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vendredi 28 avril 2017

#Cell #Zika #singerhésus #ganglionslymphatiques #systèmenerveuxcentral Persistance du virus Zika dans le Système Nerveux Central et les ganglions lymphatiques des Singes Rhésus

La persistance du virus Zika dans le SNC et les tissus lymphoïdes des primages non-humains suggère que l’infection au ZIKV pourrait avoir des conséquences chez les humains au-delà des anomalies congénitales déjà décrites.
Interferon and Antiviral Responses = Interferon et Réponses Antivirales
ZIKV-Specific Neutralizing Antibodies = Anticorps Neutralisants Spécifiques du ZIKV
B and T Cell Signaling = Signalisation Cellulaire des lymphocytes B et lymphocytes C
Viremia = Virémie
Extracellular Matrix and Cell Adhesion = Matrice Extracellulaire et Signalisation d'Adhésion Cellulaire
mTOR Signaling Proinflammatory Responses = Réponses Proinflammatoires mTOR
CNS = SNC
GI Tract = Tractus Gastro-Intestinal
Lymph Node = Ganglion Lymphatique
ZIKV Persistence = Persistance du virus Zika
Other Anatomic Sanctuaries = Autres Sanctuaires Anatomiques

Le virus Zika (ZIKV) est associé à des neuropathologies sévères chez les nouveaux-nés, de même qu’au syndrome de Guillain – Barré et d’autres troubles neurologiques chez les adultes. Une excrétion virale prolongée a été rapportée dans le sperme, suggérant la présence de réservoirs viraux anatomiques. Ici, nous montrons que ZIKV peut persister dans le fluide cérébrospinal (CSF), les ganglions lymphatiques (GLs) de singes rhésus infectés pendant des semaines après que le virus ait été éliminé du sang périphérique, de l’urine, et des sécrétions des muqueuses. Des anticorps neutralisants, spécifiques du ZIKV, ont été mis en corrélation avec la rapide clairance du virus dans le sang périphérique ; il est toutefois resté indétectable dans le CSF, tout au long de l’étude. La persistance du virus, à la fois dans le CSF et les Gls  était en corrélation avec la régulation positive de la cible fonctionnelle de la rapamycine (mTOR), des voies de signalisation proinflammatoires et anti-apopoptiques, de même que la régulation négative des voies de signalisation de la matrice extracellulaire. Ces données évoquent la possibilité que des pathologies neurologiques et lymphoïdes pourraient survenir, suite à la clairance virale périphérique chez les sujets infectés par ZIKV.  Malika Aid, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 27 avril 2017.

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: Science Direct / Traduction et adaptation : NZ  

jeudi 27 avril 2017

#thelancetneurology #troublescognitifs #alzheimer #βamyloïdose #tauopathie #neurodégénérescence #épaisseurcorticale Prévalence d’une β-amyloïdose, d’une tauopathie, et d’une neurodégénérescence spécifique de l’âge et spécifique du sexe chez des sujets exempts de troubles cognitifs, âgés de 50 à 95 ans : étude transversale

Cerveau sain (à gauche) versus cerveau atteint de la maladie d'Alzheimer (à droite)
Extreme shrinkage of the Cerebral Cortex = Rétrécissement Extrème du Cortex Cérébral
Severely Enlarged Ventricules = Ventricules Très Agrandis
Extreme shrinkage of the Hippocampus = Rétrécissement Extrême de l'Hippocampe
Source iconographique et légendaire: Wikipedia
Une nouvelle classification des biomarqueurs impliqués dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer et sur le vieillissement cognitif est basée sur le regroupement des marqueurs en trois catégories: dépôts amyloïdes (A), tauopathie (T), et neurodégénérescence ou lésions neuronales (N). Dichotomiser ces biomarqueurs en les étiquetant comme normaux ou anormaux a résulté en un profilage des sujets en huit catégories. Nous avons déterminé les caractéristiques cliniques et la prévalence de chaque profil ATN chez des sujets exempts de troubles cognitifs, âgés de 50 ans et plus.

Tous les participants étaient en consultation dans le cadre de l’Étude du Vieillissement de la Clinique Mayo (Mayo Clinic Study of Aging dans le texte), étude basée sur la population faisant usage d’archives médicales et de bases de données pour la comptabilisation de toutes les personnes âgées de 50 ans à 89 ans domiciliées dans le canton d’Olmsted, Minnesota, aux États-Unis d’Amérique. 
Les participants potentiels étaient sélectionnés de manière aléatoire, stratifiés selon l’âge et le sexe et étaient invités à participer aux évaluations cognitives ; les sujets sans contre-indications médicales étaient invités à participer aux  études d’imagerie du cerveau.
Tout participant qui était défini cliniquement comme exempt de trouble cognitif et qui avait subi un examen d’imagerie multimodale entre le 11 octobre 2006 et le 5 octobre 2016, était inclus dans la présente étude.
Les participants étaient classés de la manière suivante: dépôts amyloïdes normaux (A-) ou anormaux (A+) selon l’imagerie par tomographie d’émission de positions (TEP) amyloïde, protéine tau (tauopathie) normale (T-) ou anormale (T+) à l’aide de la TEP tau, neurodégénérescence ou lésions neuronales normale(s) (N-) ou anormale(s) (N+) par mesure de l’épaisseur corticale par IRM.
Nous avons utilisé des valeurs de référence de taux de captation (SUVR pour Standard Uptake Value Ratio dans le texte) de 1.42 (19ème centile) pour la TEP amyloïde, de 1.23 de SUVR pour la TEP tau, et de 2.67 mm pour l’épaisseur corticale mesurée par IRM. Les prévalences spécifiques de l’âge et spécifique du sexe étaient déterminées à l’aide de modèles multimodaux combinant les données de 435 sujets chez lesquels des mesures de TEP amyloïde, TEP tau et IRM étaient disponibles, et 1 113 sujets ayant été soumis à des TEP amyloïde, IRM, mais pas à une TEP tau.

Le nombre de participants dans chaque groupe de profilage étaient de 165 A-T-N-, 35 A-T-N+, 19 A-T+N+, 44 A+T-N-, 25 A+T+N- et 49 A+T+N+. La moyenne d'âge était différente selon les groupes ATN (p<0.0001), s’échelonnant entre des médianes de 58 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 55-64) chez les A-T-N- et de 57 ans (54-64) chez les A-T+N- et des médianes de 80 ans (75-84) chez les A+T-N+ et de 79 ans (73-87) chez les A+T-N+ et 79 ans (73-87) chez les A+T+N+. Le nombre de porteurs du variant à haut risque APOE-ɛ4  du gène APOE était différent selon le groupe ATN (p=0.04) ; le sujets présentant le variant  APOE-ɛ4 se retrouvant deux fois plus fréquemment dans chaque groupe A+ versus le groupe correpondant A-. Le volume d’hyperintensité de la substance blanche (p<0.0001) et la performance cognitive (p<0.0001) a également différé selon les groupes ATN.
La TEP tau ainsi que les biomarqueurs de neurodégénérescence étaient discordants chez la plupart des sujets pouvant classés comme stade 2 ou stade 3 de maladie d’Alzheimer préclinique (A+T+N-, A+T-N+, et A+T+N+ ; 86% à l’âge de 65 ans et 51% à l’âge de 80 ans) ou présentant une suspicion de pathophysiologie non-Alzheimer (A-T+N-, A-T-N+, et A-T+N+ ; 92% à l’âge de 65 ans et 78% à l’âge de 80 ans). À partir de l’âge de 50 ans, la prévalence A-T-N- était en diminution et les prévalences A+T+N+ et A-T+N+ étaient en augmentation. À la fois chez les hommes et chez les femmes, c’est le profil A-T-N- qui présentait la plus forte prévalence, jusqu’à l’âge de 70 ans. Après l’âge de 80 ans environ, c’est le profil A+T+N+ qui présentait la plus forte prévalence. Arrivés à l’âge de 85 ans, plus de 90% des hommes et des femmes présentaient des anomalies d’un ou plusieurs biomarqueurs.

Les biomarqueurs de dépôts fibrillaires tau peuvent être inclus avec ceux de la protéine β-amyloïde et de la neurodégénérescence ou des lésions neuronales ; afin de mieux caractériser les profils pathologiques hétérogènes dans la population. À la fois les profils pathologiques dépendant des dépôts amyloïdes et ne dépendant pas des dépôts amyloïdes peuvent être indentifiés dans cette population restée exempte de troubles cognitifs. Prof Clifford R Jack Jr, MD, et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant-première, 26 avril 2017

Financement : Institut National de Recherche sur le Vieillissement (dépendant du l’Institut National de la Santé des États-Unis), Famille Alexander, Bourse de Recherche Professorale sur la Maladie d’Alzheimer, la Clinique Mayo, Fondation GHR

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ   

mercredi 26 avril 2017

#trendsinendocrinologyandmetabolism #troublesmétaboliques #sphingolipides #lipoprotéines Sphingolipides et lipoprotéines en situation saine et en situation de troubles métaboliques

Assemblage de lipoprotéines. (A) Les lipoprotéines de très basse densité (VLDL) et les chylomicrons suivent les mêmes voies de biosynthèse dans le foie et l’intestin, respectivement. Alors que l’apolipoprotéine B (apoB) est traduite, la protéine de transfert de triglycérides microsomaux (PTM) se lie physiquement à apoB, l’aidant à sa translocation vers le lumen du réticulum endoplasmique (ER) et fournissant ce faisant une stabilité structurelle nécessaire à la poursuite de la lipidation. (…). (B) Assemblage des lipoprotéines de haute densité (HDL). L’Apolipoprotéine A-1 (apoA-1) interagit avec l’ABCA1 (« ATP-binding cassette protéine 1 ») [appartenant à la famille des transporteurs ABC et intervenant dans le transport du cholestérol, cf Wikipedia] et permet au cholesterol libre (FC) de former du pré-β HDL extracellulairement. (…). 
Les sphingolipides sont diverses molécules qui, à la fois sur le plan structurel et sur le plan fonctionnel, possèdent des fonctions physiologiques significatives et se retrouvent associées à des membranes cellulaires et des lipoprotéines plasmatiques. Les concentrations plasmatiques et cellulaires en sphingolipides sont altérées lors de troubles métaboliques divers et peuvent servir de marqueur pronostique et diagnostique. Ici, nous discutons des mécanismes variés de transport de sphingolipides et soulignons comment la variation des niveaux en sphingolipides plasmatiques et cellulaires contribuent au développement de maladies cardiovasculaires, de l’obésité, du diabète, de la résistance à l’insuline et à la maladie du foie gras non alcoolique. La compréhension des mécanismes impliqués dans le transport intracellulaire, la sécrétion, et le transport extracellulaire pourrait fournir des informations nouvelles exploitables dans le ciblage thérapeutique pour une meilleure personnalisation des traitements de divers troubles métaboliques. Jahangir Iqbal, et al, dans Trends in Endocrinology & Metabolism, publication en ligne en avant-première, 24 avril 2017

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct

mardi 25 avril 2017

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype1 #fatigue #TCC Application web pour thérapie cognitivo-comportementale combinée à des sessions d’entretien face à face pour le traitement de la fatigue chronique dans le diabète de type 1 : essai multicentrique randomisé et contrôlé

Le schéma montre comment les émotions, la pensée, et les comportements s'influencent mutuellement (en rouge). Le triangle au centre représente les principes de la Thérapie Cognitive Comportementale, selon lesquels les convictions fondamentales (en noir) se rangent dans trois catégories: soi-même, les autres, et le futur (en bleu)
Source iconographique et légendaire:   https://en.wikipedia.org/wiki/File:Depicting_basic_tenets_of_CBT.jpg
La fatigue dans le diabète de type 1 est à la fois fréquente et persistante ; mais aucun traitement fondé sur des éléments tangibles n’est disponible à ce jour. Notre but était de poursuivre des investigations relatives à l’efficacité d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour la réduction de la sévérité de la fatigue chez les patients atteints de diabète de type 1.

Nous avons effectué un essai randomisé et contrôlé dans un centre médical universitaire et quatre hopitaux universitaires situés aux Pay-Bas. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans à 70 ans et présentaient un diabètet de type 1 depuis au moins une année et une fatigue chronique pour au moins 6 mois. Nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1) pour soins de fatigue par thérapie cognitivo-comportementale ou liste d’attente par randomisation, dont la séquence était générée par ordinateur ; cette randomisation était stratifiée par type de recrutement. L’intervention TCC (Dia Fit) était prodiguée pendant 5 mois sous sa forme combinée, consistant en des entretiens en face à face et des sessions par application web. Le critère principal de l’étude était la sévérité de la fatigue évaluée 5 mois après randomisation, directement après intervention  ou période passée sur liste d’attente, à l’aide de la sous-échelle individuelle de résistance à la fatigue à plusieurs paramètres de mesure. Les critères secondaires de l’étude étaient évaluation des altérations fonctionnelles (par mesure du profil d’impact pathologique 8 – sickness impact profile 8 dans le texte), le contrôle glycémique (HbA1c) et les variations de la glycémie. Les analyses ont été effectuées sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 6 février 2014 et le 24 mars 2016, nous avons réparti de manière aléatoire 120 patients éligibles pour suivi de la TCC (n=60)  ou mise sur liste d’attente (n=60), tous les patients ont été inclus dans les analyses sur population en intention de traiter. En comparaison des patients sur liste d’attente, le groupe TCC présentait des scores de sévérité de fatigue significativement plus faibles (différence moyenne 13.8, Intervalle de Confiance [IC] 95% 10.0-17.5 ; p<0.0001) ainsi que des scores d’altération fonctionnelle significativement plus faibles (différence moyenne 513, IC 95% 340-686 ; p<0.0001) 5 mois plus tard. Les variations en HbA1c et en glycémie n’ont pas présenté de changement après le traitement et aucune différence intergroupe n’a été relevée. Cinq patients du groupe TCC et sept patients du groupe liste d’attente ont rapporté des événements indésirables ; aucun d’entre eux n’a été imputé à l’étude d’intervention en tant que telle.

Bien que nos résultats nécessitent confirmation par le truchement d’études plus importantes et à plus long terme, ils suggèrent que la TCC peut réduire effectivement réduire la sévérité de la fatigue et les altérations fonctionnelles liées au diabète de type 1.  Juliane Menting, MSc, dans The Lancet Diabetes and Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 24 avril 2017

Financement : Fonds Néerlandais de Recherches sur le Diabète

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 24 avril 2017

#thelancetgastroenterologyandhepatology #VHC #chargevirale #hepatiteC #Xpert Evaluation de la charge virale du VHC par essai Xpert en centre de soins effectué sur échantillons de sang total veineux prélevé par ponction veineuse ou ponction capillaire : étude de cohorte

Source d'infection chez les personnes atteintes d'hépatite C
unknown: inconnu
Injecting Drug Use: Injection de drogues
Other (Hemodialysis; health-care work; perinatal): Hémodialyse, environnement de travail dispensateur de soins de santé, périnatalité
Transfusion (before screening) : Transfusion: avant le dépistage
Sexual: Sexuel
Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Sources_of_Infection_for_Persons_with_Hepatitis_C_(CDC)_US.png
Le dépistage de l’hépatite C par la détection de l’ARN du virus de l’hépatite C (VHC) offre un avantage par rapport au dépistage des anticorps (qui n’indique qu’une exposition préalable au virus), celui de permettre le diagnostic d’une infection active à l’occasion d’une simple visite. Dans cette étude, nous avons évalué la performance du Test de mesure de charge virale du VHC Xpert sur échantillons de sang total prélevés par ponction veineuse et par ponction capillaire.

Des échantillons de plasma, et de sang total prélevé par ponction capillaire ont été collectés chez des participants à une étude de cohorte réalisée dans cinq sites situés en Australie (trois cliniques de soins aux addictions, un établissement de soins des sans-abris et un établissement assurant un programme « aiguille et seringue » Nous avons comparé la sensibilité et la spécificité du Test de mesure de charge virale du VHC Xpert de détection de l’ARN du VHC dans des échantillon prélevés prélevé par ponction veineuse et par ponction capillaire, avec le Test Abbott de mesure en Temps Réel de la charge virale du VHC (référence absolue).

Sur les 210 participants recrutés entre le 8 février 2016 et le 27 juillet 2016, des résultats de mesure de charge virale ont été obtenus chez 150 d’entre eux pour les trois tests différents réalisés. L’ARN du VHC a été détecté chez 45 (30% [Intervalle de Confiance -IC- 92.0-100.0]) patients selon le Test Abbott de Mesure en Temps Réel. La sensibilité du test de mesure de charge virale du VHC Xpert de détection de l’ARN du VHC dans le plasma prélevé par ponction veineuse était de 100.0% (IC 95% 92.0-100.0) et la spécificité était de 99.1% (IC 95% 94.9-100.0). La sensibilité du Test de mesure de charge virale du VHC Xpert dans les échantillons collectés par ponction capillaire était de 95.5% (IC 95% 84.5-99.4) et la spécificité était de 98.1% (IC 95% 93.4-99.8). Aucun événement indésirable n’a été relevé, ni du fait du test en évaluation, ni du fait du test de référence.

Le Test de Charge Virale du VHC Xpert peut détecter une infection active à partir d’un échantillon prélevé par ponction capillaire, ce qui représente une avancée par rapports aux tests basés sur la détection des anticorps qui n’indiquent qu’une exposition préalable. Dr Jason Grebely, PhD, et al, dans The Lancet Gastroenterology and Hepatology, publication en ligne en avant-première, 20 avril 2017

Financement : National Health and Medical Research Council (Australia), Cepheid, South Eastern Sydney Local Health District (Australia), et Merck Sharp & Dohme (Australia).

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 21 avril 2017

#thelancetoncology #carcinomeoropharyngé #HPV #chimiothérapie #radiothérapie Radiothérapie à dose réduire pour le traitement du carcinome de l’oropharynx squameux associé au papilloma virus humain : étude de phase 2 à simple bras

Cancer de la langue (sphère de l'oropharynx)
Source iconographique: Wikipedia
Les cancers de la tête et du cou positifs pour le papilloma virus humain (HPV) sont merveilleusement radiosensibles. Nous avons poursuivi des investigations afin de définir si une radiochimiothérapie à dose réduite de radiations pouvait assurer les mêmes résultats de survie en améliorant la tolérance, chez les patients atteints de carcinome oropharyngé positif pour le HPV.

Nous avons effectué un essai de phase 2 à simple bras dans deux hôpitaux universitaires aux Etats – Unis, en recrutant des patients nouvellement diagnostiqués d’un carcinome à cellules squameuses de l’oropharynx de stade III ou IV confirmé par biopsie, déterminé positif pour le papilloma virus humain (HPV) par test p16, et présentant un index de Zubrod de 0 ou 1. 
Les patients ont reçu deux cycles de chimiothérapie d’induction à raison de 175 mg/m2 de paclitaxel et carboplatine (aire sous la courbe cible de 6) administrés tous les 21 jours, suivi par de la radiothérapie à intensité modulée (...) avec guidage d’image quotidien, plus 30 mg / m2 de paclitaxel par semaine, de manière concomitante. Les sujets présentant des réponses complètes ou partielles à la chimiothérapie d’induction recevaient de la radiothérapie à raison de 54 Gy en 27 fractions, et ceux présentant une réponse inférieure à une réponse partielle à la chimiothérapie d’induction ou aucune réponse recevaient une radiothérapie de 60 Gy en 30 fractions. Le critère principal était la survie sans progression à deux ans, évaluée chez tous les patients éligibles ayant totalement suivi le protocole de traitement. (…).

Entre le 4 octobre 2012 et le 3 mars 2015, les 45 patients d’âge médian 60 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 54-67) ont été recrutés. Un des patients n’a pas reçu de traitement, et 44 d’entre eux ont été inclus dans l’analyse. 24 (55%) patients présentant une réponse complète ou partielle à la chimiothérapie ont reçu une radiothérapie de 54 Gy, et 20 (45%) patients présentant une réponse inférieure à une réponse partielle ont reçu 60 Gy. La durée médiane de suivi était de 30 mois (IQR 26-37). Trois (7%) patients ont présenté une récidive locorégionale et un (2%) patient a présenté des métastases éloignées ; la survie sans progression à deux ans était de 92% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 77-97). 26 (39%) patients sur 44 ont présenté des événements indésirables de grade 3, mais aucun événement indésirable de grade 4 n’a été rapporté. Les événements indésirables de grade 3 les plus communément rencontrés au cours de la chimiothérapie d’induction étaient leucopénie (17 [39%]) et neutropénie (cinq [11%]); dysphagie (quatre [9%]) et mucosité (quatre [9%]) au cours de la radiochimiothérapie. Un (2%) des 44 patients était nourri par sonde gastrique à 3 mois, et aucun à 6 mois après traitement.

La radiochimiothérapie avec des doses de radiation réduites de 15-20% était associée à une survie sans progression élevée et un profil de toxicité amélioré en comparaison des régimes de radiations à doses standard. La radiothérapie en désescalade montre un potentiel d’amélioration du ratio thérapeutique et des fonctions physiologiques à long terme chez ces patients. Prof Allen M Chen, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 20 avril 2017

Financement : Université de Californie

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ   

jeudi 20 avril 2017

#trendsinendocrinologyandmetabolism #foie #métabolisme #insuline #glucose Mise en évidence de la régulation du métabolisme du foie par l’insuline

Mécanismes de signalisation, dépendant de l'insuline, du métabolisme hépatique du glucose et des lipides
Protein synthesis = synthèse des protéines
Glycogen synthesis = synthèse du glycolgène
Lipid synthesis = synthèse des lipides
Gluconeogenesis = gluconéogénèse
Insulin = Insuline
Au cours des états de résistance à l’insuline comme par exemple en cas de diabète de type 2 (DT2), l’insuline ne parvient pas à supprimer la production hépatique de glucose ; toutefois, elle stimule la synthèse des lipides menant à  l’hyperglycémie et l’hypertriglycéridémie. 
La mise en évidence des voies de signalisation descendantes sous-jacentes du contrôle du métabolisme hépatique par l’insuline est nécessaire à la compréhension de la physiologie à l’état normal et de la pathogénèse de la maladie métabolique. 
Nous faisons état de la littérature récente soulignant l’importance de la régulation du métabolisme hépatique du glucose et des lipides. Nous formulons l’hypothèse selon laquelle l’incapacité de l’insuline à soumettre le métabolisme du foie à régulation appropriée au cours du diabète de type 2 ne provient pas exclusivement d’un défaut inhérent aux voies de signalisation canoniques de l’insuline dans le foie ; mais qu’elle serait due à une combinaison de l’hyperinsulinémie, d’une altération à fournir le substrat, et de l’effet de plusieurs signaux extrahépatiques. Paul M. Titchenell et al, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, publication en ligne en avant-première, 14 avril 2017


Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

mercredi 19 avril 2017

#thelancetpsychiatrie #essaisrandomisés « Vision Personnelle » Conditions de contrôle pour les essais randomisés d’interventions comportementales en psychiatrie : cadre décisionnel

Ilustration de la pensée désorganisée d'un cerveau malade (point de vue de l'éditeur du présent post de blog)
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Psychiatry-fr_nuage_de_mots-cl%C3%A9s.svg
En psychiatrie, les analyses comparatives relatives aux options thérapeutiques et la mutualisation de données émanant d’essais cliniques à travers les différentes approches thérapeutiques jouent un rôle important dans les prises de décisions cliniques, la mise en place de directives en matière de traitements, et de politique sanitaire. Cette approche part du principe que les essais pharmacologiques et les thérapies comportementales produisent généralement le même niveau d’évidences lorsque lesdites démarches sont définies de manière appropriée. Cependant, la conception des essais relatifs aux interventions comportementales possède des caractéristiques uniques et les groupes de contrôle présentent une variabilité importante, pouvant exercer une influence sur les effets observés, quel que soit le type d’essai pris en considération.
Dans cette « Vision Personnelle », nous passons en revue des conditions de contrôle variées classiquement utilisées en psychiatrie, soulignons leurs effets en termes de validité interne ainsi que l’ampleur de leurs effets attendue sur l’essai, et proposons un cadre décisionnel dans le choix des conditions de contrôle dépendant sur le risque sur la population de patients et le stade de développement de l’intervention thérapeutique. Nous prétendons que le choix du groupe de contrôle – ainsi que la justification de ce choix – doivent être pris en considération lorsque l’on compare les thérapies comportementales et pharmacologiques. Prof Stefan M Gold, PhD, et al, dans The Lancet Psychiatry, publication en ligne en avant-première, 7 avril 2017

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ        

mardi 18 avril 2017

#thelancetgastroenterologyandhepatology #VHC #génotype1b Ombitasvir, paritaprevir, et ritonavir plus dasabuvir pendant 8 semaines chez des patients non préalablement traités atteints d’infection par virus de l’hépatite C de génotype 1b sans cirrhose (GARNET) : étude ouverte de phase 3b, à simple bras

Virus de l'hépatite C (VHC). Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:HCV.png
Des études cliniques ont montré de taux élevés de réponse virologique soutenue (ARN du virus de l’hépatite C [VHC] < 15 IU / mL) à la semaine 12 après traitement (SVR12) chez des patients présentant une infection de génotype 1b sans cirrhose et recevant ombitasvir, paritaprevir, et ritonavir, plus dasabuvir, sans ribavirine, pendant 12 semaines. Dans cette étude, notre but était d’étudier l’effet d’un traitement d’une durée de 8 semaines avec ombitasvir, paritaprevir, et ritonavir, plus ritonavir, sans ribavirine chez des patients infectés par le génotype 1b du VHC sans cirrhose.

Nous avons effectué une étude ouverte à simple bras de phase 3b (GARNET) dans 20 hôpitaux ou cliniques situés en Australie, Canada, France, Allemagne, Israël, Italie, Espagne, et Royaume – Uni, afin d’évaluer la sécurité et l’efficacité d’un traitement d’une durée de 8 semaines comprenant ombitasvir 25 mg, paritaprevir 150 mg, et ritonavir 100 mg per os une fois par jour, plus dasabuvir 250 mg per os deux fois par jour, chez des patients infectés par le génotype 1b du VHC non cirrhotiques (attesté par biopsie hépatique, élastographie transitoire, ou marqueurs sériques) ; n’ayant pas reçu de traitement au préalable pour leur présente pathologie. Les patients éligibles étaient âgés d’au moins 18 ans, présentaient un titre d’ARN du VHC > 1000 IU/mL, et un résultat de laboratoire au dépistage indiquant une infection au VHC de sous-type 1b uniquement. 
Les patients étaient exclus s’ils présentaient des évidences de génotype de VHC d’un sous-type différent du sous-type 1b, s’ils étaient définis positifs aux antigènes de surface pour l’hépatite B ou un anticorps anti-VIH au dépistage, ou s’ils avaient préalablement été traités pour une infection au VHC. Le critère principal d’évaluation de l’étude était la proportion de patients atteignant SVR12 ; le critère principal d’évaluation et l’innocuité étaient mesurés chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude. (…).

Les patients étaient dépistés entre le 24 novembre 2015 et le 1er mars 2016, et 166 patients ont été recrutés. 163 (98%) patients sur 166 étaient atteints d’une infection au VHC de génotype 1b, et trois (2%) patients sur 166 présentaient d’autres génotypes ou sous-types (génotype 1a, génotype 1d, et génotype 6). Tous les patients recrutés ont reçu au moins une dose du médicament à l’étude. 162 (98% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 95.3-99.9]) patients sur 166 ont atteint la SVR12. Un patient a interrompu son traitement au jour 45 du fait d’événements indésirables. La plupart des événements indésirables relevés étaient d’intensité modérée, et les événements indésirables les plus communément rencontrés étaient céphalée (35 [21%] patients sur 166) et fatigue (28 [17%] patients sur 166). Deux (1%) patients sur 166 ont présenté des événements indésirables graves ; aucun d’entre eux n’était relié au médicament à l’étude.

Le traitement avec ombitasvir, paritaprevir, et ritonavir, plus dasabuvir, sans ribavirine, pendant 8 semaines, était efficace et bien toléré. Les options de traitement sur une durée de 8 semaines pour des patients infectés par le VHC de génotype 1b non cirrhotiques et préalablement non traités sont limitées ; le raccourcissement de la durée de traitement pourrait réduire le fardeau associé aux visites médicales et aux procédures, améliorant ce faisant l’accès aux soins et permettant le traitement d’un plus grand nombre de patients. Dr Tania M Welzel, MD, et al, dans The Lancet Gastroenterology and Hepatology, publication en ligne en avant-première, 13 avril 2017

Financement : AbbVie

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 10 avril 2017

Relâche du blog Actualités Scientifiques - Médicales: du 10 avril au 17 avril 2017 inclus

Entrée du port de La Rochelle, France
Source iconographique : Wikipedia
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait actuellement relâche. Reprise des posts le 18 avril 2017. Merci de votre fidélité!

vendredi 7 avril 2017

#trendsinendocrinologyandmetabolism #acidesgras #lipides #métabolisme Désactivation des Acides Gras : Contrôle du Métabolisme des Lipides par le Truchement des Acyl-CoA Tioestérase

Rôle des Thioestérases d'Acyl-Coezyme A (CoA) (ACOTs) dans le métabolisme des lipides des peroxysomes. (...).
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1043276017300358
La captation cellulaire des acides gras libres (AGL) est suivie par une estérification en coenzyme A (CoA), génératrice d’acyls-gras-CoAs qui sont des substrats d’oxydation ou d’incorporation en lipides complexes. Les Acyl-CoA thioesterases (ACOTs) constituent une famille d’enzymes qui hydrolysent les acyls-gras-CoA pour former des AGLs et du CoA. Bien que caractérisées sur les plans biochmique et biophysique, les fonctions métaboliques de ces enzymes restent incomplètement comprises. Des évidences suggèrent qu'elles joueraient un rôle régulateur dans le contrôle des taux d’oxydation des acyl-gras-CoA des peroxysomes et des mitochondries, de même que dans les échanges d’acides gras au niveau subcellulaire. De récentes données attribuent un rôle des ACOTs dans le développement de maladies métaboliques, suggérant qu’une compréhension meilleure de leur pathobiologie pourrait révéler des cibles inédites dans la gestion de l’obésité, du diabète, et de stéatose hépatique non alcoolique. Veronika Tillander, et al, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, publication en ligne en avant-première, 3 avril 2017

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

jeudi 6 avril 2017

#thelancetrespiratorymedicine #asthme #mepolizumab #corticostéroïdes Efficacité du mepolizumab comme thérapie d’appoint sur la qualité de vie liée à la santé et les marqueurs de contrôle de l’asthme (MUSCA) : un essai de phase 3b multicentrique randomisé, en double-aveugle, à groupes parallèles et contrôlé par placebo

Inflammation des voies aériennes et bronchoconstriction lors d'un épisode asthmatique. Les voies aériennes rétrécissent et voient leur section diminuer du fait de l'inflammation, causant des sifflements.
Source iconographique et légendaire: https://new.wikipedia.org/wiki 
Le mepolizumab, un anticorps monoclonal anti-interleukine-5 homologué comme thérapie d’appoint aux soins selon les normes en vigueur prodigués aux patients souffrant d’asthme éosinophilique sévère, a produit une diminution des exacerbations et la dépendance aux corticostéroïdes administrés per os en comparaison du placebo, ainsi que l’ont montré de précédentes études. Notre but était de d’étudier plus avant le mepolizumab chez des patients souffrant d’asthme éosinophilique sévère en examinant ses effets sur la qualité de vie liée à la santé (QVLS).

Nous avons réalisé  un essai de phase 3b multicentrique randomisé, en double-aveugle, à groupes parallèles et contrôlé par placebo (MUSCA) dans 146 hôpitaux ou centres de recherche situés dans 19 pays dans le monde. Les participants éligibles étaient âgés de 12 ans ou plus, souffraient d’asthme éosinophilique et présentaient un historique de deux exacerbations au minimum nécessitant un traitement au cours des 12 mois précédent le dépistage, malgré l’utilisation régulière de corticostéroïdes inhalés à haute dose ajoutés à d’autres médicaments de contrôle (prévention). Les critères d’exclusion comprenaient le tabagisme contemporain à la présente étude ou un tabagisme ancien avec un historique d’au moins 10 paquets – années. Nous avons réparti les participants de manière aléatoire (1:1) par pays pour recevoir une injection sous-cutanée de mepolizumab 100 mg ou [le placebo plus les soins selon les normes en vigueur], toutes les 4 semaines pendant 24 semaines (la dose finale étant administrée au cours de la semaine 20). La randomisation a été effectuée à l’aide d’un système vocal interactif ; avec permutation de blocs de six à séquence générée par ordinateur. Les deux traitements étaient d’apparence identique et administrés à l’aveugle ; ni les patients, ni les investigateurs, ni le personnel des sites de l’étude, ni l’équipe de l’étude en général (…) n’avaient accès au tableau de randomisation.  Le critère principal d’évaluation de l’étude était le changement moyen à partir de la ligne de base du score total obtenu au Questionnaire Respiratoire de Saint Georges (QRSG) à la semaine 24 dans la population en intention de traiter modifiée (ITT modifiée) (…). L’innocuité du médicament à l’étude était évaluée chez tous les patients qui en avaient reçu au moins une dose (analysée en fonction du traitement contemporain reçu). (…).

Nous avons recruté les patients entre le 11 décembre 2014 et le 20 novembre 2015, et l’étude a été réalisée entre le 11 décembre 2014 et le 10 juin 2016. La population ITT modifiée comprenait 274 patients recevant le mepolizumab 100 mg et 277 patients recevant le placebo. Le groupe mepolizumab a montré de significatives améliorations à la semaine 24 versus placebo du score QRSG (estimation moyenne des moindres carrés [Erreur Type -ET-] du changement à partir de la ligne de base -15.6 (1.0) versus -7.9 (1.0), une différence entre les traitements de -7.7 (Intervalle de Confiance [IC] 95% de -10 à -4.9 ; p<0.0001). Aucun décès n’est survenu au cours de l’étude. 192 (70%) patients sur les 273 qui recevaient le mepolizumab et 207 (74%) patients sur les 278 qui recevaient le placebo ont rapporté au moins événement indésirable au cours du traitement, le plus commun d’entre eux étant céphalée (chez 45 [16%] patients recevant le mepolizumab versus 59 [21%] recevant le placebo) et nasopharyngite (chez 31 [11%] patients recevant le mepolizumab versus 46 [17%] recevant le placebo). 15 (5%) patients et 22 (8%) patients ont rapporté un événement indésirable grave pendant le traitement dans les groupes mepolizumab et placebo, respectivement ; le plus fréquent étant asthme dans les deux groupes (chez trois [1%] patients recevant le mepolizumab versus neuf [3%] recevant le placebo).

Le  mepolizumab était associé à de significatives améliorations de la QVLS chez les patients souffrant d’asthme éosinophilique sévère, et ont présenté un profil d’innocuité similaire à celui du placebo. Ces résultats soutiennent l’utilisation du mepolizumab comme traitement d’appoint aux soins prodigués selon les normes en vigueur chez les patients atteints d’asthme éosinophilique sévère.  Prof Geoffrey L Chupp, MD, publication en ligne en avant-première, 5 avril 2017

Financement : Glaxosmithkline

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

mercredi 5 avril 2017

#thelancetoncology #carcinomeurothélial #vinflunine Traitement d’entretien avec vinflunine plus meilleurs soins de soutien versus meilleurs soins de soutien seuls chez des patients souffrant de carcinome urothélial ayant obtenu une réponse lors d’une chimiothérapie de première intention (MAJA ; SOGUG 2011/02) : essai multicentrique de phase 2 randomisé, contrôlé, ouvert

Carcinome urothélial (...).
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nested_variant_of_urothelial_carcinoma_-_very_high_mag.jpg
Le traitement d’entretien améliore les résultats dans divers types de tumeurs, mais les effets toxiques cumulés sont limitants pour ce qui est du choix des médicaments. Nous avons poursuivi des investigations afin de définir si un traitement d’entretien avec la vinflunine pouvait retarder la progression de la maladie chez des patients souffrant de carcinome urothélial avancé qui avaient déjà obtenu un contrôle de leur maladie à l’aide d’une chimiothérapie de première ligne.

Nous avons effectué un essai de phase 2 randomisé, contrôlé, en ouvert, dans 21 hôpitaux situés en Espagne. Les patients éligibles souffraient d’un carcinome urothélial des cellules transitionnelles non résecable ou métastatique, présentaient une fonction adéquate des organes et un contrôle de leur maladie après quatre à six cycles de cisplatine et de gemcitabine (carboplatine permise après le cycle quatre). Les patients étaient répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir de la vinflunine ou les meilleurs soins de soutien jusqu’à progression de la maladie. Nous avons initialement utilisé la randomisation par blocs de six. Quatre listes ont été créées pour les deux facteurs de stratification, à savoir la dose initiale de vinflunine et la présence de métastases hépatiques. À la suite d’un amendement au protocole, le nombre de cycles de cisplatine et de gemcitabine a été ajouté comme facteur de stratification; puis huit listes ont été créées en utilisant à nouveau des blocs de six. Finalement, nous sommes passés à processus de minimisation pour la pondération des risques de déséquilibre entre les groupes. 
La vinflunine était administrée à raison d’une perfusion intraveineuse de 320 mg/m2 ou 280 mg/m2 sur une durée de 20 minutes tous les 21 jours chez les patients présentant un score de performance ECOG de 1, âgés de 75 ans ou plus, qui avaient précédemment subi une radiothérapie pelvienne, ou qui présentaient une clairance de la créatinine inférieure à 60 mL/min. Le critère principal de l’étude était une période médiane de survie sans progression de la maladie plus élevée que 5.3 mois dans le groupe vinflunine, évaluée sur la population en intention de traiter modifiée. La comparaison de la survie sans progression entre les groupes de traitement était un critère secondaire.

Entre le 12 avril 2012 et le 29 janvier 2015, nous avons recruté 88 patients, dont 45 étaient assignés pour administration du traitement à la vinflunine et 43 pour recevoir les meilleurs soins de soutien. Un patient du groupe vinflunine a été perdu de vue au suivi immédiatement après la randomisation, et a été exclu des analyses. Un patient du groupe meilleurs soins de soutien s’est retrouvé inéligible et n’a donc pas reçu de traitement du fait d’un retard de recrutement ; il a toutefois été inclus dans l’analyse d’efficacité sur la population en intention de traiter. Après une durée médiane de suivi de 15.6 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 8.5-26.0), 29 (66%) patients sur 44 du groupe vinflunine présentaient une progression de leur maladie et 24 (55%) étaient décédés, en comparaison des 36 (84%) patients sur 43 présentant une progression de leur maladie et des 32 (74%) décès dans le groupe meilleurs soins de soutien.
La médiane de survie sans progression était de 6.5 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 2.0-11.1) dans le groupe vinflunine et de 4.2 mois (2.1-6.3) dans le groupe meilleurs soins de soutien (hazard ratio 0.59, IC 95% 0.37-0.96, p=0.031). Les événements indésirables de grade 3 ou 4 les plus communément rencontrés étaient neutropénie (huit [18%] patients sur 44 dans le groupe vinflunine versus aucun dans le groupe meilleur soins de soutien), asthénie ou fatigue (huit [16%] versus un [2%]), et constipation (six [14%] versus aucun). 18 événements indésirables graves ont été rapportés dans le groupe vinflunine et 14 dans le groupe meilleur soins de soutien. Un patient du groupe vinflunine est décédé d’une pneumonie jugée liée au traitement.

Chez les patients ayant obtenu un contrôle de leur maladie après une chimiothérapie de première intention, la survie sans progression a dépassé le seuil acceptable avec la thérapie vinflunine de maintien. De plus, la survie sans progression était plus longue avec la thérapie vinflunine de maintien qu’avec les meilleurs soins de soutien. La thérapie vinflunine de maintien a présenté un profil d’innocuité acceptable. De futures études sur le rôle de la vinflunine se justifient. Jesus Garcia-Donas, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 4 avril 2017

Financement : Pierre-Fabre Médicament

Source : The Lancet Oncology / Traduction et adaptation : NZ          

mardi 4 avril 2017

#thelancet #BPCO #béclométasone #tiotropium #formorterol #glycopyrronium Trithérapie à formulation extrafine par inhalateur monodose versus thérapie par agoniste muscarinique à longue durée d’action pour la maladie pulmonaire obstructive chronique (TRINITY) : essai randomisé, en double-aveugle, à groupes parallèles

Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:SpiraleDyspnee.png
Seules des données limitées sont disponibles, à l’heure actuelle, pour ce qui est de l’efficacité d’une trithérapie à base de deux bronchodilatateurs et des corticostéroïdes par inhalation dans la maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO). Nous avons comparé le traitement à base de béclométasone propionate à formulation extrafine, formoterol fumarate, et glycopyrronium bromide (BDF/FF/GB; combinaison triple fixe) avec tiotropium, et BDP/FF + tiotropium (combinaison triple ouvert).

Pour cet essai randomisé, en double – aveugle et à groupes parallèles, les patients éligibles étaient atteints de BPCO, avec un volume expiratoire forcé en 1 sec. (FEV1) inférieur à 50%, avec au moins une exacerbation de BPCO modérée à sévère au cours des 12 mois précédents, et un score total d’au moins 10 au Test d’Évaluation de la BPCO. Après une période d’entraînement de 2 semaines au cours de laquelle les patients prenaient une inhalation unique par jour de 18 μg de tiotropium par inhalateur monodose à poudre sèche, les patients ont été randomisés (2:2:1) à l’aide d’un système vocal interactif pour recevoir un traitement d’une durée de 52 semaines avec tiotropium, combinaison triple fixe, ou triple ouvert. La randomisation était stratifiée par pays et par sévérité de la maladie de limitation de débit d’air. Le critère principal d’évaluation de l’étude était le taux d’exacerbation sévère. Le critère secondaire d’évaluation de l’étude était le changement à partir de la ligne de base de la FEV1 avant prise de médicament à la semaine 52. (…).

Entre le 21 janvier 2014, et le 18 mars 2016, 2 691 patients ont reçu la combinaison triple fixe (n=1 078), le tiotropium (n=1 075) ou la combinaison triple ouvert (n=538). Les taux d’exacerbation modérée à sévère étaient de 0.46 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.41-0.51) pour la combinaison triple fixe, 0.57 (0.52-0.63) pour le tiotropium, et 0.45 (0.39-0.52) pour la combinaison triple ouvert ; la combinaison triple fixe s’est révélée supérieure au tiotropium (rapport des taux 0.80 [IC 95% 0.69-0.92] ; p=0.0025). Pour ce qui est de la FEV1 avant prise de médicament à la semaine 52, la combinaison triple fixe était supérieure au tiotropium (différence moyenne 0.061 L [de 0.037 à 0.086] ; p<0.0001) et non inférieure à la combinaison triple ouvert (-0.003 L [de -0.033 à 0.027] ; p=0.85).
Des événements indésirables ont été rapportés par 594 (55%) patients sous combinaison triple fixe, 622 (58%) sous tiotropium, et 309 (58%) sous combinaison triple ouvert.

Dans notre étude TRINITY, le traitement avec la combinaison extrafine triple fixe a produit des bénéfices cliniques en comparaison du tiotropium chez les patients atteints de BPCO symptomatique avec FEV1 inférieure à 50%, et un historique d’exacerbations. Prof Jørgen Vestbo, DMedSc, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 3 avril 2017

Financement : Chiesi Farmaceutici SpA.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ   

lundi 3 avril 2017

#thelancetoncology #CBNPC #avelumab Avelumab chez des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules métastatique ou récidivant précédemment traité (JAVELIN Solid Tumor) : Essai multicentrique ouvert de phase 1b (cohorte d’expansion de dose)

Radiographie du thorax vu de face montrant un cancer probable du poumon (taches claires à droite de chacun des poumons).
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer_du_poumon#/media/File:X-ray_chest_cancer.jpg
L’avelumab, un anticorps monoclonal humain Ig-G1 ciblant PD-L1 et homologué aux USA pour le traitement du carcinome métastatique de Merkel, a montré une activité antitumorale et un profil d’innocuité acceptable chez des patients atteints de tumeurs solides avancées dans un essai d’augmentation de dose de phase 1. Dans cette cohorte d’expansion de dose de cet essai, nous avons étudié le traitement avelumab dans une cohorte de patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) avancé traités au platine.

Dans cette cohorte d’expansion de dose d’un essai multicentrique ouvert de phase 1, des patients atteints de CBNPC en progression ou métastatique résistant au platine ou récidivant ont été recrutés dans 58 centres de traitement du cancer et hôpitaux universitaires aux USA. Les patients éligibles avaient un CBNPC de stade IIIB ou IV confirmé ; leur pathologie présentait une histologie squameuse ou non squameuse et était mesurable selon les Critères d’Évaluation de la Réponse des Tumeurs Solides version 1.1 (RECIST v1.1), ces patients pouvaient en outre présenter une biopsie de la tumeur ou un échantillon de la tumeur prélevé pour étude des biomarqueurs, et ils présentaient un statut de Performance ECOG de 0 ou 1, parmi d’autres critères. La sélection des patients n'était pas basée sur l’expression de PD-L1 ou l’expression d’autres biomarqueurs, mutation EGFR ou KRAS ou status de translocation ALK inclus. Les patients ont reçu avelumab en monothérapie par perfusion à raison de 10 mg/kg toutes les deux semaines jusqu’à progression de la maladie ou toxicité. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’innocuité et la tolérabilité.  (…) Le recrutement de sujets dans cette cohorte est toujours en cours.

Entre le 10 septembre 2013 et le 24 juin 2014, 184 patients ont été recrutés et ont commencé le traitement avec avelumab. La durée médiane de suivi était de 8.8 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 7.2-11.9). Les événements indésirables liés au traitement - quel qu’en soit le grade - les plus communément relevés étaient fatigue (46 [25%] patients sur 184), réaction liée la perfusion (38 [21%]), et nausée (23 [13%]). Des événements indésirables de grade 3 ou plus liés au traitement sont survenus chez 23 (13%) patients sur 184 ; les plus fréquemment relevés (survenant chez plus de deux patients) étant réaction à la perfusion (quatre [2%] patients) et niveaux augmentés de lipase (trois [2%]). 16 (9%) patients sur 184 ont présenté des événements désirables graves liés au traitement avec avelumab, dont réaction à la perfusion (chez quatre [2%] patients) et dyspnée (chez deux patients [1%]) survenant chez plus d’un patient. Des événements indésirables graves sont survenus, de manière générale, chez 80 (44%) patients sur 184. Ceux survenant chez plus de cinq patients (≥%) étaient dyspnée (dix patients [5%]), pneumonie (neuf [5%]), et maladie pulmonaire obstructive chronique (six [3%]). Des événements liés à l’immunité sont survenus chez 22 patients (12%). Sur 184 patients, 22 (12% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 8-18]) ont obtenu une réponse objective, incluant une réponse complète et 21 réponses partielles. 70 (38%) patients avaient une pathologie stable. Dans l’ensemble, 92 (50%) patients sur 184 sont parvenus au contrôle de leur pathologie (ils présentaient une réponse confirmée ou une stabilité de leur maladie au meilleur de leur réponse globale au traitement). Un patient est décédé, on a initialement imputé ce décès à une pneumonie radique de grade 5 survenue au cours de l’essai ; cependant, cet événement indésirable a par la suite été requalifié en pneumonie de grade 3, et le décès du patient imputé à une progression de la maladie.

L’avelumab a montré un profil d’innocuité acceptable et une activité antitumorale chez des patients atteints de CBNPC progressant ou résistant au traitement, justifiant ce faisant de futures études pour mieux caractériser l’activité d’avelumab dans ce contexte. Dr James L Gulley, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 31 mars 2017

Financement : Merck KGaA and Pfizer

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ