée d’un degré d’asphyxie (pH ≤ 7.05 ou indices d’Apgar à 5 min < 7) ou d’une hémorragie postnatale (≥ 1 000 ml). La marge de non-infériorité était de 5%. (…).

Entre juillet 2012 et octobre 2013, nous avons réparti de manière aléatoire 932 femmes pour recevoir le misoprostol per os, et 927 femmes pour subir la procédure par la sonde de Foley.  Le résultat combiné d’évaluation primaire est survenu chez 113 (12.2%) participantes sur 924 dans le groupe misoprostol versus 106 (11.5%) participantes sur 106 dans le groupe sonde de Foley (risque relatif ajusté 20.1% ; risque relatif 0.84, Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.69-1.02, p=0.067). 27 évènements indésirables ont été rapportés dans le groupe misoprostol versus 25 dans le groupe sonde de Foley. Aucun d’entre eux n’était lié à la procédure d’induction du travail.

Chez des femmes à terme présentant un col de l’utérus non favorable, l’induction du travail à l’aide du misoprostol per os et de la sonde de Foley ont montré des profils de sécurité et d’efficacité similaires. Mieke L G ten Eikelder, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première le 2 février 2016

Financement : FondsNutsOhra

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 2 février 2016

#trendsinbiochemicalsciences #biosynthèse #ARNpolymérase #ARN Route à deux voies : Interaction Régulatrice entre ARN Polymérase et Structure ARN Naissante

Source: http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/coursBC/biomol/biomol3.html
La synthèse vectorielle d’ARN (s’effectuant dans le sens 5’→3’ à vitesse variable) par les ARN polymérases cellulaires (ARN pol) crée un paysage cinétique tourmenté, démarqué par de fréquentes et quelquefois longues pauses. En complément d’une myriade de rôles dans la régulation génique, ces pauses programment le repliement temporel et spatial hiérarchisé d’ARNs biologiquement actifs. À l’inverse, ces structures d’ARNs qui forment à l’intérieur ou à proximité de la chaîne d’ARN sortante*, interagissent avec la polymérase et les facteurs protéiques adjacents afin d’opérer un contrôle sur la synthèse d’ARN en modulant la pause, la terminaison, l’antiterminaison et le glissement de la transcription. Ici, nous passons en revue l’origine évolutionnaire, les mécanismes sous-jacents, ainsi que les conséquences régulatrices ce cette interaction entre ARN polymérase et structure ARN naissante. Nous catégorisons et rationalisons les liens étendus entre la machinerie transcriptionnelle et son produit, et fournissons ce faisant un cadre pour de futures études. Jinwei Zhang et Robert Landick, dans Trends in Biochemical Sciences, publication en ligne le 25 janvier 2016

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

*ARN en cours de synthèse, dans l'image ci-dessus

lundi 1 février 2016

#thelancetglobalhealth #drépanocytose #traitdrépanocytaire Fardeau du trait drépanocytaire et de la maladie dans l’Étude du Surveillance Drépanocytose en Ouganda (US3) : étude transversale

La drépanocytose est une maladie génétique, héréditaire donc. C’est une anomalie de l’hémoglobine, substance qui se trouve dans le globule rouge qui circule dans le sang. (...)
Chez le patient drépanocytaire, l’hémoglobine est différente de l’hémoglobine habituelle. Elle rend les globules rouges plus fragiles, ils sont détruits plus rapidement, ce qui provoque anémie et fatigue et ils doivent être renouvelés plus vite par le corps. Parfois ils peuvent boucher les vaisseaux sanguins, l’oxygène, alors, n’arrive plus correctement et cela provoque d’atroces douleurs. (...).
Source iconographique et légendaire: http://www.apipd.fr/drepanocytose/
La drépanocytose* contribue substantiellement à la mortalité chez les enfants au-dessous de 5 ans en Afrique sub-saharienne. En Ouganda, 20 000 bébés par an naissent avec la maladie drépanocytaire, mais il n’existe que peu de données précises. Nous avons effectué cette étude transversale de surveillance de la drépanocytose afin d’évaluer le fardeau de la maladie.

Notre objectif primaire était de calculer la prévalence du trait drépanocytaire et de la maladie drépanocytaire. Nous avons obtenu des échantillons de sang séché collectés de manière systématique chez des enfants exposés au VIH dans dix régions et districts à travers l’Ouganda, pour le compte du programme de Diagnostic Infantile Précoce. Des électrophorèses de l’hémoglobine ont été effectuées par focalisation isoélectrique, afin d’identifier les bébés atteints par le trait drépanocytaire ou la maladie.

Entre février 2014 et mars 2015, 99 243 prélèvements de sang séché ont été analysés et les résultats ont été obtenus pour 97 631 d’entre eux. Le nombre global d’enfants atteints par le trait drépanocytaire était de 12 979 (13.3%) et 716 avec la maladie (0.7%). Les chiffres obtenus allaient de 631 (4.6%) pour ce qui est du trait drépanocytaire et de 23 (0.2%) pour la maladie. Sur 13 649 sujets analysés dans la région Sud Ouest à 1 306 (19.8%) pour ce qui est du trait drépanocytaire et 23 (0.2%) pour la maladie sur 13 649 dans la région Centre Est. Des traits drépanocytaires étaient relevés dans tous les districts. La prévalence la plus faible était rencontrée  était de 3.0% dans deux districts. Huit districts ont présenté une prévalence supérieure à 20.0%, la plus élevée étant de 23.9%. La maladie drépanocytaire était moins commune chez les enfants âgés de plus de 12 mois, ou qui étaient positifs pour le VIH, ce qui était en cohérence avec la comorbidité et la mortalité précoce.

La prévalence du trait drépanocytaire et de la maladie étaient élevés en Ouganda, avec des variations notables entre les régions et les districts. Ces données nous informeront sur les stratégies à adopter au niveau national pour la gestion de la maladie drépanocytaire, dépistage néonatal inclus. Grace Ndeezi, MBChB PhD, et al, dans The Lancet Global Health, publication en ligne le 28 janvier 2016

Financement : Cincinnati Children's Research Foundation.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

*drépanocytose