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Clermont-Ferrand, Puy-De-Dôme, France Source: www.michelin.fr |
Jusqu'au 30 juin 2022, le blog Actualités Scientifiques - Médicales vous a proposé des traductions en français adaptées de résumés d'articles originaux, tout récemment parus et relayés sur site internet. Actualités Scientifiques - Médicales. A partir du 1er septembre 2022, ce blog vous propose des billets d'opinion relatifs à l'actualité scientifique et médicale, selon un rythme qui reste à définir.
dimanche 24 décembre 2017
Relâche votre blog Actualités Scientifiques - Médicales: du 25 décembre 2017 au 2 janvier 2018
vendredi 22 décembre 2017
#cell #anticorpspathogènes #sialylation #autoimmunité La sialylation des anticorps pathogènes in vivo atténue la maladie auto-immune
Les Immunoglobulines G autoréactives contribuent à
la pathologie des maladies auto-immunes, lupus érythémateux et polyarthrite rhumatoïde
inclus. Paradoxalement, Les IgGs sont utilisées pour le traitement des maladies
inflammatoires, sous la forme d’immunoglobulines à haute dose administrées par
voie intraveineuse (IVIG). Des glycoformes distinctes de fragments
cristallisables (Fc) d’IgG codent pour des fonctions divergentes. L’activité
anti-inflammatoire des IgGs est attribuée à la sialylation des N-glycanes du
fragment Fc. Nous avons donc cherché à convertir les IgGs endogènes en médiateurs
anti-inflammatoires in vivo par l’action de glycosyltransférases solubilisées obtenues
par ingénierie, qui lient au galactose ou l’acide sialique. Quand les deux enzymes
étaient administrés dans un but prophylactique ou thérapeutique, l’inflammation
auto-immune était fortement atténuée in vivo. Les enzymes ont agi de la même
façon que les IVIG, requérant la signalisation DC-SIGN, STAT6, et FcɣRIIB. Ce
qui est important, c’est que la sialylation était hautement spécifique à l’IgG
pathologique au niveau du site de l’inflammation, et soumise au relâchement
localisé de de sucres nucléotidiques par les plaquettes. Ces résultats
soulignent le potentiel thérapeutique de la glyco-ingénierie in vivo. José D Pagan, et al, dans Cell,
publication en ligne en avant-première, 21 décembre 2017
jeudi 21 décembre 2017
#thelancetdiabetesandendocrinology #ulcères #pieddiabétique #pansements #octasulfatedesucrose Pansement à l’octasulfate de sucrose versus pansement classique chez des patients atteints d’ulcères de pied diabétique neuro-ischémiques (Explorer) : essai multicentrique international randomisé en double-aveugle et contrôlé
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Pied Diabétique Source: Wikipedia |
Les ulcères de pied diabétique sont des blessures profondes
et complexes associées à un risque élevé d’infection et d’amputation des membres
inférieurs. Les ulcères sont jugés comme neuro-ischémiques si des neuropathies
périphériques et des maladies artérielles périphériques sont présentes toutes
deux à la fois. Il n’existe aucun traitement satisfaisant contre les ulcères
neuro-ischémiques, ni aucune donnée permettant d’édicter des directives d’utilisation
d’un pansement en particulier. Notre but était d’évaluer l’effet d’un pansement
à l’octasulfate de sucrose versus un
pansement classique sur la cicatrisation de plaies affectant des patients
atteints d’ulcères de pied diabétique neuro-ischémiques.
Nous avons effectué un essai randomisé en
double-aveugle (Explorer) dans 43 hôpitaux pourvus de services spécialisés dans
le traitement du pied diabétique situés en France, Espagne, Italie, Allemagne et
au Royaume-Uni. Les patients éligibles étaient des patients hospitalisés ou
patients en ambulatoire âgés de 18 ans et plus, atteints de diabète et
présentant un ulcère de pied diabétique de grade IC ou IIC non infecté de
surface supérieure à 1 cm2 (selon le Système de classification des
plaies diabétiques du Centre des Sciences et de la santé de l’Université du
Texas). Nous avons exclu les patients atteints d’une maladie grave qui pouvait
les mener à une sortie d’étude et ceux qui avaient subi une revascularisation
vasculaire dans le mois précédant leur entrée dans l’étude. Nous avons réparti
les participants (1:1) à l’aide d’une procédure de randomisation (…) pour
recevoir un pansement à l’octasulfate de sucrose ou un pansement classique (le
même pansement sans octasulfate de sucrose) pendant 20 semaines. Les deux
groupes recevaient par ailleurs le même traitement standard au cours de la
période de dépistage précédant la randomisation. Les pansements étaient
appliqués par le personnel paramédical (ou par des personnes formées de l’entourage du patient pour ce qui est des patients en ambulatoire). Les fréquences de changement des
pansements était au choix des investigateurs, en fonction de l’état clinique de
la plaie. Les patients ont été évalués 2 semaines après la randomisation, puis
une fois par mois jusqu’à la semaine 20 ou la survenue d’une cicatrisation. Le
critère principal, évalué sur la population en intention de traiter, était la
proportion de patients présentant une plaie cicatrisée à la semaine 20. (…).
Entre le 21 mars 2013 et le 31 mars 2016, nous
avons réparti de manière aléatoire 240 sujets dans les groupes de traitements :
126 ont rejoint le groupe de patients recevant un pansement à l’octasulfate de
sucrose et 114 patients le groupe recevant un pansement contrôle. Après 20
semaines, la cicatrisation de la plaie est survenue chez 60 patients (48%) du
groupe pansement à l’octasulfate de sucrose et chez 34 (30%) patients du groupe
pansement classique (18 points de pourcentage de différence, Intervalle de
Confiance [IC] 95% 5-30 ; odds ratio ajusté 2.60, IC 95% 1.43-4.73 ; p=0.002). Dans les deux groupes, les
événements indésirables les plus fréquents étaient des infections de la plaie
cible, affectant 20% des patients du groupe pansement à l’octasulfate de sucrose
et 28% des patients du groupe pansement classique. Des amputations mineures n’affectant
pas le site de la plaie ont également été rapportées chez 1% des patients du
groupe octasulfate de sucrose et 2% du groupe classique. Trois patients du
groupe octasulfate de sucrose et quatre patients du groupe classique sont
décédés, mais aucun des décès n’était du ni au traitement, ni à la procédure, ni à la progression des plaies, ni à une amputation.
Un pansement à l’octasulfate de sucrose a significativement
amélioré la cicatrisation des ulcères de pied diabétique neuro-ischémiques sans
affecter l’innocuité après 20 semaines de traitement de pair avec les soins
standard. Ces résultats invitent à soutenir l’utilisation d’un pansement à l’octasulfate
de sucrose comme traitement local des ulcères de pied diabétique neuro-ischémiques.
Michael Edmonds, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology,
publication en ligne en avant-première, 20 décembre 2017
Financement :
Laboratoires Urgo Médical
mercredi 20 décembre 2017
#thelancetinfectiousdiseases #exclusif #Cdifficile #fidaxomicine #vancomycine Administration amplifiée et cadencée de fidaxomicine versus vancomycine chez des patients de 60 ans et plus atteints d’une infection à Clostridium difficile (EXTEND) : essai de phase 3b/4 randomisé et contrôlé en ouvert
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Clostridium difficile. Source: https://ro.wikipedia.org/wiki/Clostridium_difficile |
L’infection à Clostridium
difficile est à l’origine de complications sévères ; par ailleurs, cette infection présente souvent des récidives. L’administration amplifiée et cadencée de fidaxomicine pourrait faciliter une guérison clinique
soutenue en prolongeant la suppression de C
difficile et en soutenant la reconstitution du microbiote intestinal. Notre
but était de comparer les résultats sur le plan clinique de l’administration
amplifiée et cadencée de fidaxomicine avec celle d’un traitement à dose standard de vancomycine.
Dans cette étude de supériorité randomisée et
contrôlée en ouvert, nous avons recruté des adultes hospitalisés dans 86
hôpitaux situés en Europe, âgés de 60 ans et plus atteints d’une infection à C difficile
confirmée. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) à l’aide d’un
système internet interactif pour recevoir un traitement amplifié et cadencé de
fidaxomicine (comprimés de 200 mg administrés deux fois par jour per os aux jours
1 à 5, puis une fois par jour un jour sur deux du jour 7 au jour 25) ou
vancomycine (capsules de 125 mg, quatre fois par jour aux jours 1 à 10),
stratifiés selon la sévérité de l’infection à C difficile à la ligne de base,
la présence ou non de cancer, l’âge (≥75 ans versus <75 ans), et le nombre d’infections précédentes à C difficile.
Le critère principal d’évaluation
était la guérison clinique soutenue observée 30 jours après la fin du
traitement (au jour 55 pour le groupe recevant le traitement fidaxomicine amplifié
et cadencé et au jour 40 pour la vancomycine), évaluée chez tous les patients
randomisés qui avaient satisfait aux critères d’inclusion et qui avaient reçu
au moins une dose du médicament à l’étude (ensemble d’analyse intégral modifié).
Les événements indésirables étaient évalués chez tous les patients qui avaient
reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…).
Entre le 6 novembre 2014 et le 5 mai 2016, 364
patients ont été recrutés et aléatoirement répartis pour recevoir le traitement
fidaxomicine amplifié et cadencé ou
la vancomycine. 362 patients ont reçu au moins une dose du médicament à l’étude
(181 dans chacun des groupes). 124 (70%) patients sur 177 de l’ensemble d’analyse
intégral modifié recevant le traitement fidaxomicine amplifié et cadencé ont présenté
une guérison clinique 30 jours après la fin du traitement, en comparaison des
106 (59%) patients sur 177 de l’ensemble d’analyse intégral modifié recevant la
vancomycine (différence 11% [Intervalle de Confiance -IC- 95% de 0 à 20.7], p=0.030 ; odds ratio 1.62 [IC 95%
1.04-2.54]). Aucune différence en d’incidence d’événements indésirables dus aux
traitements n’a été relevée entre les bras traitement fidaxomicine amplifié et
cadencé (121 [67%] sur 181) et vancomycine (128 [71%] sur 181). Un décès, survenu dans le bras vancomycine, a été considéré comme lié au traitement par l’investigateur.
Un traitement fidaxomicine amplifié et cadencé était
supérieur au traitement à dose standard de vancomycine pour ce qui est de la
guérison soutenue (durable) d’une infection à C difficile ; de fait, les taux de récidive relevés sous
traitement fidaxomicine amplifié et cadencé sont, à notre connaissance, les plus
faibles parmi ceux relevés lors d’un traitement antibiotique contre une
infection à C difficile. Prof Benoît Guery, MD, et al, dans The Lancet
Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 19 décembre 2017
Financement :
Astellas Pharma, Inc.
mardi 19 décembre 2017
#cell #thermogénèse #dépenseénergétique #IL-10 #chromatine La signalisation IL-10 remodèle l’architecture de la chromatine afin de limiter la thermogénèse et la dépense énergétique
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Beige Adipocytes = Adipocytes Beiges Adipocyte de droite: Augmentation de la thermogénèse Augmentation de la dépense énergétique Baisse de l'obésité induite par l'alimentation |
Les voies de signalisation qui stimulent la
thermogénèse du tissu adipeux sont bien caractérisées ; toutefois, les facteurs
limitant la dépense énergétique restent largement inconnus. Ici, nous montrons
que l’élimination de la cytokine IL-10 anti-inflammatoire améliore la
sensibilité à l’insuline, protège contre l’obésité induite par l’alimentation
et déclenche le brunissement du tissu adipeux blanc. Des études mécanistiques
définissent la moëlle osseuse comme la source de la signalisation IL-10 et les
adipocytes comme la type de cellules cibles relayant ces effets. Les adipocytes
matures sont très riches en récepteurs IL-10 à sous-unités alpha, qui sont
stimulés en réponse à la différenciation, l’obésité et au vieillissement. Une
technique de séquençage de la chromatine accessible par les transposases (ATAC-seq),
ChlP-seq, et RNA-seq révèlent que IL-10 réprime la transcription des gènes thermogéniques
dans les adipocytes en altérant l’accessibilité à la chromatine et en inhibant
le recrutement de ATF et C/EBPβ auprès des régions enhancer. Ces résultats amplifient notre compréhension
de la relation existante entre les voies de signalisation de l’inflammation et
la fonction du tissu adipeux ; et fournissent un éclairage dans le
contrôle physiologique de la thermogénèse et indiquent la voie vers de nouveaux
traitements. Prashant Rajbhandari, et al, dans Cell, publication en ligne en
avant-première, 14 décembre 2017
lundi 18 décembre 2017
#thelancetgastroenterologyandhepatology #cancercolorectal Inhibition de la signalisation EGFR, HER2, et HER3 chez des patients atteints d’un cancer colorectal à gènes BRAF, PIK3CA, KRAS, et NRAS de type sauvage (FOCUS4-D) : essai randomisé de phase 2-3
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Cellules de cancer colorectal Source: https://www.flickr.com/photos/101755654@N08/9734833573/ |
Un changement substantiel dans la méthodologie des
essais cliniques effectués chez des patients atteints de tumeurs solides est
intervenu, du fait de la meilleure compréhension de la biologie du cancer.
FOCUS4 est un programme d’essais de phase 2-3 testant des agents ciblés
candidats chez des patients atteints de cancer colorectal avancé, en cohortes
stratifiées sur le plan moléculaire. Ici, notre but était de tester l’hypothèse
selon laquelle une inhibition combinée de la signalisation EFGR, HER2, et HER3 à l’aide de l’inhibiteur de la
tyrosine kinase AZD8931 contrôlerait la croissance de toutes les tumeurs de type
sauvage.
Dans l’essai
FOCUS4D, nous avons inclus des patients provenant de 18 hôpitaux situés au
Royaume – Uni, nouvellement diagnostiqués d’un cancer colorectal avancé ou
métastatique dont les tumeurs présentaient des tumeurs porteuses de gènes BRAF, PIK3CA, KRAS, et NRAS de type sauvage. Après 16 semaines
de traitement de première ligne, des patients présentant des tumeurs stables ou
répondantes étaient randomisés pour recevoir AZD8931 (40 mg deux fois par jour)
ou le placebo. La randomisation était effectuée par minimisation avec
composante aléatoire s’élevant à 20%, minimisation par site hospitalier, et type
de chimiothérapie de première intention. Le critère principal d’évaluation
était la survie sans progression. Les examens de tomodensitométrie étaient réalisés
par des radiologues locaux selon les critères RECIST (Response Evaluation
Criteria in Solid Tumors), version 1.1. Les analyses intermédiaires
préplanifiées étaient exprimées per protocole et selon une méthodologie d’essai
clinique multibras (…) déclenchée par l’occurrence des événements de survie
sans progression dans le groupe placebo. L’analyse finale était évaluée par
intention de traiter.
Entre le 7 juillet 2014 et le 7 mars 2017, 32
patients ont été randomisés : 16 pour recevoir AZD8931 et 16 pour recevoir
le placebo. A la première analyse intermédiaire préplanifiée (mars 2016), le Comité
Indépendant de Contrôle des Données (IDMC) a recommandé la clôture de FOCUS4-D
du fait d’un manque d’activité. A l’analyse finale (1er août 2016),
31 patients avaient présenté un événement au cours de la survie sans
progression (15 patients sous AZD8931 et 16 sous placebo). La médiane de survie
sans progression était de 3.48 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95%
1.51-5.09) dans le groupe placebo et de 2.96 mois (1.94-5.62) dans le groupe
AZD8931. Aucun bénéfice de survie sans progression n’a été relevé sous AZD8931 versus
placebo (hazard ratio [HR] 1.10, IC 95% 0.47-3.57 ; p=0.95). L’événement
indésirable de grade 3 le plus communément rencontré dans le groupe AZD8931 était
éruption cutanée (trois [20%] sur 15 patients avec données disponibles versus aucun des 16 patients du groupe
placebo) ; diarrhée était l’événement le plus communément rencontré dans
le groupe placebo (un [7%] versus un [6%]). Aucun événement indésirable de grade 4 n’a
été relevé au cours de cette étude et aucun décès lié au traitement n’a été
rapporté.
Le schéma d’essai MAMS pour l’essai FOCUS4 a montré une
efficacité et efficience sur le plan des résultats fournis, pourvoyeurs d’éléments
d’aide à la décision de continuer ou de stopper l’évaluation d’un traitement
ciblé au sein d’une cohorte de patients moléculairement définie. L’essai global
FOCUS4 a maintenant pour but de constituer un nouveau groupe dans la cohorte constitué
de toutes les tumeurs de type sauvage. Prof Richard Adams, MD, et al, dans The
Lancet Gastroenterology and Hepatology, publication en ligne en avant-première,
15 décembre 2017
Financement:
Medical Research Council (MRC) and National Institute
for Health Research (NIHR) Efficacy and Mechanism Evaluation programme, Cancer
Research UK, NIHR Clinical Trials Research Network, Health and Care Research
Wales, and AstraZeneca.
vendredi 15 décembre 2017
#cell #médicament #pharmacogénomique Pharmacogénomique des cibles RCPG des médicaments
La variation génétique naturelle du génome humain
est une cause de différences individuelles dans les réponses aux médicaments et
représente un fardeau sous-évalué de santé publique. Bien que 108 récepteurs
couplés aux protéines G (RCPG) soient les cibles de 475 (∼
34%) de médicaments approuvés par la Food and
Drug Administration (FDA) des Etats-Unis comptant pour un volume global de
ventes de plus de 180 milliards de dollars par an, la prévalence de la
variation génétique parmi les médicaments ciblant les RCPGs reste inconnue. En
analysant les données de 68 496 sujets, nous trouvons que les RCPGs ciblés
par les médicaments présentent des variations génétiques au sein des régions
fonctionnelles comme les sites de liaisons des médicaments-et molécules d’effecteurs
dans la population humaine. Nous montrons expérimentalement que certains
variants des récepteurs opiacés µ et du récepteur A de la Cholesystokinine
pourraient mener à une réponse aux médicaments altérée ou indésirable. En analysant les données de prescriptions et
de ventes émanant du National Health Service (NHS) du Royaume-Uni, nous
suggérons qu’une connaissance meilleure des variants RCPG pourrait mener à une
amélioration de la précision dans les prescriptions, améliorant ce faisant la qualité
de vie chez les patients; et alléger le fardeau économique et social dû à la
variabilité des réponses aux médicaments. Alexander S. Hauser, et al, dans Cell,
publication en ligne en avant-première, 14 décembre 2017
jeudi 14 décembre 2017
#thelancethaematology #exclusif #malignitéhématologique #hématopoïèse #transplantation #cellulessouches Imagerie d’une hématopoïèse subclinique après transplantation de cellules souches chez des patients présentant des malignités hématologiques : étude prospective pilote
Cellules souches humaines en culture. Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/Embryonic_stem_cell#/media/File:Humanstemcell.JPG |
La transplantation hématopoïétique de cellules souches
(HSCT) éradique l’hématopoïèse de l’hôte avant la perfusion de cellules souches
hématopoïétiques (HSCs). La voie du rétablissement cellulaire a été difficile à
étudier chez les êtres humains du fait des risques associés aux interventions
au cours de l’aplasie. Nous avons poursuivi des investigations dans le but d’établir
si l’imagerie à la 18F-fluorothymidine (18F-FLT) était
sûre au cours d’une HSCT et permettait la visualisation d’une
prolifération cellulaire précoce et la détection de modèles de prise de greffe
de cellules après HSCT.
Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans à 55
ans, et présentaient des malignités hématologiques à haut risque. Tous les patients
ont été soumis à myéloablation suivie d’une HSCT. Le critère principal d’imagerie
était la détection d’une prise de greffe subclinique après HSCT, visualisée à l’aide
d’un examen par TEP à 18F-FLT ou tomodensitométrie. L’examen d’imagerie
était réalisé une journée avant, et 5 ou 9 jours, 28 jours, et 1 année après l’HCST.
(…).
Entre le 1er avril 2014 et le 31 décembre
2015, 23 patients ont été recrutés et évaluables pour mesure d’effets toxiques (…).
L’examen à l’aide de la 18F-FLT n’était associé à aucun événement
indésirable ou prise retardée de greffon. L’imagerie
par 18F-FLT a permis d’identifier un rétablissement subclinique de
la moëlle osseuse dans les 5 jours suivant la perfusion de HSC, à savoir jusqu’à
environ 20 jours avant que la prise de la greffe soit évidente sur un plan
clinique. Sur un plan quantitatif, l’intensité du
signal 18F-FLT a montré des différences significatives entre la
perfusion myéloablative avant HSCT et le rétablissement de la capacité
hématopoïétique subclinique (p=0.00031).
La biodistribution de 18F-FLT au cours du temps a révélé une voie cellulaire de rétablissement de l’hématopoïèse in vivo jusqu’à présent inconnue, reflétant
l’ontogénèse fœtale.
L’imagerie 18F-FLT a permis la
quantification et le suivi de la repeuplement cellulaire de la moelle osseuse
chez l’homme et révélé de nouveaux éclairages sur la biologie du rétablissement
de l’hématopoïèse après HSCT. Kirsten M Williams, MD, et al, dans The Lancet Haematology,
publication en ligne en avant-première, 13 décembre 2017
Financement : National Institutes of
Health, Ben's Run/Ben's Gift, Albert and Elizabeth Tucker Foundation, Mex
Frates Leukemia Fund, Jones Family fund, and Oklahoma Center for Adult Stem
Cell Research.
mercredi 13 décembre 2017
#thelancetoncology #leucémielymphoïdechronique #venetoclax #ibrutinib Venetoclax pour traitement de la leucémie lymphoïde chronique progressant après traitement à l’ibrutinib : analyse intermédiaire d’un essai de phase 2 multicentrique ouvert
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Ganglions hilaires et ganglions de la rate dans un cas de leucémie lymphoïde chronique Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Spleen_and_Hilar_Nodes |
Le ciblage thérapeutique de la tyrosine kinase de
Bruton (BTK) avec l’ibrutinib a transformé le traitement de la leucémie
lymphoïde chronique. Cependant, les patients réfractaires au traitement ou
présentant une maladie récidivante après ibrutinib sont révélateurs de faibles
résultats obtenus avec ce traitement. Le venetoclax est un inhibiteur de BCL-2
sélectif oralement biodisponible, il a montré une activité chez des patients
atteints de leucémie lymphoïde chronique en rechute ou réfractaire,
préalablement traités. Dans cette étude, nous avons étudié l’activité et l’innocuité
du venetoclax chez des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique qui
sont réfractaires ou récidivants à la suite d’une thérapie à base d’ibrutinib.
Dans cette analyse intermédiaire d’une étude multicentrique,
ouverte, non-randomisée de phase 2, nous avons recruté des patients âgés de 18
ans ou plus, avec un diagnostic documenté de leucémie lymphoïde chronique selon
les critères du Séminaire International sur la Leucémie Lymphoïde Chronique
(IWCLL) de 2008 et présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative
Oncology Group) de 0-2. Tous les patients étaient dépistés pour la détection du
Syndrome de Richter et les cas confirmés par biopsie étaient exclus. Les
patients éligibles ont reçu le venetoclax per os, commençant à une dose de 20
mg/jour, et en augmentant progressivement la dose jusqu’à atteindre 400 mg/jour
en 5 semaines. Les patients présentant une maladie évoluant rapidement ont vu
le calendrier d’augmentation de dose accéléré (dose de 400 mg/jour atteinte en
3 semaines). Le critère principal d’évaluation de l’étude était la réponse globale,
définie comme la proportion de patients présentant une réponse globale selon l’évaluation
par l’investigateur, selon les critères IWCLL. Tous les patients qui avaient
reçu au moins une dose de venetoclax étaient inclus dans les analyses d’activité
et d’innocuité. Cette étude est toujours en cours ; les données relatives
à la présente analyse intermédiaire ont été recueillies par requête formulée
par les autorités chargées de la réglementation, à partir du 30 juin 2017. (…).
Entre Septembre 2014 et Novembre 2016, 127
patients atteints d’une leucémie lymphoïde chronique ayant préalablement reçu
un traitement, ont été recrutés dans 15 sites situés aux États-Unis d’Amérique.
94 patients avaient reçu de l’ibrutinib comme dernière thérapie par inhibiteur
BCR avant recrutement, dont 43 ont été recrutés dans la cohorte principale et
48 dans la cohorte d’expansion qui ont été recrutés plus tard, à la suite d’un amendement
au protocole.
Au moment de l’analyse, la période médiane de suivi était de 14
mois (Intervalle Interquartile -IQR- 8-18) pour tous les 91 patients; à savoir de de 19
mois (9-27) pour la cohorte principale et de 12 mois (8-15) pour la cohorte d’expansion.
59 (65%, Intervalle de Confiance -IC- 95% 53-74) patients sur 91 ont présenté
une réponse globale au traitement, incluant 30 (70%, 54-83) patients sur 43 de
la cohorte principale et 29 (60%, 43-72) patients sur 48 de la cohorte d’expansion.
Les événements indésirables de grade 3 ou de grade 4 les plus communément
rencontrés étaient neutropénie (46 [51%] patients sur 91), thrombocytopénie (26
[29%]), anémie (26 [29%]), nombre de globules blancs diminué (17 [19%]), et
nombre de lymphocytes diminué (14 [15%]). 17 (19%) patients sur 91 sont décédés,
sept d’entre eux du fait d’une progression de la maladie. Aucun décès du aux
traitements n’est survenu.
Les résultats de cette analyse intermédiaire
montrent que le vénétoclax montre une activité clinique durable et une tolérance
favorable chez les patients atteints de leucémie lymphoïde chronique en rechute
ou réfractaire, dont la maladie a progressé au cours du traitement par
ibrutinib ou après interruption du traitement par ibrutinib. La durée de la
réponse au vénétoclax sera évaluée par l’analyse finale qui aura lieu en 2019. Jeffrey
A Jones, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première,
12 décembre 2017
Financement : AbbVie, Genentech
mardi 12 décembre 2017
#thelancet #lymphomedumanteau #acalabrutinib Acalabrutinib dans le lymphome du manteau en rechute ou réfractaire (ACE-LY-004) : essai de phase 2 multicentrique à simple bras
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Lymphome du manteau. Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mantle_cell_lymphoma_-_intermed_mag.jpg |
La tyrosine kinase de Bruton est une cible validée
dans le lymphome du manteau. L’acalabrutinib (ACP-196) est un inhibiteur puissant
de la tyrosine kinase hautement sélectif, développé dans le but de minimiser l’activité
hors cible.
Dans cette étude de phase 2 ouverte, l’acalabrutinib était administré per os (100 mg deux fois par jour) aux patients atteints de lymphome
du manteau en rechute ou réfractaire, jusqu’à progression de la maladie ou
toxicité non acceptable. Le critère principal d’évaluation était la réponse
globale exprimée selon la classification de Lugano, les analyses d’innocuité
étaient effectuées chez tous les participants. (…).
Du 12 mars 2015 au 5 janvier 2016, 124 patients
atteints de lymphome du manteau en rechute ou réfractaire étaient recrutés et
ont reçu le traitement à l’étude; la médiane d’âge au recrutement était de 68
ans. Les patients avaient précédemment un nombre médian de traitements
préalables de deux (Intervalle Interquartile [IQR]1-2). Après une durée médiane
de suivi de 15.2 mois, 100 (81%) patients ont obtenu une réponse globale et 49
(40%) patients ont obtenu une réponse complète. Les durées médianes estimées de
réponse, de survie sans progression, et de survie globale n’ont pas été
atteintes ; les taux à 12 mois étaient de 72% (Intervalle de Confiance
[IC] 95% 62-80), 67% (58-75), et 87% (79-92%), respectivement. Les événements
indésirables les plus communément rencontrés étaient principalement des
événements de grade 1 et de grade 2 et comprenaient notamment migraine (47 [38%]),
diarrhée (38 [31%]), fatigue (34 [27%]), et myalgie (26 [21%]). Les événements
indésirables de grade 3 ou plus les plus communément rencontrés étaient
neutropénie (13 [10%]), anémie (11 [9%]), et pneumonie (six [5%]). Aucun cas de
fibrillation atriale n’a été dénombré, et un cas d’hémorragie de grade 3 ou
plus a été relevé. La durée médiane du traitement était de 13.8 mois. Le
traitement a été interrompu chez 54 (44%) patients, principalement du à une
progression de la maladie (39 [31%]) et du fait d’événements indésirables (sept
[6%]).
L’acalabrutinib a produit un taux élevé de réponses
durables accompagnées d’un profil d’innocuité favorable chez des patients
atteints de lymphome du manteau en rechute ou réfractaire. Ces résultats suggèrent
qu’un traitement à l’acalabrutinib joue un rôle important chez les patients
atteints de cette maladie. Prof Michael Wang, MD, et al, dans The Lancet,
publication en ligne en avant-première, 11 décembre 2017
Financement : Acerta Pharma (Groupe Astra
Zeneca)
lundi 11 décembre 2017
#thelancetchild&adolescenthealth #femmeenceinte #retarddecroissancefoetale #sildenafil Sildenafil administré à la femme enceinte pour retard de croissance fœtale intra-utérin (STRIDER) : essai multicentrique, randomisé, en double aveugle contrôlé par placebo
![]() |
Tomographie par contraste de phase d'une grossesse de 37 semaines. Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Medical_imaging_in_pregnancy |
Un retard de croissance fœtale intra-utérin peut
mener à toute une série d’issues indésirables, incluant la mort fœtale ou
néonatale, un handicap neurologique, et des risques à vie sur la santé de l’enfant
affecté. Le sildenafil, un inhibiteur de la phosphodiesterase de type 5,
potentialise les effets de l’oxyde nitrique, ce qui conduit à une
vasodilatation des vaisseaux utérins et qui pourrait améliorer la croissance fœtale
in utero.
Nous avons réalisé cet essai de supériorité,
randomisé et contrôlé par placebo dans 19 unités de médecine foeto-maternelle
au Royaume-Uni. Nous avons utilisé un logiciel de répartition par ordinateur
(1:1) pour affecter les femmes avec une grossesse monofoetale entre 22 semaines
et 0 jours de gestation et 29 semaines et 6 jours de gestation, présentant un
retard sévère de croissance fœtale intra-utérin; pour recevoir soit le
sildenafil 25 mg trois fois par jour ou le placebo jusqu’à 32 semaines et 0
jours de gestation ou jusqu’à l’accouchement. Nous avons stratifié les femmes
par site et par âge gestationnel au moment de la randomisation (avant la
semaine 26 et 0 jour ou à la semaine 26 et 0 jour). Nous avons défini le retard
de croissance fœtale intra-utérin comme la combinaison du poids fœtal exprimé ou
la circonférence abdominale inférieure au 10ème percentile et d’un flux
sanguin absent ou inversé en fin de diastole dans l’artère ombilicale selon la
vélocimétrie mesurée par Doppler. Le critère d’évaluation principal était la
période de temps écoulée entre la randomisation et l’accouchement. (…).
Entre le 21 novembre 2014 et le 6 juillet 2016,
nous avons recruté 135 femmes et avons réparti de manière aléatoire 70 femmes pour
recevoir le sildenafil et 65 femmes pour recevoir le placebo. Nous n’avons
trouvé aucune différence d’intervalle de temps médian entre la randomisation et
l’accouchement chez les femmes aléatoirement désignées pour recevoir le
sildenafil (17 jours [Intervalle Interquartile IQR 7-24] ) et les femmes
aléatoirement désignées pour recevoir le placebo (18 jours [8-28] ; p=0.23).
Les naissances vivantes (Risque Relatif [RR] 1.06, Intervalle de Confiance [IC]
95% de 0.84 à 1.33 ; p=0.62), les morts fœtales (0.89, de 0.54 à 1.45 ;
p=0.64), les morts néonatales (1.33, de 0.54 à 3.28 ; p=0.53), et le poids à
la naissance (-14g, de -100 à 126 ; p=0.81) n’ont pas différé entre les
groupes. Par ailleurs, aucune différence intergroupe n’était décelée pour aucun
autre critère d’évaluation secondaire. Huit événements indésirables graves ont
été rapportés au cours de l’étude (six dans le groupe placebo et deux dans le
groupe sildenafil) ; aucun de ces événements n’a été imputable au
sildenafil.
Le sildenafil n’a ni prolongé la période de
grossesse, ni amélioré les résultats de grossesse dans les cas de retard de
croissance fœtale intra-utérin précoce ; ainsi, s'il ne doit par conséquent pas être
prescrit à visée thérapeutique, on peut toutefois poursuivre des études sur le
sildenafil dans un cadre de recherche clinique avec le consentement explicite des
participants. Andrew Sharp, PhD, et al, dans The Lancet Child & Adolescent
Health, publication en ligne en avant-première, 6 décembre 2017
Financement : National Institute of Health Research et Medical Research Council
jeudi 7 décembre 2017
#trendsinendocrinologyandmetabolism #exercice #musclesquelettique #acetylCoA #acidesgras Régulation Moléculaire de l’Oxydation des Acides Gras dans le Muscle Squelettique au cours de l’exercice aérobie
![]() |
Protéines de liaison des Acides Gras impliqués dans la captation des acides gras au travers du sarcolemme. |
Cette revue résume la manière dont
l’oxydation des Acides Gras est soumise à régulation dans le muscle
squelettique au cours de l’exercice. À partir des évidences disponibles, il
semble que la disponibilité en acetyl-CoA dans la matrice mithochondriale est
de nature à ajuster l’oxydation des acides gras par rapport à la durée et à l’intensité
de l’exercice. Cela est exécuté au niveau de l’importation des acyles gras mitochondriaux,
du fait que le niveau de séquestration des groupes acetyl détermine la
disponibilité en carnitine pour l’activité carnitine palmitoyltransférase 1
(CPT1). Le taux de glycolyse semble donc jouer un rôle central dans la quantité
d’acetyl-CoA dérivé de la β-oxydation qui est oxydé au niveau du Cycle de
Krebs. L’oxydation des acides gras au cours de l’exercice est aussi déterminée
par la disponibilité en acides gras au bénéfice de la mitochondrie, dépendant de
la captation des acides gras au travers du sarcolemme par le cluster de différentiation
36/SR-B2 (CD36) et les acides gras mobilisés à partir des gouttelettes
lipidiques myocellulaires. Anne-Marie Lundsgaard, et al, dans Trends in Endocrinology
and Metabolism, publication en ligne en avant-première, 5 décembre 2017
Source iconographique, légendaire
et rédactionnelle : Science Direct
/ Traduction et adaptation : NZ
mercredi 6 décembre 2017
#cell #carcinomemétastatique #environnementcellulaire #transcriptome Analyse transcriptomique sur cellule unique d’écosystèmes tumoraux métastatiques de la tête et du cou
Les diverses cellules malignes dans les tumeurs stromales
et immunitaires influent sur la croissance, la métastatisation et sur la
réponse aux traitements. Nous avons profilé les transcriptomes d’environ 6 000
cellules uniques provenant de patients atteints de carcinomes à cellules
squameuses de la tête et du cou (CCSTC), incluant cinq paires homologues de
tumeurs primaires et de métastases des ganglions lymphatiques. Les cellules stromales
et immunes présentaient des programmes d’expression significatifs dans l’ensemble
des patients. En revanche, les cellules malignes varient au sein d’une même
tumeur et entre les différentes tumeurs pour ce qui est de leur expression de signatures
liées au cycles cellulaires, au stress, à l’hypoxie; et pour ce qui est la différentiation
épithéliale et de la transition épithélio-mésenchymateuse partielle (p-EMT). Les
cellules exprimant le programme p-EMT se localisent, sur le plan spatial, sur
le bord d’attaque des tumeurs primaires. En intégrant les transcriptomes à cellule
unique avec les profils d’expression en masse pour des centaines de tumeurs,
nous affinons les sous-types de CCSTC par type de malignité, composition des cellules
stromales, et profil p-EMT comme prédicteur indépendant de métastatisation des ganglions,
de leur grade et des caractéristiques pathologiques indésirables. Nos résultats
fournissent un éclairage en termes d’écosystème CCSTC et définissent les
interactions stromales et le programme p-EMT associé à la métastatisation.
Sidharth V. Puram, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 30
novembre 2017
mardi 5 décembre 2017
#cell #caenorhabditiselegans #développement #contrôleneuromodulatoire #dopamine #sérotonine Contrôle Neuromodulatoire des Schémas Comportementaux à Long Terme et de l’Individualité tout au Long du Développement
Les animaux présentent des schémas comportementaux
complexes tout au long de leur développement, qui peuvent être partagés ou
propres aux individus. Ici, nous examinons les contributions de programmes
développementaux et des variations individuelles de comportements par
l’observation de nématodes Caenorhabditis
elegans pris individuellement au cours de leurs trajectoires complètes de
développement et par la quantification de leur comportement à une très fine
résolution spatio-temporelle. Ces mesures révèlent des trajectoires de
comportements naturels reproductibles et caractéristiques pour chaque stade de
développement. La dopamine, la sérotonine, le récepteur neuropeptidique NPR-1,
et le peptide TFG-β DAF-7 ont chacun des effets spécifiques à l’âge sur les
comportements moteurs de trajectoire, impliquant l’existence d’un programme de
modulation temporelle contrôlé des neuromodulateurs. De plus, une fraction de
sujets au sein des populations isogéniques, élevés en environnement contrôlé, présentent
des tendances comportementales non-génétiques cohérentes qui persistent au
cours du développement. Plusieurs systèmes neuromodulatoires agissent sur le degré
d’individualité non-génétique en l'augmentant ou en la diminuant, avec pour but de façonner
des schémas comportementaux au sein de la population. Shay Stem, et al, dans
Cell, publication en ligne en avant-première, 30 novembre 2017
lundi 4 décembre 2017
#thelancet #endoprothèse #sirolimus #everolimus Endoprothèse revêtue de polymère biodégradable à élution de sirolimus (MiStent) versus endoprothèse à élution d’everolimus en polymère durable (Xience) après intervention coronaire percutanée (DESSOLVE III) : essai multicentrique de non-infériorité de phase 3 randomisé, en simple aveugle
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Endoprothèse à élution de médicaments (Boston Scientific). Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Druheluting.png |
Le MiStent est une endoprothèse à élution médicamenteuse
revêtue d’un polymère entièrement biodégradable contenant et diffusant une
forme microcristalline de sirolimus dans la paroi vasculaire. Cette endoprothèse
a été développée pour surmonter les limitations d’utilisation des endoprothèses
à élution médicamenteuse actuelles en polymère durable pour élution de
sirolumus amorphe. L’effet clinique d’une endoprothèse MiStent à élution de
sirolimus en comparaison avec des endoprothèses à élution à polymère durable n’a
pas encore été investigué à l’occasion d’un essai randomisé sur une population
de tout-venant.
Nous avons effectué une étude multicentrique de
non-infériorité de phase 3 randomisé, en simple aveugle (DESSOLVE III) dans 20
hôpitaux situés en Allemagne, France, Pays-Bas, et Pologne. Les participants
éligibles étaient âgés d’au moins 18 ans, qui avaient subi une intervention coronaire
percutanée au niveau d'une lésion et qui présentaient un diamètre vasculaire de
référence de 2.30 mm - 3.75 mm. Nous avons réparti les patients de manière
aléatoire (1:1) pour implantation d’une endoprothèse à élution de sirolimus en
polymère biodégradable (MiStent) ou d’une endoprothèse à élution d'everolimus en
polymère durable (Xience). La randomisation était effectuée par les
investigateurs locaux à l’aide d’un logiciel internet par blocs de
randomisation en fonction du centre recruteur. Le critère principal était la
comparaison de non-infériorité d’un critère composite basé sur la fonction du
dispositif médical (DOCE) - mort cardiaque, infarctus du myocarde au niveau d’un
vaisseau cible, ou revascularisation cliniquement constatée d’une lésion cible -
entre les groupes à 12 mois, après la procédure évaluée sur la population en
intention de traiter. Une marge de 4.0% était définie pour la non-infériorité
du groupe MiStent comparé au groupe Xience. Tous les participants étaient
inclus dans les analyses d’innocuité. (…).
Entre le 20 mars 2015 et le 3 décembre 2015, nous
avons réparti de manière aléatoire 1 398 patients présentant 2 030 lésions ;
703 patients présentant 1 037 lésions ont été désignés pour intégrer le
groupe MiStent (…), et 695 patients avec 993 lésions ont été désignés pour
intégrer le groupe Xience (…). À 12 mois, le critère principal était réalisé chez
40 (5.8%) patients du groupe endoprothèse à élution de sirolimus et chez 45
(6.5%) patients du groupe endoprothèse à élution d’everolimus (différence
absolue -0.8% [Intervalle de Confiance -IC- 95% de -3.3 à 1.8], Pnon-infériorité=0.0001). Des
complications de procédure sont survenues chez 12 patients (1.7%) dans le
groupe endoprothèse à élution de sirolimus et chez dix (1.4%) patients dans le
groupe endoprothèse à élution d’everolimus ; aucun événement indésirable clinique
ne leur a été imputé au cours de la période de l’essai, d’une période minimale
de 12 mois de suivi. Le taux de thrombose d’endoprothèse, indicateur d’innocuité,
n’a pas présenté de différence entre les groupes était faible dans les deux
groupes de traitement.
L’endoprothèse en polymère bioaborbable à élution
de sirolimus était non inférieure à l’endoprothèse en polymère durable à
élution d’everolimus pour ce qui est du critère d’évaluation clinique basé sur
la performance des dispositifs médicaux à 12 mois après implantation dans une
population de tout-venant. MiStent semble ainsi représenter une alternative
raisonnable par rapport à d’autres endoprothèses en pratique clinique. Prof
Robbert J de Winter, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en
avant-première, 1er décembre 2017
Financement : The European
Cardiovascular Research Institute, Micell Technologies (Durham, NC, USA), and
Stentys (Paris, France).
vendredi 1 décembre 2017
#thelancetdiabetesandendocrinology #diabète #fibrosekystique #repaglinide #insuline Repaglinide versus insuline chez les patients atteints de fibrose kystique, nouvellement diagnostiqués d’un diabète : étude multicentrique, ouverte, randomisée
Comme la survie des patients atteints de fibrose
kystique s’est améliorée au cours des dernières décennies, la survenue de complications
s’est accrue. La complication la plus fréquente, associée à la fibrose kystique,
reste le diabète. Le traitement recommandé est l’insuline par injection, mais
certains patients sont traités à l’aide d’antidiabétique par voie orale pour
alléger le fardeau du traitement. Nous avons évalué l’efficacité et l’innocuité
des médicaments antidabétiques par voie orale.
Nous avons réalisé un essai multicentrique, ouvert,
comparatif, randomisé dans 49 centres situés en Autriche, France, Allemagne, et
Italie. Les patients éligibles étaient atteints de fibrose kystique, étaient
âgés de 10 ans et plus, et présentaient un diabète nouvellement diagnostiqué.
Nous avons fait usage d’un calendrier de randomisation dérivé d’une table de
randomisation aléatoire Geigy pour répartir les patients (1:1) pour recevoir l’insuline
ou la repaglinide, stratifiés par sexe et par âge (10-15 ans ou > 15 ans).
Le critère principal d’évaluation était le contrôle de la glycémie, représenté
par le changement moyen de al concentration en HbA1c à partir de la
ligne de base après 24 mois de traitement. Les différences intergroupes étaient
mesurées à l’aide de modèles linéaires. Les analyses principales d’efficacité
et d’innocuité étaient effectuées sur la population en intention de traiter
modifiée (incluant les patients ayant interrompu leur traitement du fait d’un
manque d’efficacité). (…).
Sur les 75 patients recrutés, 34 patients ont
rejoint le groupe repaglinide et 41 le groupe insuline, dont 30 et 37, respectivement,
ont été inclus dans les analyses. À 24 mois, le contrôle de la glycémie était
similaire dans les groupe repaglinide et insuline (changements moyens de la concentration
en HbA1c à partir de la ligne de base 0.2% [Erreur Standard ES
0.7%], 1.7 mmol/mol [8.1 mmol/mol] avec repaglinide versus -0.2% [1.3%], -2.7 mmol/mol, [14.5 mmol/mol] avec insuline,
différence moyenne intergroupe -0.4%, [Intervalle de Confiance IC 95% de -1.1 à
0.2 [-4.4 mmol/mol, de -11.5 à 2.7], p=0.15).
Les événements indésirables les plus fréquents étaient les événements pulmonaires
(43 [40%] sur 107 dans le groupe repaglinide et 60 [45%] sur 133 dans le groupe
insuline), et les événements indésirables graves les plus fréquents étaient des
événements indésirables pulmonaires conduisant à une hospitalisation (cinq
[50%] sur dix et sept [54%] sur 13, respectivement).
La repaglinide est aussi efficace que l’insuline
pour le contrôle de la glycémie chez les patients atteints de diabète lié à
leur fibrose kystique. Prof Manfred Ballmann, MD, et al, dans The Lancet
Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – première, 30
novembre 2017
Financement : Mukoviszidose
eV, Vaincre la Mucoviscidose, Association ABCF, et Novo Nordisk.
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